La Bruyère, Les Caractères, Livre IX, Remarque 50

LA7 : Les Caractères, Livre IX, Remarque 50

Problématique : En quoi l’antonomase qui structure ce portrait permet-elle à La Bruyère de se moquer de la figure du mondain ? (Tout en dénonçant des défauts universelles)

Antonomase : figure consistant à transformer un nom propre en un nom commun

1er Mouvement : Pamphile, le courtisan prétentieux

2ème mouvement : Un Pamphile, un type d’hypocrite

3ème mouvement : Les pamphiles, les mondains opportunistes de la cour

1. Pamphile, le courtisan prétentieux

Tout d’abord, l’origine « Pamphile », c’est un prénom d’origine grec qui signifie « amis de tous », « aimé de tous ». C’est un choix ironique de prénom puisque Pamphile n’est pas guidée par l’amour des autres mais par l’amour de soi. Ce portrait se construit principalement à partir de négation et d’antithèse. Nous avons des verbes de paroles impérieuses « il les reçoit, leur donne audience, les congédie ». On remarque le ton moqueur du narrateur qui souligne le snobisme de Pamphile qui parle comme un monarque. Souligné par l’oxymore « honnêteté impérieuse » qui signifie autoritaire, tyrannique.

« Civils et hautains » => antithèse

Ensemble d’antithèse au sein de ce mouvement qui renverse la noblesse en médiocrité avec la préposition « sans » ajouté à « discernement »

Ici La bruyère met en avant dans ce portrait l’écart entre l’homme prétentieux et le rôle de prince qu’il joue. Ainsi Pamphile courtisan médiocre mais prétentieux, il joue devant ses pères le rôle du grand prince courtisan, le moraliste n’est pas dupe et La Bruyère le ridiculise en le mettant en lumières aux yeux du lecteur.

1. Un Pamphile, un type d’hypocrite

La Bruyère dès ce 2ème mouvement va généraliser le portrait du mondain en le nommant « un Pamphile », il va renvoyer à une catégorie de courtisan à part.

• Parataxe : juxtaposition sans mots de liaison

Elle va décrire cette catégorie de courtisans.

Il va insister sur l’amour propre et l’autosatisfaction du personnage avec la présence de pronoms personnels et de déterminants possessifs

• Des indications temporels « un jour » ; « tantôt » qui montrent ici une multiplication de cas de figures différentes, les antithèses opposent les comportements chaleureux et froids du personnage ce qui entraine une mise en valeur de l’inconstance et de l’opportunisme.

Pamphile au sein de ce mouvement apparait définitivement comme un hypocrite (sous le masque) puisqu’il est comparé à un acteur qui change de masque selon les situations

• Champ lexical du théâtre
• La bruyère insiste sur cette comparaison avec les acteurs, l’abbé d’Aubignac disait de cette acteur « mondori » qu’il considérait comme le plus grand acteur du siècle. Il compare Pamphile aux meilleurs acteurs => il critique avec la figure d’ironie
• Le Pamphile représente le mondain de la cour de Louis XIV, mondain uniquement guidé par son intérêt personnel, il adapte son comportement et son discours selon le profit qu’il peut tirer des situations. Ce mondain hypocrite est un des meilleurs acteurs de la comédie sociale.

1. Les pamphiles, les mondains opportunistes de la cour

La Bruyère passe à un degré supérieur de l’antonomase en employant le nom propre comme un nom commun pluriel, il crée une catégorie universelle d’êtres humains

Parallélisme avec répétition préposition « avec » et l’énumération d’adjectifs « vifs, hardis et décisifs ». Cela illustre bien l’opportunisme des pamphiles par la multiplication de situation où ils vont adapter leurs discours à leur public. Le foisonnement d’adjectifs met en valeur l’adaptabilité stratégique des pamphiles. Or on a une négation de tous les termes à connotation méliorative « ils ne s’en chargent pas », « ils n’ont point d’opinion ».

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