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Compte-Rendu de lecture cursive Electre de Giraudoux

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Par   •  21 Janvier 2024  •  Compte rendu  •  2 450 Mots (10 Pages)  •  141 Vues

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Compte rendu de lecture cursive :

l’Electre de Jean Giraudoux

I] Quelques mots sur l’auteur

        Hippolyte Jean Giraudoux est un écrivain français né le 29 octobre 1882 à Bellac et mort le 31 janvier 1944 à Paris 7e.

        Décoré à la fin de la Première Guerre mondiale, il exerça le métier de diplomate à côté duquel il écrivit ses deux premiers romans. Il connut le succès avec le second, Siegfried et le Limousin. C’est à la suite de sa rencontre avec le comédien Louis Jouvet qu’il se dirigea vers le genre théâtral. C’est d’ailleurs ce dernier qui mit en scène et interpréta ses œuvre principales. Parmi elles on peut citer La guerre de Troie n’aura pas lieu, Ondine ou encore Amphitryon 38. Il a participé, à l’image de ses contemporains Cocteau, Anouilh, Sartre ou Camus, à la réécriture des mythes antiques éclairés d’un regard plus moderne. C’est à travers ses tragédies qu’il aborde notamment le thème de la menace pesant sur l’Europe à la fin des années 30.

II] Présentation de l’oeuvre

        Le 13 mai 1937 fut joué pour la première fois l’Electre de Giraudoux, deux ans après son succès La guerre de Troie n’aura pas lieu. La création de la pièce eut lieu au théâtre de l’Athénée à Paris, dans une mise en scène de Louis Jouvet. La pièce fut alors bien accueillie, tant par le public que par les critiques. On la joua 178 fois, jusqu’en novembre et elle ouvrit l’Exposition internationale de cette année.

        Cette œuvre s’inscrit dans le genre tragique, et l’auteur s’y tient. On l’observe par exemple avec le personnage typique du genre qu’est Electre, dont la volonté de vengeance causera la perte de la Cité. La pièce allie tonalité tantôt tragique, tantôt lyrique et parfois pathétique comme par exemple avec le personnage du jardinier lors de l’entracte.

III] Eléments d’analyse précis

        Commençons par une présentation des différents personnages de la pièce :

Électre : C’est une héroïne tragique qui combat pour la justice. Fille d’Agamemnon et de Clytemnestre, elle prétend se souvenir que celle-ci a abandonné son frère alors qu’elle n’avait que quinze mois. Une fois son frère Oreste retrouvé, elle recherche la vérité sur la mort de son père. Elle mène l’interrogatoire et démasque les coupables à qui elle souhaite le châtiment.

Oreste : Il est le frère d’Électre. Exilé petit par sa mère, il revient à Argos en se faisant passer pour un étranger. Il ne semble pas opposé à l’idée d’un compromis au nom de l’idéal du bonheur familial, mais Électre, animée par la vengeance, lui oppose son devoir de châtier les meurtriers de leur père.

Clytemnestre : Fille de Zeus et de Léda. Elle est l’épouse d’Agamemnon et la mère d’Électre et d’Oreste. Clytemnestre a été mariée contre son gré à Agamemnon qu’elle haït. Elle et son amant Égisthe l’ont tué, et vivent depuis une relation cachée. Après le meurtre d’Agamemnon, elle a chassé son fils Oreste hors de la cité.

Égisthe : C’est l’amant de Clytemnestre et celui qui a fait tuer Agamemnon. Il exerce ensuite la régence à Argos pendant la pièce. En mariant Électre au jardinier, il espère détourner le destin de la famille Atrides.

Le jardinier : Il a été choisi par Égisthe pour épouser Électre dans l’espoir de détourner le mauvais sort du palais d’Argos. Mais le mariage n’aura pas lieu. Il est alors rejeté de l’action, et c’est pourquoi lui revient l’entracte dans lequel il commente son sort.

Le président : Le Président Théocathoclès est un cousin éloigné du Jardinier. Dans cette pièce, il est un juge trompé par sa femme.

Agathe : Elle est mariée au président mais se montre souvent infidèle. Elle s’arrange pour substituer Oreste (à ce moment anonyme) au jardinier qui doit épouser Électre. Le jardinier faisant partie de sa famille, elle ne veut pas s’attirer la malédiction.

Les Euménides : Ce sont trois divinités. Au début de la pièce, elles sont de petites filles, mais elles se révèlent progressivement comme de véritables monstres. Elles suscitent et précipitent la tragédie.

La femme Narsès : Femme du peuple, amie du mendiant et plutôt naïve, elle n’apparaît qu’à la fin de la pièce.

Le mendiant : Nul ne sait si il est un dieu ou un homme, mais des rumeurs courent. Il apparaît dans la pièce comme un prophète et commente l’action. Ce personnage est une création de Jean Giraudoux et n’est pas présent dans la version de Sophocle.

        La pièce prend place dans la cité d’Argos, en Grèce. Cette ville du Péloponnèse exerça une grande influence durant l’Antiquité grecque, époque à laquelle semble se dérouler l’action. En effet les metteurs en scène accordent souvent à cette oeuvre des décors de grands palais aux colonnes cannelées caractéristique de cette époque. Ce fut le cas par exemple à sa création en 1937, mais également lors de l’interprétation proposée par la Comédie Française en 1971. Ce choix s’explique naturellement par le fait que la pièce soit une réécriture d’une autre de cette époque. Il participe ainsi à la réécriture de nombreux mythes antiques effectuée dans les années 30/40. Electre s’étend sur une douzaine d’heure environ, d’une fin d’après-midi à l’aube du lendemain. Le cadre spatio-temporel est ici réaliste, cohérent et il n’y a pas de rupture majeure avec l’original de Sophocle.

        

        Tout au long de l’histoire sont abordés de nombreux thèmes. On peux tout d’abord et assez inévitablement citer le celui de la mort et du destin y conduisant, inhérent au genre tragique. Les personnages des trois Euménides l’illustrent bien, rappelant que le mauvais sort des Atrides se poursuit inaltérablement, prenant de plus en plus de place. Elles ne manquent d’ailleurs pas de le faire remarquer : « Le destin te montre son derrière jardinier, regarde si il grossit ! », et ce dès la première scène. Cela pourrait être une allusion à la « machine infernale » qui se met pas à pas en marche.

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