Explication linéaire L'ingénue libertine, Colette
Commentaire de texte : Explication linéaire L'ingénue libertine, Colette. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lili.gigi • 31 Mai 2023 • Commentaire de texte • 978 Mots (4 Pages) • 311 Vues
Explication linéaire 1
L'Ingénue libertine (1909)
Colette
INTRODUCTION :
L'extrait que nous allons étudier se situe dans les 1ères pages du roman de Colette, l'ingénue libertine. Le roman parle principalement d'une jeune fille qui vit seule avec sa mère à Paris. L'extrait nous plonge dans une scène domestique entre une mère qui brode et sa fille qui lit en cachette un article de journal sur des faits divers de Paris. Nous allons nous demander en quoi une jeune fille de 14ans comme Mine peut être qualifiée d'ingénue libertine comme le titre l'indique ?
Le texte comporte 3 mouvements :
1- Jusqu'à la l.5 > désigne un cadre tranquille
2- l.6 à l.26 > lecture de l'article de journal
3- l.27 à la fin > retour au calme
DEVELOPPEMENT :
MVT 1 :
- Le 1er mouvement dresse le cadre de l'histoire. Il s'agit d'une scène familiale, en témoigne les répétions du mot « maman », de plus les personnages se livrent à des occupations banales. La jeune fille fait ses devoirs, la maman brode.
- Ces occupations dénotent un milieu sociale favorisé.
- La scène est rapportée au présent de narration ça permet à nous lecteur de se plonger facilement, comme si la scène se déroulait sous nos yeux.
- On nous brosse un portrait mélioratif de Mine avec la métaphore « cheveux d'argent » qui renvoie quelque chose de précieux, s'ajoute à cela les adjectifs comme : « fin, beaux ».
- Mine va être présentée en action à travers les mots « guetteurs, alertes » cela suggère qu'il y a du danger car elle lit le journal en cachette. En effet en 1909, les jeunes filles étaient élevées dans l'ignorance et donc le journal était jugé inconvenant.
- Les adverbes « lentement, soigneusement » soulignent l'intérêt extrême que Mine porte à sa lecture.
- Nous remarquons que le 1er MVT est une mise en abyme, puisque notre acte de lecture se retrouve à l'intérieur du roman ça permet un lien entre le lecteur que nous somme et Mine.
MVT 2 :
- Le 2ème mouvement est le moment où Mine lit l'article, nous avons donc un changement énonciatif c'est un journaliste qui prend la parole dans les dires de Mine ce qui est illustré par des guillemets.
- Les termes comme « certains quartiers de Paris, boulevards extérieurs, la nuit » nous transportent dans un autre monde, un Paris inconnu. La nuit est associée aux actions illégales, dangereuses.
- Ce monde, va être caractérisé par la métaphore filée des apaches pour évoquer les bandes criminelles qui sévissent à Paris. Cette métaphore des apaches contribue à donner un parfum d'aventure à quelque chose de pourtant banale. Donc d’attiser notre curiosité.
- L'ensemble de l'article vise à montrer les dangers de Paris mais aussi à les amplifier à travers le champ lexical de la criminalité « sauvagerie, révolver, cadavres... ».
- Le journaliste utilise une question rhétorique « nos édiles se doutent-ils ? » pour montrer l'incompétence des politiciens dans ces affaires de plus le déterminant «nos» nous implique dans le jugement.
- Nous retrouvons plus loin l'inaction de la police « les agents, arrivés après le combat, selon leur immuable tradition » qui crée un énervement chez le lecteur.
- Nous retrouvons des termes hyperboliques comme « sauvagerie, boucherie, dévorait » qui intensifient l'action.
- Donc le but premier de cet article est de faire frémir et non d'informer les lecteurs, c'est en cela que cet article peut être comparé à un roman car il cherche à crée du suspens.
- Autre preuve de subjectivité, la façon dont le journaliste parle des criminels en utilisant des termes péjoratifs « ces messieurs » ces crée un mépris, « une fille des fontaines» le déterminant une dresse le portrait d'une fille méprisable.
- Nous pouvons ajouter à cela le système imparfait/passé simple qui rappelle celui du roman, cet article est ce qu'on appelle un fait divers qui joue sur le sensationnel, Cet article vise donc à accrocher son lecteur et à susciter sa curiosité par les procédés suivant :
- Des noms pittoresques « le frisé, la vipère, casque de cuivre » pour désigner les personnages
- Un archétype fictif, la femme fatale à la fois séduisante et dangereuse (le texte va notamment tisser des liens entre Mine et casque de cuivre, par l’âge et par la métaphore du métal pour décrire leurs cheveux « les cheveux d’argent, casque-de-cuivre à cause de ses magnifiques cheveux roux)
- Deux ressorts traditionnels le sexe et la violence.
- La fin de l'article est une fin ouverte qui donne du suspens, c'est un véritable feuilleton qui nous ait proposé. Car si Mine veut connaître la suite il faut qu’elle achète le prochain numéro.
MVT 3 :
- Le mouvement 3 nous ramène au cadre familiale « maman ».
- Il y a là un grand contraste entre casque de cuivre et la mère attentive et attentionnée de Mine.
- Devant sa mère Mine joue le rôle de la bonne élève.
- De la l.32 à 33 il n'y a pas de verbe, la structure est bâclée. Car l’auteur nous montre la façon dont Mine procède pour faire croire à sa mère qu’elle travaille.
- Mine est traitée comme une enfant fragile par sa mère « ma sourie blanche, va vite au lit ». Cela nous explique que pour Mine lire est une échappatoire. La mère est presque ridicule et comique à cause de sa naïveté, elle est très loin de se douter des lectures de sa fille. On devient alors complice de cette petite fille car on connait son secret.
CONCLUSION :
Mine est une libertine car elle est jeune et naïve et elle va idéaliser ces personnages de faits divers. Elle est libertine aussi parce qu'elle ressent une curiosité pour ces milieux troubles avec des prostitués. Donc pour elle lire ces histoires de délinquants et de prostitués ça lui permet de s'évader de sa vie. Et donc, de quelque part vivre par procuration.
...