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La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

Dissertation : La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. Recherche parmi 301 000+ dissertations

Par   •  7 Janvier 2025  •  Dissertation  •  1 346 Mots (6 Pages)  •  30 Vues

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Olympe de Gouges – Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne (1791)

Sujet : En quoi la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne peut-elle être considérée

comme un texte engagé ?

La fin du XVIIIème siècle en France est une période marquée par des bouleversements

politiques majeurs, dont la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen entérine certaines

grandes avancées sociales. Néanmoins, ce texte ne va pas assez loin pour l’écrivaine Olympe de

Gouges. Habituée des sujets polémiques, oeuvrant pour la défense des droits des Noirs, des enfants

naturels, des filles-mères, elle publie en 1791 la version féminisée, la Déclaration des droits de la

Femme et de la Citoyenne, qui est pourtant loin d’être une simple réécriture. Nous nous

demanderons en quoi la Déclaration des droits de la femme et de la Citoyenne peut être considérée

comme un texte engagé. S’il s’agit bien d’un texte en accord avec son temps, qui met en avant une

écrivaine impliquée, la Déclaration des droits de la femme et de la Citoyenne pose tout de même la

question de son influence au XVIIIème siècle comme dans la postérité.

Force est de constater que l’oeuvre d’Olympe de Gouges est un texte en accord avec son

époque. Selon la formule de Sartre, un texte engagé doit évoquer les débats de son temps. C’est le

cas dans la Déclaration des droits de la Femme et de la Citoyenne, qui fait à la fois référence à la

Révolution et à la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen. En effet, ces échos se

retrouvent dans le thème de l’égalité, sujet de l’article premier des deux déclarations : « les hommes

naissent libres et égaux en droits » (DDHC), « La Femme naît libre et demeure égale à l’homme en

droits » (DDFC). Cette thématique est récurrente dans les deux oeuvres qui s’inscrivent dans des

revendications révolutionnaires, mais chez Olympe de Gouges, l’égalité est envisagée de manière

concrète, entre les hommes et les femmes. Ainsi, l’auteure s’inscrit bien dans les idées revendiquées

à la fin du XVIIIème siècle.

De plus, l’écrivaine s’inscrit sous le patronage de la philosophie des Lumières qui prône la

nature et la raison. En effet, l’argumentation en faveur de l’égalité homme-femme est fondée sur ces

deux principes chers aux philosophes des Lumières, et ce dès les premiers articles. Dans l’article IV,

qui évoque les limites faites aux femmes par le patriarcat, Olympe de Gouges insiste sur le fait que

« ces bornes doivent être réformées par les lois de la nature et de la raison ». Ainsi, cet article

revendique un meilleur équilibre entre les hommes et les femmes au nom des principes des

Lumières.

Après avoir mis en évidence que les thématiques abordées s’inscrivent parfaitement dans le

temps troublé de 1791 et dans le siècle des Lumières, analysons désormais en quoi ce texte est

engagé par la présence de son auteure dans chaque mot.

Il va sans dire qu’Olympe de Gouges est une écrivaine impliquée. Son oeuvre met en avant

une femme qui porte des idées novatrices sur le devant de la scène littéraire et politique. L’auteure

s’implique dans son discours, bien qu’il s’agisse avant tout d’un texte juridique, notamment par

l’argumentation qu’elle propose et la manière de la mettre en avant. La mise en place de stratégies

argumentatives est audacieuse. En effet, la tonalité est ouvertement polémique et la provocation ne

lui fait pas peur. Dès le titre et les premiers articles, l’emploi du terme « citoyenne » est assumé

alors que la femme, malgré la Révolution, n’a toujours aucun droit politique. A contrario, son

argumentation peut parfois se retourner contre les femmes elles-mêmes. C’est le cas dans le

Postambule où elle affirme que: « Les femmes ont fait plus de mal que de bien ». Elle blâme ici les

femmes qui ont été réduite à la séduction sous l’Ancien Régime, faute de droits. Ainsi, nous voyons

que l’auteure s’implique dans son oeuvre avec vivacité.

En outre, l’implication de l’auteure se lit dans la construction d’un ethos patriote. Il s’agit de

la création d’une oeuvre où se dessine le profil et les engagements de l’artiste. En effet, malgré son

caractère juridique, cette oeuvre montre la volonté d’agir pour le bien commun et le bonheur

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