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Commentaire Tirade de D.J. sur l’inconstance en amour (I,2), Molière, Dom Juan

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Par   •  19 Janvier 2024  •  Commentaire de texte  •  1 923 Mots (8 Pages)  •  145 Vues

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L.A. 1 Tirade de D.J. sur l’inconstance en amour (I,2), Molière, Dom Juan

Consigne d’exploitation du doct. : Ajouter mentalement pour «… » / (l. …) les précisions, les citations adéquates pour illustrer et justifier les analyses et arguments.

Pour situer l’extrait et introduire :

Acte et scène d’exposition ;

Présentation du personnage éponyme de séducteur, inventé par le moine dramaturge espagnol Tirso de Molina, confirmé par le portrait du héros brossé par son valet ( I, 1) qui a préparé le spectateur à l’entrée en scène d’une sorte de monstre*, mais le point de vue de Sganarelle est fortement relativisé. Invité à s’exprimer librement, le valet est embarrassé et vite censuré sur ses remontrances ou menaces moralisatrices. En effet, le personnage de Don Juan, par son aisance et son talent oratoire, peut séduire au point de nous faire oublier le cynisme et la profonde immoralité de son comportement. L’autoportrait du héros éponyme révèle son charisme de libertin,

le goût du « grand seigneur » pour la mise en scène et le paradoxe*.

  • Axes d’étude & Aspects remarquables de la tirade :
  • L’éloge paradoxal de l’infidélité
  • L’habile orateur, la virtuosité verbale
  • La philosophie du conquérant sans limites

  • Un éloge paradoxal de l’inconstance en amour / de l’infidélité

. Deux phrases expriment la thèse soutenue par le personnage qui valorise un comportement habituellement condamné :  « … » (l. …)

Dom Juan s’oppose à la fidélité et à la constance en amour et fait l’éloge de l’infidélité

. Le protagoniste donne des visions opposées de la fidélité et de l’infidélité afin de renforcer son argumentation. Dom Juan associe la fidélité à l’immobilité et à la mort ; pour lui être fidèle, c’est « … » (l. …) . Un verbe est employé sous la forme d’un euphémisme et se rapproche de la même idée : « … ». Un autre verbe assimile la fidélité au vœu religieux qui n’est pas fait pour les laïcs : « … ».

Par antithèse, l’infidélité est caractérisée par le mouvement et la vie ; elle est associée au verbe « … » (l. …). Plus généralement, D.J. utilise un vocabulaire mélioratif pour évoquer l’infidélité : « … ». On relève d’ailleurs dans ce champ lexical une répétition et une hyperbole présentant la perspective d’une infidélité comme le comble du plaisir.

.  D.J. a également recours au vocabulaire éthique et juridique dans la première partie du texte : les termes suivants constituent un réseau lexical caractéristique du droit : « … ». Par ce moyen D.J. cherche à légitimer son comportement, à lui donner un fondement juridique, pour se présenter comme un honnête homme soucieux d’accomplir son devoir. Or, il a dans le discours retourné le point de vue sur les femmes : la femme épousée vole les autres femmes, tromper sa compagne est une justice rendue aux autres femmes, un devoir qui leur est rendu. Il présente ses victimes comme avides de ses hommages par un syllogisme* dont la puissance persuasive est telle que l’apparence d’un raisonnement en trois temps emporte l’adhésion ; en cédant D.J. respecte la loi naturelle.

  • L’habile orateur, et sa virtuosité verbale

. Cette tirade est un exemple de l’éloquence* de D.J. En effet, il se livre au plaisir d’un discours brillant, d’un morceau de bravoure (notamment pour le comédien qui l’incarne) en matière d’éloquence – son langage est précieux et littéraire -. Il capte, pour commencer, l’attention de son auditoire (captatio benevolentiae*), de son valet Sganarelle et des spectateurs, par deux interrogations. La première « … » (l. …) se réduit à un mot qui manifeste son incompréhension, voire son indignation. La seconde (l. …) développe la première en une interrogation rhétorique : « … ».  De plus, il use de manière récurrente à la métonymie de la beauté, du cœur – caractéristiques du langage précieux / de la Préciosité – courant littéraire du XVII°s.) : « … ». Enfin, la tirade se clôt sur une comparaison emphatique avec Alexandre et se double d’une expansion rythmique de la phrase, comme dans un bouquet final de feu d’artifice : « … »

Ces procédés de style donnent à l’éloge paradoxal un élan et un charme incontestables.

. En outre, pour donner à son opinion personnelle une valeur de vérité générale, D.J. utilise le présent de vérité générale, dont voici quelques exemples : « … » (l. …). Les déterminants définis ou indéfinis, les pluriels contribuent également à donner à ces assertions* une valeur de vérité générale. De plus, le passage du pronom personnel « je » au pronom indéfini « on » à partir de la ligne … puis au pronom personnel pluriel « nous » à la ligne … permet aussi à D.J. de généraliser son propos et point de vue de séducteur. Il cherche à convaincre par ce moyen l’auditeur de partager ce point de vue.

. Les effets de rythme contribuent également à persuader l’auditoire, notamment le jeu sur les rythmes binaire et ternaire : « … ». Ainsi, l’interrogation des lignes … est fondée sur un rythme ternaire qui donne de l’ampleur au discours de D.J. : trois propositions subordonnées sont compléments du verbe vouloir « … » ; elles assènent la même idée, ce qui a pour but de persuader l’auditoire. On retrouve ce rythme ternaire dans la phrase suivante (l. …) où là encore les trois groupes reprennent la même idée – ici, l’association fidélité/mort),le dernier groupe étant le plus ample. La suite de la tirade, ponctuée par la répétition de l’adverbe de négation, est davantage fondée sur un rythme binaire. Plusieurs phrases sont construites sur la coordination de deux propositions par la conjonction de coordination « et », qui permet d’énumérer mais sans établir de relation logique entre les deux propositions : « … ». De cette façon, D.J. présente son opinion par accumulation et comme si elle était naturelle.

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