Le Grand Meaulnes analyse et personnages
Commentaire d'oeuvre : Le Grand Meaulnes analyse et personnages. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar Serval33 • 12 Mars 2025 • Commentaire d'oeuvre • 6 640 Mots (27 Pages) • 43 Vues
Le Grand Meaulnes
Introduction
Le Grand Meaulnes est l’unique roman d’un auteur qui avait du talent, mais qui est mort trop jeune. C’est en 1905 qu’Alain-Fournier envisage d’écrire un roman. Admirateur du poète symboliste Jules Laforgue, il pense pendant quelque temps à un ouvrage où il n’y a pas de personnages ni d’histoire pour laisser la place aux " rêves qui se rencontrent ". Ensuite, c’est le genre paysan qui semble l’emporter mais le titre n’est pas encore fixé.
En 1906, il pense que le roman qu’il écrira sera un perpétuel va-et-vient entre le rêve et la réalité. En 1907, il se souvient d’Yvonne de Quiévrecourt et décide de la placer dans le roman sous le nom d’Yvonne de Galais. Fin 1908, les souvenirs d’enfance s’intercalent dans la rencontre de 1905.
L’année 1910 sera décisive. Le 4 avril, Alain-Fournier annonce à Jacques Rivière que le héros de son roman s’appellera " le Grand Meaulnes ". Il écrit neuf chapitres d’un roman que l’auteur appelle un " roman d’aventures et de découvertes ". A partir de juillet 1913, le livre sera publié dans La Nouvelle Revue française.
Le Grand Meaulnes est un roman qui a attiré de génération en génération un nombre accru de lecteurs. C’est un livre que l’on découvre souvent à l’adolescence et que l’on aime relire à l’âge adulte.
Dans cette analyse du Grand Meaulnes, je vais traiter l’espace dans lequel se déroule l’histoire. Je montrerai qu’il y a une similitude entre les lieux du livre et ceux où Alain-Fournier avait l’habitude de se trouver. Je tirerai de cela une liste des espaces imaginaires et des espaces réels du récit et en même temps, je montrerai où le rêve est le plus ancré. Je définirai aussi les conditions dans lesquelles Meaulnes a découvert le domaine, le changement de paysage pendant le voyage et ce qu’il y a de réel et d’imaginaire dans ce domaine. Ensuite, pour mieux comprendre les réactions des personnages, j’établirai une description de ceux-ci pour comprendre pourquoi ils ont réagi ainsi. Finalement, je montrerai que le livre est une composition en échos et qu’on peut trouver des similitudes entre les parties du livre.
Biographie d’Alain-Fournier
L’enfance et l’adolescence (1886-1904)
Henri-Alban Fournier (qui prendra en littérature le pseudonyme d’Alain-Fournier) est né le 3 octobre 1886 dans le Cher, à la Chapelle-d’Angillon où ses parents sont instituteurs. Pendant toute son enfance, il est nourri par les paysages du Berry et de la Sologne.
Son père est nommé instituteur à Epineuil-le-Fleuriel en 1891, et le futur Alain-Fournier sera son élève jusqu’en 1898, avant d’entrer comme pensionnaire au lycée Voltaire à Paris. En 1901, il veut devenir marin et il suit des cours au lycée de Brest pour se préparer à l’école navale. Il va renoncer à ces études et retourne l’année suivante au lycée de Bourges pour y achever son baccalauréat.
En 1903, Alain-Fournier veut devenir professeur et il entame donc des études supérieures au lycée Lakanal, à Sceaux, où il rencontre Jacques Rivière qui deviendra son ami (ils ont fait ensemble une importante correspondance), puis son beau-frère. Jacques Rivière épousera en 1909 Isabelle Fournier, la sœur d’Alain-Fournier qui est 3 ans plus jeune que lui.
" La rencontre " (1905-1907)
Le 1er juin 1905, Alain voit surgir des marches du Grand-Palais, à Paris, la jeune fille de ses rêves. Il la suivra jusque chez elle et dix jours plus tard, il décida de l’aborder. Il aura une longue conversation avec cette jeune fille, Yvonne de Quiévrecourt. Cette rencontre va déterminer la vie d’Alain-Fournier. Il la perdra un peu plus tard.
En 1906, Alain-Fournier guette vainement la jeune fille sur le Cours-la-Reine, et confie le soir même à Jacques Rivière : " Elle n’est pas venue. D’ailleurs fut-elle venue, qu’elle n’aurait pas été la même. " Il échoue au concours d’entrée à l’Ecole normale.
En 1907, au terme d’une ultime année au khâgne au lycée Louis-le-Grand, il échoue de nouveau à l’Ecole normale. Il vient en plus d’apprendre le récent mariage d’Yvonne de Quiévrecourt. En 1908 et 1909, il fait son service militaire. Toujours hanté par le souvenir d’Yvonne, il écrit des poèmes et des essais qui seront plus tard repris sous le titre Miracles.
Le roman, la guerre, la mort (1910-1914)
Alain-Fournier décide en 1910 de vivre du journalisme et collabore à Paris-journal. Il a une relation avec Jeanne B., une modiste de la rue Chanoinesse rencontrée autrefois à Bourges. Il se donne tout entier à elle. Ils rompent, se remettent ensemble pour se quitter définitivement en 1912.
Entre 1910 et 1912, Le Grand Meaulnes avance. En 1912, il quitte la rédaction de Paris-journal et devient le secrétaire de Casimir-Périer avant d’entamer avec la femme de celui-ci, l’actrice Simone, une liaison orageuse. Vers 1913, Le Grand Meaulnes achevé depuis quelques mois paraît dans La Nouvelle Revue française (de juillet à octobre 1913), puis en volume chez Emile-Paul. Le roman manque de peu le prix Goncourt.
L’auteur est plein de projets. Il commence un nouveau roman, Colombe Blanchet, qui restera inachevé. Mobilisé dès la déclaration de guerre, en août 1914, il rejoint le front comme lieutenant d’infanterie. Le 22 septembre 1914, il est tué aux Eparges, dans les Hauts-de-Meuse. Son corps ne sera jamais retrouvé. Il est mort alors qu’il n’avait pas encore 28 ans et que son unique roman connaissait un très grand succès.
La Correspondance qu’il entretint avec Jacques Rivière (1905-1914, publiée en 1926-1928) permet de cerner ses goûts littéraires : les symbolistes, Maurice Maeterlinck, Jules Laforgue, Francis Jammes, Arthur Rimbaud, André Gide, etc.
Résumé du grand Meaulnes
Première partie :
Entrant dans la petite école de Sainte-Agathe, Augustin Meaulnes bouleverse la vie paisible de son condisciple François Seurel, le narrateur, fils de l’instituteur. François doit aller chercher les grands-parents Seurel à Vierzon et pour l’accompagner, M. Seurel désigne Moucheboeuf, une élève de la classe de François. Meaulnes, qui désire les ramener lui-même, s’échappe de l’école et prend une voiture que l’on retrouvera le soir abandonnée. Au bout de trois jours, Augustin rentre à l’école où il établit un mystérieux petit plan pour retrouver le chemin qu’il a emprunté lors de son escapade. Finalement, il décide de confier à François son étrange aventure. Meaulnes qui était parti chercher les grands-parents à Vierzon s’égare. Complètement perdu, il trouve asile chez des paysans qui proposent à Meaulnes de mettre sa jument à l’abri. Mais la jument s’est enfuie. Il part à sa recherche mais en vain. Complètement fatigué et blessé au genou, il passe la nuit dans une bergerie abandonnée. Au matin, il se remet en marche et approche un " domaine mystérieux ", aperçoit de jolies filles en costumes anciens et pour ne pas les effrayer, il se réfugie dans une chambre où il ne tarde pas à s’endormir. Invité dès son réveil à une fête costumée, Meaulnes se déguise en marquis et dîne. Il apprend que Frantz de Galais, le maître des lieux est parti à Bourges pour aller y chercher la fille qu’il doit épouser. Le lendemain matin, Meaulnes rencontre Yvonne de Galais, la sœur de Frantz. Il en tombe amoureux, mais la fête est prématurément arrêtée car la fiancée n’est pas venue et Frantz s’est enfui. Tandis qu’une voiture ramène Augustin à Sainte-Agathe, il entend un coup de feu et aperçoit le " grand Pierrot de la fête " - Ganache - qui porte dans ses bras un corps humain : Frantz.
...