La danse en interaction avec d'autres arts
TD : La danse en interaction avec d'autres arts. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar Chachasiara • 6 Mars 2025 • TD • 9 145 Mots (37 Pages) • 31 Vues
La danse en interaction avec d’autres arts
Les liens entre musique et danse
De tout temps, la danse et la musique entretiennent une étroite relation: parfois l’un prenant plus de place que l’autre, parfois l’un étant la conséquence de l’autre. Cette relation aux multiples facettes a vu son histoire évoluée au fil du temps pour devenir un prisme aux quasi infinies possibilités.
I/ Evolution dans le ballet classique
La musique au service de la danse
Deux œuvres vont faire basculer le ballet dans l’ère du romantisme et de la suprématie de la ballerine. Le premier, La Sylphide, est donné en 1832. Sur une musique de Schneitzhöffer, l’intrigue (d’après un conte de Charles Nodier) possède toutes les caractéristiques du romantisme :
Une Écosse brumeuse,
Du surnaturel
Un amour impossible.
La chorégraphie de Filippo Taglioni, qui met en scène dans le rôle principal sa propre fille, Marie Taglioni, est créée de façon à construire un univers onirique et irréel : la montée sur les pointes (une technique nouvelle) élève la danseuse dans les airs, et le nouveau costume, une jupe de gaze légère, accentue son impression d’irréalité et d’immatérialité.Le deuxième ballet romantique par excellence est Giselle (1841), dont le livret de Théophile Gautier (l’histoire d’une jeune femme qui danse jusqu’à en mourir) est l’archétype même du romantisme. La musique expressive d’Adolphe Adam, qui emploie la technique du leitmotiv, contribue à son succès auprès du public. Cependant, des compositeurs de musique de ballet de cette époque, peu sont restés dans les mémoires : souvent spécialisés dans ce genre, leur musique, entièrement soumise aux exigences des chorégraphes, devant être avant tout agréable, expressive et facile à danser (rythme et carrure particulièrement marqués), est souvent dépréciée. Le chorégraphe commande la musique avec l’idée que celle-ci soit simple à danser et le compositeur répond à la demande.
Léo Delibes est l’un des rares qui ne soit pas tombé dans l’oubli avec son ballet Coppélia, grâce à une musique plus consistante et non plus seulement faire-valoir de la danse. À partir de 1870, le ballet romantique connaît une période de déclin en France. En Russie en revanche, l’installation de chorégraphes français et l’arrivée de la danse romantique apportent au genre l’impulsion dont il avait besoin pour la naissance du ballet dit « classique », grâce notamment au chorégraphe Marius Petipa : devenu maître du Ballet impérial en 1869, il s’impose sur la scène russe jusqu’à sa retraite en 1904, et collabore avec Tchaïkovski pour créer les plus grands chefs-d’œuvre (La Belle au bois dormant en 1890 et Casse-Noisette en 1892). Pour chaque numéro, Petipa indique ses souhaits au compositeur qui travaille en fonction des exigences dictées par la chorégraphie tout en produisant une musique de grande qualité. En 1895, deux ans après la mort de Tchaïkovski, Petipa reprend la partition du Lac des cygnes (composée en 1877) et crée un nouveau ballet, offrant à l’œuvre la célébrité qu’on lui connaît désormais. On peut dire que le génie de Tchaïkovski se situe en cela : il accepte de relever le défi de composer pour la danse sans se sentir amoindrir (souvent on relègue cela aux compositeurs de seconde zone) et réussi ce que peu ont réussi, composer un chef d'œuvre. Dans une lettre ouverte à Diaghilev, Stravinski écrivait en 1921, à l'occasion d'une nouvelle production de La Belle au Bois dormant : "Tchaïkovski possédait le don de la mélodie, centre de gravité de tout opéra, symphonie ou ballet composé par lui. Il m'indiffère totalement que la qualité de cette mélodie ait été parfois inégale. Le fait qui prime, c'est qu'il était un créateur de mélodies, un don aussi rare que précieux." Dans la danse classique, la mélodie a toujours été plus importante que le rythme. Il ne peut y avoir de mélodie sans rythme, mais il peut y avoir du rythme sans mélodie. Sa musique soutient parfaitement le danseur. Elle lui donne l'élan, de même que Mozart ou Verdi donnent aux chanteurs les notes qu'il faut pour les lancer dans leurs airs. Elle prend également soin du phrasé chorégraphique, qui diffère du phrasé musical en ce qu'il exige davantage de temps et d'ampleur pour s'épanouir. C'est là, fréquemment, un objet de contestation entre danseurs et musiciens, ceux-ci accusant ceux-là de manque de musicalité. Tchaïkovski, quant à lui, comprenait admirablement le phrasé chorégraphique, ne le réprima jamais, mais lui octroya au contraire toute la musique nécessaire à son développement.
Extrait de 4,12 à 7,12
https://www.numeridanse.tv/themas/parcours/danse-et-musique
Musique et danse collaborent.
Né en 1872 à Selichtchi, Serge Diaghilev organise des expositions à Saint-Pétersbourg et fonde la revue Le Monde de l’art. En 1906, il décide d’exporter l’art russe en occident et organise avec succès une exposition au Salon d’automne de Paris. En 1909, des problèmes financiers l’empêchant de monter entièrement Le Prince Igor de Borodine, Diaghilev décide de consacrer une soirée exclusivement à la danse : les « Ballets russes » débutent au Théâtre du Châtelet en mai 1909. Le public parisien est émerveillé par les couleurs et la musique de l’Orient : c’est le début du succès pour les Ballets russes qui, pendant 20 ans, donneront chaque saison un nouveau spectacle.Le genre du ballet est totalement renouvelé par Diaghilev qui en fait un art total. La musique n’est pas en reste, car s’il crée au début des ballets sur des musiques préexistantes (Chopin, Schumann, Shéhérazade de Rimski-Korsakov), Diaghilev s’adresse rapidement à des compositeurs de talent pour la création de partitions originales : Debussy (Prélude à l’après-midi d’un faune, Jeux), Ravel (Daphnis et Chloé), Satie (Parade), Poulenc (Les Biches), De Falla (Le Tricorne) et surtout Stravinski (L’Oiseau de feu, Petrouchka, Le Sacre du printemps). Le public parisien adhère très vite à l’exotisme des Ballets russes, mais la nouveauté de la danse (Prélude à l’après-midi d’un faune) et de la musique (Le Sacre du printemps) fait parfois scandale. À la mort prématurée de Diaghilev en 1929, plusieurs compagnies créées par ses collaborateurs revendiquent son
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