Guillaume Apollinaire, Alcools (1913)

          ANTHOLOGIE 

GUILLAUME APOLLINAIRE-ALCOOLS (1913)

CHANTRE : A travers ce poème composé d’un seul vers, Apollinaire met en relation humain et instrument grâce au titre « chantre » qui signifie : personne qui chante des louanges (religieux) ou encore peut signifier par extension poète épique ou lyrique ainsi que grâce aux « trompettes marines » qui sont mentionnées à la fin du poème. Une trompette marine est un instrument de musique de taille humaine à cordes frottées. Le chantre ici représente le côté humain tandis que les trompettes représentent l’instrument ce qui permet de créer ce mélange recherché par le poète. C’est également en partie grâce à cela que l’on remarque la musicalité de ce poème. De plus ce poème est l’un des plus originaux du recueil à cause de sa construction et sa durée mais également à cause du sens caché qu’il contient. En effet, en recherchant un peu on peut s’apercevoir qu’en lisant le titre et l’unique vers du poème cela nous donne « Chanterelle, unique cadeau des trompettes marines ». C’est donc un jeu de mot caché qui dénonce la musicalité du poème car la chanterelle est le nom que porte l’unique corde d’un instrument nommé trompette marine.

Et l’unique cordeau des trompettes marines

ŒUVRE : tromba marina ; gravure de F. Bonanni's book Cabinetto armonico, Rome, 1722-1948 artiste inconnu.

LA BLANCHE NEIGE : Ce poème composé de trois strophes porte sur l’amour, l’imaginaire et la tristesse. L’amour peut être aperçue dans l’intégralité du poème tandis que l’imaginaire s’aperçoit dans la mention des anges, de l’officier, du cuisinier et des oies. Ces éléments imaginaires sont en fait une métaphore dans laquelle il médaille l’officier d’un beau Soleil mais fait plumer tristement les oies par le cuisiner qui représente probablement le poète qui n’a pas réussi à assouvir à ses désirs. Pour finir, la tristesse d’Apollinaire se remarque dans le dernier vers.

Les anges les anges dans le ciel

L’un est vêtu en officier

L’un est vêtu en cuisinier

Et les autres chantent

Bel officier couleur du ciel

Le doux printemps longtemps après Noël

Te médaillera d’un beau soleil

     D’un beau soleil

Le cuisinier comme les oies

     Ah ! tombe neige

    Tombe et que n’ai-je

Ma bien-aimée entre mes bras

ŒUVRE : La Neige à Louveciennes, Alfred Sisley, 1878

AUTOMNE : Dans ce poème mélancolique, Apollinaire aborde le sujet de l’amour et de l’infidélité. Ces deux sujets très complémentaires sont ici représentés à l’aide d’une personnification : le poète personnifie l’automne en la qualifiant d’infidèle et responsable de la mort de l’été (« Oh ! l’automne a fait mourir l’été »).

Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux

Et son bœuf lentement dans le brouillard d’automne

Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux

Et s’en allant là-bas le paysan chantonne

Une chanson d’amour et d’infidélité

Qui parle d’une bague et d’un cœur que l’on brise

Oh ! l’automne a fait mourir l’été

Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises

ŒUVRE : Automne à Argenteuil, Claude Monet, 1873

ROSEMONDE : Ce poème est un dialogue entre Rosemonde et André Derain qui repose sur l’amour. Rosemonde, maîtresse du roi d’Angleterre Henri II entretient un dialogue avec André Derain, peintre, sculpteur, ami d’Apollinaire et l’un des principaux fondateurs du mouvement pictural des années 1900, le fauvisme.

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