Grimbert Philippe, Un secret
Fiche de lecture : Grimbert Philippe, Un secret. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar micalu • 1 Mai 2023 • Fiche de lecture • 1 440 Mots (6 Pages) • 748 Vues
Nom Prenom | Classe |
Un secret Par Grimbert Philippe né en 1948 Paru le 05 mai 2004 | MON AVIS: 7/10 Roman autobiographique touchant levant le voile sur des secrets familiaux et leurs conséquences. |
NARRATION: L’histoire est racontée par le narrateur à la première personne du singulier Le statut du narrateur est interne et le point de vue omniscient. RESUME DE L’HISTOIRE: L’histoire commence à Paris dans les années d’après guerre. Le jeune Grimbert est alors un garçon d’une dizaine d’années, fils unique, et de constitution plutôt fragile. Ses parents, Tania et Maxime sont eux, de grands sportifs émérites auprès desquels il a du mal à s’identifier. Réciproquement, il a la sensation de voir de la déception dans les yeux de ses parents. Pour surmonter sa faiblesse et ses peurs il ressent le besoin de s’inventer un frère ainé, beau, fort et triomphant. Il est alors loin de se douter à quel point son inconscient fait écho à la réalité du passé de l’histoire familiale. Heureusement il va pouvoir compter sur Louise, infirmière devenue son amie, pour lever le voile sur les lourds secrets familiaux. ORDRE ET RYTHME DU RECIT: Le récit n’est pas dans l’ordre chronologique car il y a de nombreux retours en arrière racontant des scènes du passé. Au début du livre, le rythme est plutôt lent avec l’évocation de son enfance jusqu’à ses 15 ans. L’auteur utilise 82 pages sur les 185 pages du livre (soit plus d’un tiers du livre) pour mettre en place les personnages et lieux de l’histoire. Puis avec l’évocation des événements du passé le rythme devient plus vivant puisque le narrateur nous parle uniquement des passages du passé qui sont importants, zappant les événements inutiles, comme page 153, l.5, où le narrateur résume: "il faudra du temps pour que Tania et Maxime envisagent une vie commune." Par les allées et venues dans le temps entre présent, passé et futur l’auteur rend le récit plus vivant et captivant. Anticipation relevée page 158, ligne 17: " Quelques années plus tard, ma mère perdait l’usage de la parole et de la marche, à la suite d’une hémorragie cérébrale." LE GENRE AUTOBIOGRAPHIQUE:
Après quelques recherches sur l’auteur trouvées sur le site wikipédia et le siteboowiki.info, on peut faire le parallèle entre des éléments de sa vie et ceux racontés dans le livre. Ils sont tous les deux nés à Paris à la même époque, ils ont le même nom de famille (P.17, l.7 à 12: "régulièrement, on m’interrogeait sur les origine du nom Grimbert."), ils se passionnent tous les deux pour les livres et l’écriture. L’auteur, commence des études de psychologie en 1968 et le narrateur nous confie page 169, ligne 1 à 5: "je décidais de m’inscrire à la faculté, la découverte de la psychanalyse dans les cours de philosophie avait été décisive". Et page 177, ligne 3 à 4: "J’ai demandé à ma fille de m’y accompagner", on apprend que le narrateur a eu une fille nommée Rose, tout comme l’auteur! Dans cet ouvrage, l’auteur, le narrateur et le personnage principal sont donc une seule et même personne. Mais l’auteur ne l’avoue pas vraiment, il nous le fait comprendre. Il me semble que c’est déjà un choix romancé de mise en scène du personnage principal. Par ailleurs, le récit ne se déroule pas dans l’ordre chronologique comme le veut l’autobiographie. Les événements de vie de l’auteur sont romancés par flashback et anticipations. Enfin, en début de livre page 5, en dessous du titre "Un secret" il est écrit "Roman". Ce livre réunit donc à la fois les critères d’une autobiographie et d’un roman. On peut donc en conclure qu’il s’agit d’un roman autobiographique. | |
2) Pourquoi écrire sur soi? L’auteur choisi de raconter les souffrances de son enfance, le mal être qu’il ressent dans son corps si faible et défaillant. Le contraste entre son corps et ceux de ses parents beaux et sportifs semble le laisser dans l’incompréhension: qu’a-t-il bien pu se passer pour que des géniteurs en pleine santé engendrent une telle progéniture? C’est comme si de façon romancée, il levait le voile sur le poids, que les secrets non révélés peuvent laisser sur les générations suivantes. Et finalement quand le secret est révélé, une transformation, une métamorphose s’opère en lui. Il ne sera plus jamais le même et sa force ne cessera de grandir. Ecrire sur son passé a du l’aider à réparer ses racines et à faire la paix avec qui il est, d’où il vient. CRITIQUE: Mon avis sur cette lecture est partagé car j’ai vraiment eu du mal à rentrer dans l’histoire mais j’ai adoré la fin. Le gros premier tiers de l’histoire est lent. Il ne se passe rien de captivant, la mise en place des personnages et du contexte est longue. Le passage où le narrateur imagine le passé avec la rencontre de ses parents dans la deuxième partie du livre page 35 à 55 est sans intérêt car nullement en lien avec la réalité des faits. Il idéalise leur histoire d’amour, page 46 ligne 9 "Maxime vit toujours dans l’émerveillement de leur rencontre. Tania ressent elle aussi ce sentiment de plénitude…". Il s’accroche à l’espoir que son père ait pu et puisse l’aimer page 55 ligne 20 et 21 "Mon père m’a aimé aussi, je veux le croire, surmontant sa déception…". Comme rien de cela n’est vrai, ça alourdi et rallonge la lecture. En revanche, lorsque que Louise commence à révéler le passé de la famille, en choisissant de ne raconter que les faits importants, l’interêt de poursuivre la lecture grandi. Tout bascule, le rythme s’accélère, on est transporté dans l’histoire déchirante de leur passé. Le narrateur lui même se transforme et entame sa métamorphose page 73 ligne 24 à 25 " Toujours le même j’étais devenus un autre, curieusement plus fort.". L’intérêt pour le personnage principal devient plus grande, il n’est plus juste un enfant sans intérêt chétif et maladif, il devient un enfant marqué par les stigmates du secret familial. Mais au fur et à mesure que le secret est levé, lui devient plus fort. Comme si inconsciemment, le poids de ce secret l’empêchait de s’épanouir et de grandir dans de bonnes conditions. En se libérant de ce poids il s’éveille à la vie! Ce passage est incroyable et lourd de sens. La fin du livre nous tient lorsqu’enfin on sait ce qui est arrivé à Hannah, sa tante et à Simon, son demi frère aîné, page 168 ligne 7 et 8 "Savoir qu’ils avait été assassinés dès leur arrivée me soulagea d’un poids". Voilà, l’histoire est bouclée, le narrateur avait bel et bien un frère ainé beau, fort qui faisait l’admiration de son père. Mais sa mère, Hannah et le sienne Tina étaient belle soeur. Hannah, ayant compris que Maxime et Tina, pourtant beau frère et belle soeur, étaient liés par des sentiments et une attirance très forte, a fait le choix de se sacrifier elle et son fils en s’appuyant sur le contexte de la seconde guerre mondiale. Ainsi Hannah et Simon furent arrêtés et conduits au camps d’Auschwitz et gazés au lendemain de leur arrivée. Le livre aurait pu s’arrêter ainsi, mais le narrateur continue ces révélations jusqu’à la fin de l’épilogue avec un passage très émouvant page 182 ligne 26 " Face aux tombes alignées dans le carré d’herbe j’ai repensé au dernier geste de mon père: prenant sa femme par la taille, il l’avait aidé à se lever pour la conduire tout doucement vers le balcon du salon pour un ultime plongeon. Qu’avait-il murmuré à son oreille avant de l’enlacer et de basculer avec elle." Finalement le poids du silence avait eu raison de ses parents qui s’étaient suicidés, détruits par le fardeau du secret. Le livre se termine en beauté avec le narrateur qui n’a jamais cessé de faire des recherches pour rétablir la vérité sur son histoire familiale obtient finalement une stèle avec le nom de son frère afin de rétablir son existence! Une fin riche en émotion et une conclusion idéale qui permet de vraiment tirer un trait sur la tragédie de cette histoire. [pic 1] | |
[pic 2][pic 3]
...