Cyrano de Bergerac, Les États et Empires du Soleil, 1662

CYRANO de BERGERAC, Les États et Empires du Soleil, 1662.

« Plaidoyer fait au Parlement des oiseaux, les Chambres assemblées,

contre un animal accusé d’être homme » 

[Une perdrix nommée Guillemette la Charnue, blessée par la balle d’un chasseur, a demandé́ devant un tribunal réparation « à l’encontre du genre humain ».]

Ce procès est difficile. Étant un homme, doit-il mourir ?

Toutes les créatures ont une origine commune, les incitant à vivre harmonieusement.

L’égalité est le fondement républicain. Pourquoi notre différence ferait-elle de nous leurs victimes, alors que la disparité de leurs congénères ne les dérange guère ?

Étant asservis entre eux ou à des divinités, pourquoi donc veulent-ils nous soumettre ?

Une perdrix accuse un animal d’être un homme devant le parlement des oiseaux afin qu’il soit condamné à mort.

« C’est bien un homme car sa vue nous a révulsés. Il rit comme un dément et pleure comme un idiot. Ilse mouche, son plumage est mité. Il a les dents carrées ainsi que des jambes étrangement articulées et s’adonne à la magie. Est-il capable de société et d’égalité ? Non. Les hommes mangent les animaux, croient que nous avons été faits pour eux, nous exterminent et se pensent supérieurs. Ils s’asservissent entre eux, instaurent des hiérarchies artificielles jusqu’à créer des Dieux qu’ils voient partout sur Terre. »

Le tribunal se demande si un homme mérite la mort. La nature doit-elle se repentir de l’avoir créé? Pour maintenir un équilibre il faut l’égalité, impensable pour l’homme. Il croit que nous avons été faits pour lui. Ilva jusqu’à asservir sa propre espèce et instaurer une hiérarchie basée sur des dieux

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