En quoi les trois lectures cursives ont pu compléter et approfondir le thème des « émancipations créatrices » présent dans Cahier de Douai ?
Commentaire d'oeuvre : En quoi les trois lectures cursives ont pu compléter et approfondir le thème des « émancipations créatrices » présent dans Cahier de Douai ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar maureys • 29 Janvier 2024 • Commentaire d'oeuvre • 2 072 Mots (9 Pages) • 244 Vues
En quoi les trois lectures cursives ont pu compléter et approfondir le thème des « émancipations créatrices » présent dans Cahier de Douai ?
Introduction
Le mot « émancipation » vient du domaine juridique, il s’agit d’une procédure lors de laquelle un mineur peut s ‘affranchir de son autorité parentale. Ainsi notre parcours sera basé sur tout acte consistant à se libérer de quelconque servitude. On y abordera l’émancipation familiale, sociale, culturelle ou religieuse, mais aussi l’émancipation à l’enfance et le passage à l’âge adulte, ou bien la rupture avec une tradition poétique. Ces émancipations sont en lien avec la notion de création, cette action de connotation positive traduit le bienfait de s’affranchir de quelconque attache. Les poètes, en s’émancipants peu à peu de l’avis d‘autrui, des traditions poétiques ou bien de leur société, cheminent vers une sorte d’absolu créatif, duquel ils font leur but ultime.
Arthur Rimbaud nous offre un recueil écrit quand il était âgé d’à peine 16ans. Son adolescence fut marquée par un certain dégout pour sa ville natale et ses habitants qu’il juge sans intérêt, mais également par son besoin de révolte contre tous les conformismes que sa société impose. De-là ses poèmes traduiront une aspiration à s’évader comme dans « Sensation » et décriront un poète fugueur comme dans l’hymne à la liberté qu’est « Ma Bohème ». Arthur Rimbaud écrira toutefois des poèmes beaucoup plus polémiques dénonçant les horreurs de la guerre comme dans « Le Dormeur du Val » ou bien la grande misère des enfants dans le célèbre poème : « Les Effarés ».
Nous évoquerons chaque lectures tour à tour en présentant d’abord brièvement l’oeuvre, puis nous analyserons la façon dont cette lecture aborde le thème des émancipations créatrices et nous identifierons les compléments que ces œuvres ont apporté à l’étude du parcours.
A) Lettres à un jeune poète - Rilke
Lettres à un jeune poète est un recueil de dix lettres écrites par le poète Rainer Maria Rilke lors d’une correspondance entre lui et Kappus, un jeune officier de l'armée austro-hongroise, aspirant écrivain, écrites de 1903 à 1908. Ce dernier à adressé ses tentatives poétiques à Rilke. Refusant d'emblée le rôle de critique, Rilke ne dira rien sur ses vers, mais il exposera ce qu'implique pour lui le fait d'écrire, de vivre en poète et de vivre tout court.
Premièrement on observe une similitude majeure entre Rimbaud et Rilke, ce sont des poètes qui voyagent, les lettres de Rilke ne sont presque jamais expédiées du même endroit, elles viennent de Paris, d’Italie, puis de Worpswede, près de Brême, de Rome, de Suède et de nouveau de Paris. Le poète ressent aussi ce besoin de s’échapper. Tout du long de ce recueil Rilke adresse à Kappus un certain conseil : il doit s’émanciper de l’autre, accepter sa solitude comme il le dit ici « nous sommes solitaires » (p52) cela est totalement naturel , mais il devra aussi reconnaître sa valeur intrinsèque : comme traduit cette phrase : « ne prêtez attention qu’à ce qui se lève en vous et placez-le au dessus de tout ce que vous observerez autours de vous » . Kappus doit entreprendre un travail sur lui- même sans « perdre trop de temps et de courage à éclairer ses rapports à l’autre ». Il doit chercher son inspiration au plus profond de lui et s’attarder sur « des choses qui ne l’abandonnerons pas ». Au cours de ce récit Rilke insistera sur un point majeur de Lettres à un jeune poète: l’enfance. Il adresse quelques recommandations à son ami qui semble souffrir profondément des souvenirs de sa jeunesse. Kappus semble « éprouver angoisses et tourments en pensant à son enfance et à la simplicité et à la tranquillité qui lui en sont propres » (page 38) Le jeune écrivain afin de rendre compte d’oeuvres poétiques sincères devra s’émanciper de ses possibles traumatismes engendrés par son enfance, il devra également se rendre compte qu’il y aura toujours des enfants comme il l’a été : triste. Après avoir confié à son aîné ses doutes, ses souffrances, ses interrogations sur l’amour et la sexualité, et sa difficulté à exister et crée, Kappus recevra des lettres emplies de toutes sortes de conseils de vie et de réflexions profondes. Notamment une que je trouve majeure à propos des doutes de Kappus sur son intimité, celle de juillet 1903 où Rilke remet en question le rapport de la société à la sexualité : « Le sexe est chose grave, certes. Mais grave est tout ce qui nous a été imposé, presque tout ce qui est sérieux est grave, or tout est sérieux. Une fois que vous aurez reconnu cela et réussi à établir un rapport avec le sexe qui vous soit tout à fait personnel, (…) vous n’aurez plus à craindre de vous perdre. »
B) L’Homme joie – Christian Bobin
L’oeuvre l’Homme joie de Christian Bobin se présente en une quinzaine de récits dressant les portraits d’êtres aimés comme son père, de rencontres comme dans « C’est Maria », de figures emblématiques tel que le peintre Soulages ou bien de simples visions comme celle de la cathédrale de Maguelone. Ces récits s’accompagnent d’une lettre à la femme aimée : ce carnet bleu au milieu de l’ouvrage. Ces récits sont de petits poèmes en prose, détail que j’assimile déjà aux « émancipations créatrices ». La poésie en prose est apparue au XIXe siècle puisque plusieurs poètes trouvaient que la tradition poétique et les multiples contraintes qui y étaient associées les empêchaient d'être libres dans leur écriture. Un poème en prose ne respecte pas le retour à la ligne du vers et se présente sous la forme de simples paragraphes. Il n'y a pas de rimes sinon des jeux de sonorités, de rythmes et de figures de style. C'est en cela qu'il se distingue d'un texte « normal ».
Hors son extrême originalité et ces jeux de styles plus que surréalistes, je ne pense pas que cette œuvre approfondi plus que cela notre parcours « émancipations créatrices ». Je trouve la plupart de ses métaphores incompréhensibles, certaines sont plutôt intéressantes comme la première phrase de « Vita Nueva » : « J'ai lu plus de livres qu'un alcoolique boit de bouteilles. », qui semble exprimer une certaine addiction à la littérature de la part de Bobin. Cependant j’ai retenu quelques points de ma lecture. J’y ai quand même retenu que Christian Bobin prouve que la vie quotidienne peut-être une grande source d’inspiration. De plus l’homme joie pourrait s’assimiler à une œuvre surréaliste d’après le manifeste du surréalisme d’André Breton qui définit un texte comme surréaliste lors qu’il rend compte d’une attitude non conformiste et donc s’émancipe des normes, et en effet la lecture de ce livre à été une expérience nouvelle, différentes de toutes les lectures classiques respectant les coutumes traditionnelles. Hors, si je puis exprimer mon avis, la lecture de cette œuvre n’à pas été un réel plaisir et ne m’a absolument pas apporté de compléments à apporter à l’étude du parcours. Comparé à Arthur Rimbaud qui lui, produit des chefs d’oeuvre à base de mots simples, Christian Bobin utilise toute sorte de phrases et métaphores compliquées, il y a beaucoup de phrases que je n’ai pas réussi à comprendre notamment lors des petits « proverbes » si on peux appeler ça de cette façon, ex « Les fleurs de cerisiers, condamnés à mort, en rient de plus belle ». Ce serait mentir de dire que j’ai été sensible par son œuvre, je n’en ai tiré aucune leçon, aucune morale. Rimbaud nous à prouvé qu’un chef d’oeuvre peut naitre de simples mots comme dans « le Buffet » hors Christian Bobin est à l’extrême de ce concept. Après réflexion, peut-être que cette œuvre relève du dadaïsme ?
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