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La comédie Le Malade Imaginaire de Molière n’est-elle qu’un divertissement ?

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Par   •  12 Mars 2023  •  Dissertation  •  2 527 Mots (11 Pages)  •  604 Vues

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DISSERTATION LE MALADE IMAGINAIRE DE MOLIÈRE :

La comédie Le Malade Imaginaire de Molière n’est-elle qu’un divertissement ?

       Depuis l'Antiquité, la comédie s'est le plus souvent imposée de dépeindre une satire de la société. Horace l'a dit en latin "Castigat Ridendo Mores". C’est d’après lui un moyen de dénoncer et de discréditer certaines habitudes et coutumes déplaisantes.

Molière grand dramaturge du XVIIème siècle, représente pour la première fois sa comédie Le Malade Imaginaire en 1673. Il appartient au mouvement littéraire du classicisme. C’est un mouvement qui se fonde sur l’imitation des Anciens de l’Antiquité, sur la recherche d’un idéal esthétique et humain avec le désir de plaire, en opposition au mouvement baroque (du portugais « barroco »). La comédie est une pièce de théâtre destinée à provoquer le rire par le traitement de l’intrigue, la peinture satirique des mœurs, la représentation de travers et de ridicules. Le divertissement désigne le fait de se détourner d’une action ou d’une pensée de manière non sérieuse faisant passer le temps. En générale, il a pour but de procurer de l’amusement et du plaisir. Il est aussi intéressant de noter qu’au XVIIe siècle, le mot « divertissement » désigne aussi les petits intermèdes musicaux entre les actes d’une pièce, comme il y en a dans Le Malade imaginaire, c’est une comédie-ballet.

Molière à plusieurs enjeux avec cette pièce. Nous pouvons alors nous demander comment Molière propose-t-il un divertissement total au service de la réflexion. Tout d’abord, nous verrons comment le dramaturge propose une pièce entièrement divertissante pour les spectateurs et lecteurs, puis nous expliquerons comment il cherche à instruire grâce au divertissement (« placere et docere »).

        Molière veut proposer un véritable divertissement et faire rire grâce à la comédie et au spectacle.

        En effet, il met en place des actions typiquement comique pour inciter au rire. Il y a des quiproquos, des travestissements et des mensonges. On retrouve plusieurs quiproquos dans cette pièce, notamment un très comique acte II scène 5. En effet, Thomas Diafoirius, dès son entrée, se trompe entre sa belle-mère et Angélique qu’il doit épouser, « Thomas Diafoirius « Madame, c’est avec justice que le ciel vous a concédé le nom de belle-mère » Argan « Ce n’est pas à ma femme, c’est à ma fille à qui vous parlez » ». Cela montre dès lors son caractère divertissant. De plus, il utilise le théâtre dans le théâtre pour divertir et provoquer le rire. Dès l’acte I, scène 1, Argan se met en scène, dans son monologue il crée un dialogue imaginaire entre Monsieur Fleurant, son apothicaire, et lui-même. Cette scène le ridiculise et provoque le rire chez le spectateur. Il a aussi recours au travestissement, notamment de Toinette dans l’acte III, des scènes 7 à 10. En effet, Toinette déguisée en médecin joue avec Argan et réussie à le convaincre qu’elle est réellement médecin, « Argan « Je vous suis obligé, Monsieur » » (acte III, scène 10). Ici il parle à Toinette mais la genre au masculin, c’est-à-dire qu’il pense vraiment que c’est un médecin homme. Cette scène rend d’autant plus absurde Argan car Toinette cherche juste à lui faire comprendre que les médecins sont incompétents mais celui-ci ne comprend pas l’objectif de Toinette, ce qui rend la scène divertissante et comique pour les spectateurs. Les mensonges font aussi partis de cette pièce, nous spectateurs savons la vérité ce qui nous diverti. Par exemple, dans l’acte III, scène 12, lorsqu’Argan contrefait le mort pour connaitre les réels sentiments de sa femme envers lui, « Toinette « Ah ! Ah ! Le défunt n’est pas mort » ». Toinette ment sur la mort d’Argan qui est complice et Béline. Pour finir, la pièce se termine par une issue aussi inattendue que divertissante. Argan devient médecin lui-même, il se travesti « Béralde « Avec une robe et un bonnet, tout galimatias devient savant et toute sottise devient raison » » (acte III, scène 14).

        Molière utilise aussi différents comiques pour faire accrocher le spectateur ou le lecteur en le faisant rire. Le comique de geste est un effet comique produit par la gestuelle, par exemple présent dans l’acte I, scène 5. En effet, dans cette scène Argan se retrouve à courir après sa servante Toinette avec un bâton à la main et autour d’une chaise, « Argan, courant après Toinette : « Ah ! insolente, il faut que je t’assomme » Toinette, se sauve de lui : « Il est de mon devoir de m’opposer aux choses qui vous peuvent déshonorer » ». Argan, en colère, veut lui apprendre à parler, « Viens, viens que je t’apprenne à parler ». Il utilise également du comique de de mots, qui joue sur les mots, les répétitions volontaires d'expression, les accents. Par exemple, acte I, scène 1, Argan imite la sonnette « drelin, drelin, drelin », il se fait objet ce qui le rend absurde. Le comique de mots est couplé à un comique de répétition ici. Cela peu aussi passer par des jeux de mots, par exemple dans l’acte II, scène 4 quand Toinette présente la famille Diafoirus à Argan et Angélique, elle fait un néologisme du mot gendre en en faisant un verbe, « vous serez bien gendrés ! ». Le comique de répétition est plusieurs fois utilisé, par exemple dans l’acte III, scène 10 Lorsque Toinette déguisée en médecin, dans son diagnostic, répète « poumon » en réponse aux maux d’Argan. Molière utilise aussi les comiques de situation, basé souvent sur un malentendu. Par exemple, dans l’acte I, scène 5, lors d’un quiproquo entre Angélique et son père. En effet, Argan lui parle d’un jeune homme qu’elle doit épouser, mais angélique pensant qu’il parle de Cléante accepte, alors qu’en réalité il parlait d’un autre, Thomas Diafoirus, « Argan « La belle demande ! Il faut bien qu'il le connaisse puisque c'est son neveu » Angélique « Cléante, neveu de monsieur Purgon ? » Argan « Quel Cléante ? » pour finir, durant toute la pièce, Molière utilise très clairement un comique de caractère, notamment avec Argan. En effet, sa personnalité est au centre du rire, son hypocondrie maladive fait rire le spectateur, tout le monde sait qu’il n’est pas malade, y compris les médecins, mais il se laisse persuader par lui et ses médecins.  
     
Pour finir, les intermèdes musicaux entre les actes de la pièce sont aussi du divertissement. Bien que sans but d’être comique à l’origine, ils sont la définition du mot divertissement au XVIIème siècle. Ce sont des passages musicaux qui mettent des chanteurs et chanteuses, danseurs et danseuses en scène. C’est donc un spectacle total et un divertissement total qui donne lieu à une comédie-ballet. Il y en a trois dans l’œuvre. Molière intègre très bien à l’action le divertissement musical. Les personnages l’introduisent, ce qui transforme ces intermèdes en véritable spectacle faisant partie intégrante de la pièce. Le second intermède est un divertissement apporté par Béralde, le frère du Malade Imaginaire, pour le délasser de sa maladie, « Je vous amène ici un divertissement, que j’ai rencontré, qui dissipera votre chagrin, et vous rendra l'âme mieux disposée aux choses que nous avons à dire ». Cela revient à la définition d’un divertissement, le fait de se détourner d’une action ou d’une pensée de manière non sérieuse. Molière grâce aux divertissements, divertit les spectateurs mais aussi les personnages eux-mêmes.

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