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Lecture analytique Roberto Zucco, Bernard-Marie Koltès, tableau II

Fiche de lecture : Lecture analytique Roberto Zucco, Bernard-Marie Koltès, tableau II. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  18 Juin 2017  •  Fiche de lecture  •  2 351 Mots (10 Pages)  •  17 024 Vues

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Séance 5 - Lecture analytique Roberto Zucco, Bernard-Marie Koltès, tableau II

Problématique : Quelle image l’auteur nous donne-t-il de Roberto Zucco ?

Bernard-Marie Koltès était un auteur contemporain né le 9 avril 1948 et mort le 15 avril 1989. Il a commencé à écrire du théâtre après avoir vu Médée de Sénèque.

 Koltès a décidé d’écrire cette pièce sur la vie de Roberto Succo après avoir vu un avis de recherche pour retrouver le criminel italien. Roberto Succo était un tueur en série de la fin du XXe siècle, qui a, entre autres, tué ses parents, violé et séquestré certaines de ses victimes.

Dans cette pièce on constate que Koltès fait passer Zucco de l’état de monstre à celui de personnage tragique, notamment grâce à des rappels à d’autres pièces très connues comme La Machine Infernale de Cocteau, ou encore Hamlet de Shakespeare. Comme tous personnages tragiques, Zucco est confronté à une rupture dans sa vie. Il est aussi confronté à une force supérieure comme Œdipe, dans le cas de Roberto, la force supérieure de Zucco est lui-même et cette incapacité à échapper à la mort. Des rappels à d’autres célèbres mythes sont aussi faits, on note des références au mythe d’Icare ou de Médée au moment de la mort de notre protagoniste, celui tombe du toit de la prison comme Icare est tombé après que ses ailes aient fondu.

I- Un personnage doux.

Dans ce deuxième tableau, nous remarquons que Koltès nous décrit un personnage doux et gentil, on constate ceci grâce à :

        - Répétition du mot « maman » (l.1, 2, 6) : vocabulaire enfantin.

        - « N’aies pas peur de moi, maman. J’ai toujours été doux et gentil avec toi. Pourquoi aurais-tu peur de moi ? » (l.1, 2) : il essaye de rassurer sa mère.

        - Pas de « ! » : il est calme, il ne crie pas.

        - « J’en ai besoin, maman, j’en ai besoin. » (l.2) : un enfant qui réclame, une mère doit subvenir aux besoins de son enfant, il fait appelle aux sentiments maternels.

        - Succo (sauce) ≠ Zucco (sucre = douceur).

        - « Doux » (l.1), « gentil » (l.1, 3, 4), « douceur » (l.5).

        - « Il s’approche, la caresse, l’embrasse, la serre » (l.24) ≠ « elle gémit » (l.24) : la rupture de l’acte et du personnage est marquée par « ; ».

        - « Caresser le cou de ta mère, qu’à serrer celui de ton père, que tu as tué » (l.14, 15) : montre le caractère ambivalence du caractère de Zucco.

        - « Accouché » (l.8, 9), « berceau » (l.9, 10), « fils » (l.11), « enfant » (l.15) : lexique de la maternité (donne l’idée qu’il est encore un enfant).

        - Anaphore de « si » (l.8, 9, 10) + négation (l.8, 9, 10, 11, 12) : elle remet en question sa maternité (anaphore de « est-ce moi » (l.8)) : cassure entre l’enfant et la mère.

II- Un personnage violent.

Nous constatons aussi que Roberto Zucco est un personnage très violent.

- « Comment veux-tu que j’oublie que tu as tué ton père, que tu l’as jeté

par la fenêtre, comme on jette une cigarette ? » (l.4, 5) : geste « anodin », sans conséquence, ça montre la cruauté du personnage.

- Antithèse (l.14, 15) : « Caresser […] tué » : met en avant le double

aspect du personnage.

        - Didascalie « la serre ; elle gémit. Il la lâche et elle tombe, étranglée. Zucco se déshabille, enfile son treillis et sort. » (l.24 à 26) : il est déterminé à obtenir son treillis (treillis = guerre, violence), il fait aussi de la mort de la mère un évènement banal (il enchaîne les actions froidement notamment avec l’absence de mots de liaisons (asyndète)).

        - Dialogue de sourds : aucune question n’a de réponse, et beaucoup de ces questions sont des questions rhétoriques, ils parlent aussi de sujets différents : la mère parle de l’enfant, quant à Zucco, il parle de son treillis.

        - Elle considère son fils comme des morceaux de corps (l.12, 13, 14, 15) : « Je reconnais la forme de ton corps, ta taille, la couleur de tes cheveux, la couleur de tes yeux, la forme de tes mains, ces grandes mains fortes ».

        - Gradation (l.18, 19) : « on l’abandonne, on l’oublie. Je t’oublie, Roberto, je t’ai oublié » : rupture entre la mère et le fils, le passage du « on » au « je » montre que la situation est personnelle, et le passage du présent au passé composé montre qu’elle ne se rappellera jamais de lui, que c’est fini.

        - Répétition de « Roberto » (l.3, 5, 8, 12, 16, 17, 19) : elle cherche à renouer le contact avec son fils.

III- Un personnage tragique.

Mais Zucco est aussi montré comme un personnage tragique.

- Métaphore filée : il est, tout au long e la pièce, comparé à un train que déraille (l.18), c’est un personnage en rupture comme peut aussi nous l’indiquer le « Z » de son nom de famille.

- « Qui a posé un tronc d’arbre sur ce chemin si droit pour te faire tomber dans l’abîme ? » (l.16, 17) : c’est le destin d’un personnage tragique, il l’avoue lui-même à la page 80 (« tout s’est enchaîné tout seul »), il n’a aucun contrôle sur son destin.

- Métaphore (l.17) : « une voiture s’est écrasée au fond d’un ravin, on ne la répare pas », il ne peut pas revenir en arrière, il doit achever sa destinée peut importe l’issue de celle-ci.

- Répétition (l.2, 6, 20) : « tu ne me donnerais pas mon treillis ? », « donne-moi mon treillis », « dis-moi où est mon treillis », rien ne peut l’arrêter.

Séance 6 - Roberto Zucco : monstre ou héros ?

Problématique : Comment un personnage théâtrale peut-il devenir tragique ?

I – Résumé de la pièce Roberto Zucco

Tableau 1 (L’évasion) : La pièce commence par l’évasion de prison de Zucco.

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