Fiche de lecture Mademoiselle Papillon
Fiche de lecture : Fiche de lecture Mademoiselle Papillon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar aamanon • 25 Juin 2024 • Fiche de lecture • 2 166 Mots (9 Pages) • 115 Vues
Le livre « Mademoiselle Papillon », est un roman écrit par Alia Cardyn, et paru le 15 octobre 2020 chez Robert Laffont. Alia Cardyn, autrice de plusieurs romans nait en 1977 à Bruxelles.
D’abord diplômée en droit et sciences politiques, elle travaille ensuite comme cadre dans des cabinets d’avocats d’affaires internationaux.
À la suite de sa carrière en tant qu’avocate, Alia Cardyn consacre son temps à l’écriture.
Avec la parution de son premier roman « Une vie à t’attendre » en 2016, puis « Mademoiselle Papillon » en 2020, elle écrit ensuite « Archie » en 2021. S’en suivront deux albums jeunesse « Le bébé le plus minuscule du monde » en 2021, et enfin, « Le rêve de mademoiselle Papillon » en 2022.
Dans le roman « Mademoiselle Papillon », Alia Cardyn mêle les parcours de deux femmes, deux infirmières à des époques différentes, consacrant chacune leur vie à soigner les autres, et plus précisément les enfants. Mademoiselle Papillon ayant réellement existé, ce livre demeure cependant une fiction.
Gabrielle, âgée de 30 ans est une infirmière s’occupant de grands prématurés dans un service de néonatalogie intensive. De son surnom « Gaby », elle passe l’ensemble de ses journées dans la « salle 79 ». Elle fait part de ces moments passées aux côtés de ces nouveaux nés nécessitant des soins, et de leurs familles. Peu à peu, alors qu’elle était enthousiaste à ses débuts, Gabrielle va expliquer que quelque chose a changé dans sa prise en charge, elle n’a plus l’entrain qu’elle avait au commencement : « La salle 79 est celle où je me rends chaque jour. L’endroit où je me traîne chaque jour devrais-je plutôt dire »p38 (Alia Cardyn, 2020). C’était une infirmière qui, auparavant prenait le temps de rassurer les parents, de s’assoir à leur côtés, afin de tenter de soulager leur peine ou du moins, de mettre des mots dessus. Sans vraiment comprendre comment, elle raconte qu’au fil du temps, elle va finir par accomplir son travail mécaniquement, sans octroyer de place aux moments de tristesse, de peur que ceux-ci ne la submerge : « Mes mains manipulent encore et encore ces êtres nés trop tôt mais rien n’est plus pareil. La peine s’est amassée en moi, et sans issue, elle s’est installée là. J’ai peur de regarder les autres dans les yeux, les bébés, les parents. J’ai peur que cette peine en excès ne déborde, telle une rivière qui sort de son lit » p40 (Alia Cardyn, 2020). En parallèle, Gabrielle raconte également ses envies, son amour naissant, sa vie en dehors du service de néonatalogie. Elle parle également de sa relation avec sa mère, qui va, un jour, lui offrir un manuscrit : « Mon dernier manuscrit, déclare-t-elle en me le tendant » p19 (Alia Cardyn, 2020). Ce dernier manuscrit, qui narre la vie de Mademoiselle Papillon, infirmière de la Croix Rouge au XXème siècle, comporte également son carnet de bord de la même époque, dans lequel elle raconte son vécu, ses ressentis face aux épreuves qu’elle traverse. La lecture de ce manuscrit va amener Gabrielle à se questionner sur ses missions en tant qu’infirmière, et va modifier sa façon d’appréhender son travail tout en la rassurant : « Au lieu de cela, je prends mon sac et y glisse le manuscrit de Mlle Papillon. Même si je n’aurai pas le temps de le lire, je veux qu’elle reste avec moi » p100 (Alia Cardyn, 2020). Elle va, au fil de sa lecture, trouver la force qu’elle dit avoir peu à peu perdue, dans le parcours et les convictions de Mademoiselle Papillon. Elle se surprendra même à avoir des comportements qu’elle n’a jamais eus par le passé : « Je formule une prière, silencieuse comme tous les mots que je glisse maintenant à ce bébé. C’est nouveau pour moi. C’est venu avec mes mains qui le touchent. C’est venu avec Papillon et son inclination pour les miracles. » p114 (Alia Cardyn, 2020). Changée dans sa vision des choses par la lecture de ce manuscrit, c’est pourtant une toute autre rencontre qui va la rendre désireuse de modifier son approche des soins. Gabrielle fait alors la rencontre de Mathilda, la maman d’une petite fille née prématurée, qui va lui parler du Nidcap (Programme Néonatal Individualisé d’Évaluation et de Soins de Développement) : « -C’est une philosophie de soin différente. Le Nidcap. Peut-être en avez-vous déjà entendu parler ? » P 210 (Alia Cardyn, 2020). Cette discussion va amener Gabrielle à se renseigner plus amplement, et à adapter son service en conséquences.
Le second personnage principal du roman, Mademoiselle Papillon, raconte l’histoire de Thérèse Papillon, reconnue Juste parmi les Nations. Cette infirmière à la Croix Rouge en 1920, fut appelée à se rendre au dispensaire de Vraignes-en-Vermandois. Dans un contexte d’après guerre (deux ans après la fin de la première guerre mondiale), la France connait une situation sanitaire et de pauvreté des plus compliquées. Chaque jour, en se rendant au dispensaire, Mademoiselle Papillon passe devant des enfants vivant dehors, et leur devenir la préoccupe : « À quoi servons-nous si nous laissons traîner les petits dans la rue, premières proies pour la maladie qui sévit ? Cela revient à soigner certains tout en contemplant d’autres devenir nos futurs patients » p37 (Alia Cardyn, 2020).Soucieuse du bien être des enfants qu’elle voit dans des états de santé alarmants dans la rue, Mademoiselle Papillon va très vite avoir pour ambition d’offrir un abri reposant pour ces jeunes souffrants, en proie à la tuberculose : « Leurs voix me parviennent, me rappelant que je ne suis pas à ma place. Que je ne fais pas ce qu’il faut. Je ne devrais pas être ici bien au chaud à jouer à l’infirmière, ma place est dehors à construire des maisons.» p44 (Alia Cardyn, 2020). Mademoiselle Papillon va ainsi multiplier les recherches, les rendez-vous, et à force d’insistance, elle finira par s’approcher de son objectif « « Mademoiselle Papillon, je crois que nous avons trouvé un bien pour vous ». Une phrase un peu moche pour dire la plus belle chose au monde » »p65 (Alia Cardyn, 2020). Suite à cette déclaration, elle n’aspire plus qu’à aller découvrir ce lieu dont on lui a parlé. L’abbaye de Valloires se trouve dans une campagne reculée, où cette infirmière désireuse de mener son projet à bien va se rendre, et passer une première nuit, seule, en avril 1921: « Enroulée dans la cape d’infirmière qui me tient chaud depuis toujours, allongée sur mon lit de camp, à la lueur de ce feu qui intimide les indésirables, je veux rêver de Valloires. » p68 (Alia Cardyn, 2020).
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