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Le roman et le récit du Moyen-Age au XXI° siècle

Fiche : Le roman et le récit du Moyen-Age au XXI° siècle. Recherche parmi 301 000+ dissertations

Par   •  12 Janvier 2025  •  Fiche  •  955 Mots (4 Pages)  •  55 Vues

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Objet d’étude : Le roman et le récit du Moyen-Age au XXI° siècle

 Sujet sur Manon Lescaut, Abbé Prévost (1731) – Parcours « Personnages, plaisirs du romanesque »

Montesquieu écrit au sujet de Manon Lescaut : « Je ne suis pas étonné que ce roman, dont

le héros est un fripon et l’héroïne une catin […] plaise, parce que toutes les actions du héros, le

chevalier des Grieux, ont pour motif l’amour qui est toujours un motif noble, quoique la conduite

soit basse. Manon aime aussi, ce qui lui fait pardonner le reste de son caractère. »

Doit-on penser, avec Montesquieu, que les sentiments nobles des protagonistes de Manon

Lescaut les réhabilitent aux yeux du lecteur ?

Vous répondrez à cette question dans un développement organisé en vous appuyant sur votre

lecture du recueil, sur les textes que vous avez étudiés dans le cadre du parcours associé et sur

votre culture personnelle.

Intro : Discussion du sujet et problématisation :

- Le jugement soumis à votre attention est celui du célèbre du philosophe des Lumières, Montesquieu dont

nous avons déjà parlé en classe, notamment au cours de la S4. C’est donc un contemporain de Prévost qui

s’exprime au sujet d’un roman qui a défrayé la chronique lors de sa parution en 1731 si j’ose dire. Rappelezvous que c’est un roman qui a été condamné au bucher car taxé d’immoralité (ce qui se conçoit assez

aisément dans le contexte du XVIII° siècle – un certain M. Mathieu Marais, bâtonnier à la cour de Paris)

affirmera, lui, qu’il s’agit là d’un « livre abominable »).

- Dans cette citation, le philosophe souligne donc l’audace, l’immoralisme mais aussi la réussite de

l’œuvre. Ce succès, cette réussite auraient pour socle la MARGE des protagonistes qui sont « un fripon »

(DG) et « une catin » (Manon). En outre, tous deux se distinguent par leur ambiguïté, leur complexité, ce

qu’exhibent particulièrement les adjectifs antithétiques « noble » et « basse » du côté de DG. Idem du

côté de Manon car c’est bien son amour pour le Chevalier qui nous incite à lui « pardonner le reste de son

caractère ». Par le GN « le reste de son caractère », il faut naturellement entendre sa conduite d’ingénue

libertine. DG / Manon = Héros ou antihéros ??? (Un antihéros est toujours plus séduisant = plaisir

coupable !). Notez bien Montesquieu concède que leur conduite est blâmable, ce qu’indique l’emploi de la

proposition concessive introduite par « quoique ». MAIS qu’elle est malgré tout défendable voire

totalement excusable si l’on en croit l’emploi du présent de vérité générale « L’amour […] est toujours un

motif noble » … Dès lors, on conçoit que Montesquieu attribue le succès de l’œuvre de Prévost à la

combinaison savante (marginalité + motif amoureux [movere]) que ce dernier a su élaborer, propre à éveiller

l’intérêt du lecteur (le fameux placere classique).

- Cependant faut-il TOUT pardonner aux deux protagonistes qui pèchent par AMOUR et ont emprunté « la

route du vice » (expression de DG lui-même) ? Rappelons que l’une, courtisane, dupe les hommes riches,

vend ses charmes en échange

...

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