Explication linéaire Roberto Zucco Koltès - le matricide
Commentaire de texte : Explication linéaire Roberto Zucco Koltès - le matricide. Recherche parmi 301 000+ dissertationsPar eliphazz • 5 Janvier 2025 • Commentaire de texte • 1 061 Mots (5 Pages) • 11 Vues
Explication linéaire : Extrait de Roberto Zucco – Bernard-Marie Koltès, Éditions de minuit, 1990 : « Le matricide » |
Introduction :
Roberto Zucco est une pièce de théâtre de Bernard-Marie Koltès écrite en 1988 et parue en 1990, inspirée librement de l'histoire d'un tueur en série italien, Roberto Succo, croisée à l'histoire d'une
« gamine », jeune fille en perdition. Le passage étudié présente Roberto Zucco, héros éponyme de l'oeuvre. La pièce débute sur l’évasion de prison de l’assassin. Revenant de nuit chez sa mère pour récupérer son treillis, sa mère lui oppose une vive résistance.
Lecture du texte Problématique et annonce du plan :
Problématique : Comment ce dialogue entre une mère et son fils traduit-il la crise familiale et personnelle sur scène ?
Annonce du plan : Pour répondre à cette interrogation, nous nous pencherons tout d'abord sur le retour du fils chez sa mère (l.1 à 16) avant de nous pencher sur la tirade de cette dernière (l. 17 à 27) pour nous intéresser ensuite au meurtre (l. 29 à l a fin).
Mouvement 1 :
La scène débute assez brusquement avec un Roberto Zucco utilisant un présent de l'indicatif à valeur injonctive (« je veux mon treillis. »). Cette réclamation semble montrer une image puérile du meurtrier, comme si ce dernier était encore un enfant tout en laissant entrevoir une violence intérieure.
La mère, bien qu'aucune didascalie n'indique la manière dont elle doit jouer, semble inquiète. Nous pouvons le remarquer par la répétition de « ne crie pas » et le fait qu'elle admette avoir peur (l.2). Nous pouvons également noter une attention portée aux convenances sociales (« tu vas réveiller les voisins. (l.2)) et la volonté de gagner du temps (« laisse-moi le temps de le laver... » (l.3 à 4)). En exprimant l'impossibilité de lui donner ce qu'il réclame, la tragédie semble s'immiscer dans le dialogue.
Roberto semble pourtant perdre patience. Ce à quoi sa mère répond en évoquant clairement la folie de son fils (« tu dérailles », « dingue ») et semble tenter de le ramener à son âge réel. (« mon
vieux ») l.6.
Le fait que Roberto considère la laverie comme « l'endroit du monde » qu'il « préfère » (l.7) peut laisser penser que ce dernier cherche une forme de rédemption, de purification. Cependant l'ajout de
« et il y a des femmes. » brouille les pistes et montre la complexité du personnage, déchiré entre pureté et vice.
La mère évoque ensuite le parricide et interroge son fils sur son possible meurtre. Ce à quoi le meurtrier change de ton pour adopter celui d'un enfant calme (« j'ai toujours été doux et gentil avec toi » l.10) avant de réagir comme un enfant capricieux, notamment via la répétition l. 11 (« j'en ai besoin »).
La mère essaie alors de faire réaliser au personnage principal de la pièce la cruauté de ses actes en parlant de la mort du père « jeté par la fenêtre, comme on jette une cigarette. ».
Roberto,pris de court en revient à l'objet de sa visite, à savoir le »treillis » tout en jurant de partir.
Mouvement 2 :
A compter de la ligne 17, la mère semble reprendre de l'aplomb et se lance dans une tirade émaillée de questions rhétoriques « est-ce moi... ». Le Registre est lyrique, tristesse de la mère, incrédulité (feinte?). On note la présence de phrases longues, qui décrivent la naissance de Zucco, son enfance, le soin que lui apporte sa mère. Scène réaliste, presque une hypotypose!: accouchement, berceau,
évolution du corps… Mère presque incrédule, «!je croirais que ce n'est pas mon fils!» (l.20/21), emploi du conditionnel. Violence toutefois de cette parole!: d'une certaine manière elle renie son fils, dit ne plus le reconnaître. Concession!: «!Pourtant, je te reconnais!» (l.21). Enumération des parties du corps!: «!corps, taille, cheveux, yeux, mains!».
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