Commentaire composé de l'acte II, scène 15 des Fausses Confidences de Marivaux
Commentaire de texte : Commentaire composé de l'acte II, scène 15 des Fausses Confidences de Marivaux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CrunchyGwada • 19 Mai 2023 • Commentaire de texte • 1 049 Mots (5 Pages) • 369 Vues
Acte II, scène 15
Introduction
Marivaux, auteur majeur du 18ème siècle, débute sa carrière en tant que romancier et devient célèbre grâce à son talent de dramaturge : il va écrire une trentaine de comédies entre 1720 et 1755 qui tournent toutes autour de la surprise amoureuse comme dans Les Fausses Confidences, pièce créée en 1737.
En effet, dans cette comédie, Dorante, un beau jeune homme dépourvu d’argent tombe follement amoureux d’Araminte, une riche veuve mais à cause de leur différence sociale, leur union est impossible. Il va devenir son intendant grâce à l'aide de son ancien valet Dubois qui va mettre en place des stratagèmes pour que leur amour triomphe.
Cette scène est le point culminant de la pièce car Dorante va enfin avouer son amour à Araminte suite à de nombreux pièges tendus par Araminte comme l’écriture de la lettre destinée au comte Dorimont dans la scène 13. Dans la scène précédente, Marton annonce à Araminte qu’elle va épouser Dorante ce qui va pousser Araminte à prendre la place de Dubois en tant que manipulatrice.
Nous verrons donc dans ce dialogue comment Araminte manipule Dorante pour qu’il lui confesse son amour.
Dans une première partie, nous analyserons les moyens qu’emploie Araminte pour faire avouer Dorante puis dans une seconde partie, nous comprendrons pourquoi Dorante ne veut pas révéler son amour.
La scène commence par une interjection « Cette folle ! » qui montre qu’Araminte est choquée par la révélation de Marton et la didascalie ‘émue’ met en valeur son amour pour Dorante. Au début de la scène, elle cache ses sentiments en approuvant le choix de Dorante mais celui-ci va lui prouver le contraire ce qui va la surprendre avec la phrase exclamative « vous ne songez point à elle ! » au vers 651. Il lui dit également qu’il a refusé le riche parti pour une autre femme que Marton. Les didascalies se référant à Dorante (« d’un air abattu », « tristement » et « toujours abattu ») montrent qu’il est malheureux de ne pouvoir exprimer ses sentiments et de voir qu’Araminte pense qu’il aime Marton.
A partir du vers 663, Araminte va procéder à un véritable interrogatoire en posant des questions de plus en plus précises pour que Dorante dévoile le nom de sa bien-aimée : vers 663 « Mais, dans la situation où vous êtes, quel intérêt aviez-vous d’entrer dans ma maison, et de la préférer à une autre ? », vers 669 « Voyez-vous souvent la personne que vous aimez ? », vers 674 « Est-elle fille ? A-t-elle été mariée ? », vers676 « Et ne devez-vous pas l’epouser ? » Les réponses de Dorante donnent un portrait de plus en plus précis d’Araminte sans qu’il ne cite son nom. Au début, Dorante lui répond qu’il ne voit pas assez celle qu’il aime et ne saurait se lasser de la voir. L’adverbe « toujours » dans la didascalie «toujours abattu » au vers 670 met en évidence le supplice amoureux.
Elle est de plus en plus étonnée par les révélations de Dorante (« je l’adore » au vers 679, »son état est bine au-dessus du mien » aux vers 687 et 688, « je mourrai » au vers 689) qui en plus utilise de nombreuses phrases exclamatives pour répondre à son interrogatoire.
Dorante dresse un portrait de plus en plus proche d’Araminte sans jamais la citer tout en se rabaissant à cause de leur différence de rang social.
On voit bien qu’à partir du vers 691, Araminte ne comprend pas pourquoi Dorante ne veut rien dire. En fait, en croyant le manipuler, c’est elle qui devient l’objet de la manipulation par les réponses données par Dorante car il sait que Dubois a révélé son amour pour Araminte à cette dernière. C’est pourquoi, il utilise le mot « peignant » au vers 695 qui va introduire la découverte du portrait. La didascalie au vers 695 « baisse les yeux » montre le trouble d’Araminte face aux profonds sentiments de Dorante : elle est de plus en plus bouleversée.
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