La Bruyère, Les Caractères, « Des Grands », livre IX, 1688
Commentaire de texte : La Bruyère, Les Caractères, « Des Grands », livre IX, 1688. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Estelle.ZAGO • 28 Juin 2023 • Commentaire de texte • 1 039 Mots (5 Pages) • 282 Vues
La Bruyère, Les Caractères, « Des Grands », livre IX, 1688
Reprendre introduction
Situation du passage : voir ci-dessus
Problématique : comment ce texte fait-il la satire des hommes de la haute noblesse, orgueilleux, vaniteux et corrompus ?
Plan :
- Remarque 19 : L’auteur oppose le rang social au mérite
- Remarque 20 : L’auteur tente de définir l’homme noble
- Remarque 21 : L’auteur accable de honte les grands
- Remarque 19 : L’auteur oppose le rang social au mérite
Les Grands | Capitale de majesté qui insiste sur le rang social des hommes de la haute noblesse. Métonymie qui désigne les gens de haute noblesse qui s’oppose au « petit peuple ». |
Croient | Les Grands s’illusionnent et l’auteur le précise dès le début du texte exposant ainsi immédiatement son opinion et annonçant la critique qui va suivre |
Croient être seuls parfaits | Registre soutenu qui correspond au langage soutenu des nobles |
Seuls | Les Grands pensent être uniques et se distinguent des autres hommes qui, à leurs yeux n’ont aucune qualité. |
Parfaits | Hyperbole car la perfection n’existe pas et ne réside pas dans la noblesse mais dans la figure de l’honnête homme. |
N’admettent qu’à peine | Négation restrictive qui exclut le verbe admettre : Les Grands ne conçoivent aucun mérite aux autres hommes. |
Les Grands/Les autres hommes | Antithèse qui renforce la différence de classe et la vanité des grands. |
La droiture d’esprit, l’habileté, la délicatesse, | Malgré tout, ces autres hommes possèdent des qualités : Enumération de ces qualités que possède l’idéal de l’honnête homme |
S’emparent | Synonyme de voler qui implique la corruption et la malhonnêteté des hommes de haute noblesse qui ont tous les pouvoirs. |
Ces riches talents | Périphrase pour désigner les qualités mentionnées plus haut. L’adjectif riche est polysémique : il désigne aussi bien la richesse pécuniaire et la richesse vertueuse |
Comme de choses dues à leur naissance | Comparaison qui réduit les qualités de l’honnête homme à des choses. Réification de ces qualités qui les dévalorise. Selon les Grands, toutes ces qualités leur sont dues du fait de leur naissance et non pas de leur mérité : souligne leur vanité et leur orgueil |
Cependant | Connecteur logique d’opposition qui différencie ce que croit les nobles et la réalité : critique directe et satirique de La Bruyère. |
Erreur grossière | La Bruyère dresse un portrait sans concession des nobles : ce sont de grossiers personnages qui se « nourrissent » des qualités d’autrui. |
De mieux pensé, de mieux dit, de mieux écrit, plus délicate | Nombreux intensifs hyperboliques pour souligner le raffinement de la société du 17e siècle. |
Ne nous est pas toujours venu de leur fonds | Les Grands ne sont pas les « seuls » à être impliqué dans la vie culturelle, artistique et mondaine |
Ils ont de grands domaines, et une longue suite d’ancêtres, cela ne leur peut être contesté | La Bruyère met en avant la richesse pécuniaire des Grands avec « leurs domaines » ainsi que leur généalogie avec « leurs ancêtres » qui sont les seules choses qui soient véritables chez eux. On peut contester leurs valeurs morales mais pas leurs valeurs pécuniaires. |
- L’auteur tente de définir l’homme noble
Questions rhétoriques | Interpellent directement l’homme de la noblesse et aussi le lecteur qui se sent impliqué dans la question |
Vous | Vouvoiement de politesse qui marque néanmoins la déférence de l’auteur et le raffinement du 17e siècle |
De l’esprit, de la grandeur, de l’habileté, du goût, du discernement | Longue énumération des qualités dont se parent les Grands |
La prévention | Est l’attirance démesurée envers quelqu’un, ici des courtisans pour les nobles qui les « flattent » |
Hardiment | De même, les courtisans ont une audace inconsciente et impudente en attribuant toutes ces qualités aux nobles qu’ils flattent en leur attribuant des mérites qu’ils n’ont pas. |
Elle me sont suspectes et je les récuse | La Bruyère donne son point de vue et refuse la doxa. Il s’oppose directement à la noblesse par une argumentation directe. Pourtant La Bruyère a acheté un titre de noblesse et c’est en connaissance de cause qu’il s’exprime. |
Eblouir, un air | Lexique de l’illusion. L’auteur n’est pas dupe et ne se laisse pas berner ni illusionner par la richesse. |
Se fait, se dit, s’écrit | Parallélisme de construction qui met l’accent sur la supposée supériorité des Grands qui pensent être au-dessus de tout. |
Louanges, approbation | Les Grands sont des hommes « secs », c'est-à-dire égoïste et parfaitement orgueilleux |
Je conclus | Le discours de l’auteur est construit et démonstratif |
De la faveur, du crédit et de grandes richesses | Cela suffit à l’auteur pour affirmer que la richesse corrompt l’homme, le rend mauvais, orgueilleux et vaniteux. |
Quel moyen de vous définir ? | En effet c’est la seule façon de définir la noblesse |
Comme du feu | Comparaison qui exprime l’inaccessibilité de la noblesse qui est « au-dessus de tout », qui est dangereuse et de laquelle il faut garder « une certaine distance ». |
Vous confronter avec vos pareils | L’auteur ne juge les gens que par rapport à leur rapport aux autres. C’est l’altérité qui définit un homme. |
Un jugement sain et raisonnable | Cela implique que les hommes sont irraisonnables et malades car ils ne se fondent que le paraître et non sur l’être. |
Confiance, familiarité, conseil | Intimité du noble qui s’entoure de personnes qui le flattent et entretiennent son égo. |
Pour qui vous abandonnez Socrate et Aristide | Les Grands quittent l’étude et préfère la compagnie des courtisans |
Avec qui vous riez, et qui rit plus haut que vous | Gradation qui exprime un lien de domination entre les hommes |
Serait-ce assez pour bien vous connaître ? | Suffit-il du jugement d’un seul homme pour bien connaître les hommes ? L’auteur ne propose pas de réponse définitive mais laisse le soin au lecteur de répondre à la question en se fondant sur sa propre expérience. |
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