Carnet de lecture : Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, 1990
Fiche de lecture : Carnet de lecture : Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, 1990. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar dbfbsdbdfb • 18 Juin 2023 • Fiche de lecture • 3 700 Mots (15 Pages) • 256 Vues
Carnet de lecture : Juste la fin du monde, Jean-Luc Lagarce, 1990
Introduction :
Crise personnelle, crise familiale :
- Crise : thème essentiel du parcours
- Antithèse/confrontation « personnelle » - « familiale » => sorte d’élargissement
- La virgule « , » = juxtaposition et pas de lien logique -> ellipse du lien, asyndète. Il nous invite à nous interroger sur le rapport entre les 2.
- Réciprocité « crise perso débouche sur la crise familiale » OU « crise familiale débouche sur la crise pero »
Qu’est-ce que la crise implique ?
- Souffrance
- Dysfonctionnement
- Danger
- Période de troubles
- Krino = jugement. Krisis = apporter un jugement, une solution.
Problématique : En quoi la survenue d’un dysfonctionnement au sein de la famille ou à l’échechelle d’un individu ainsi que les liens entre ces 2 échelles est-elle un ressort spécifiquement théâtral et plus particulièrement tragique ?
- « Juste » = adverbe, contribue à dédramatidser la fin du titre qui renvoie à la crise, où tout explose.
- « juste » = qui vient de se produire, très récent. On assiste dans cette pièce au moment où tout explose, la crise survient.
Les personnages :
- Louis, 34 ans => frère d’Antoine et Suzanne
- Antoine, 32 ans => frère de Louis et Suzanne
- Suzanne, 23 ans => sœur de Louis et Suzanne + habite encore chez sa mère
- Catherine, 32 ans => épouse d’Antoine
- La mère, 61 => mère de Louis, Antoine, Suzanne
Cela se passe dans la maison de la Mère et de Suzanne, un dimanche, évidemment (fatalité ?), ou bien encore durant près d’une année entière.
- Identité précise, âge et noms SAUF pour la mère, qui est anonyme. Absence du père ! Personnages relativement jeunes.
- Cadre spatial : banal.
- Cadre temporel : flou.
Résumé de la pièce, scène par scène :
Prologue : Louis fait un monologue, une seule et longue phrase, pour informer le lecteur/spectateur qu’il va mourir et qu’il va l’annoncer à sa famille. Il fait aussi une sorte de dialogue intérieur et évoque la fatalité, tel un personnage tragique. Il se confère l’image d’une victime, qui n’a pas osé intervenir ou s’exprimer. Mais là, il veut que cela change et souhaite prendre son destin entre ses mains et « devenir son propre maître ». De plus, on remarque qu’il fait preuve d’une grande retenue, se qualifie de posé, calme aux yeux de sa famille. Il souhaite annoncer sa mort, mais avec une certaine retenue et discrétion, car il est conscience que cette divulgation provoquera une crise familiale et sera néfaste pour lui et sa famille. Temporalité un peu floue, il parle du futur en utilisant un temps du passé…Et enfin, véritables enjeux de la pièce sont révélés : annoncer sa mort, essayer d’accéder à la authenticité en jouant un rôle et lutter contre la fatalité en retrouvant une forme de « maitrise » pour « être son propre maitre ». Malheureusement, sa tentative est vaine et il joue un perso qu’il n’est pas vraiment : « théâtre dans le théâtre ».
Scène 2 :
L’essentiel entre l’EL2 et l’EL3 de Juste la fin du monde
L’intermède
A. [pic 1] 1. Divertissement dramatique = théâtral, lyrique = chant, chorégraphique = danses ou musical = musique s'intercalant entre les actes d'une pièce de théâtre, les parties d'un spectacle.
2. En partic.
a) Divertissement chorégraphique intercalé au XVIIe siècle entre les actes d'une comédie sans en interrompre l'action. Les Intermèdes du « Bourgeois gentilhomme » de Molière. M. Antoine a également replacé dans la pièce [le Malade imaginaire] les intermèdes qui en font partie : l'intermède de Polichinelle [pic 2] (...) entre le premier et le deuxième acte (LÉAUTAUD, Théâtre M. Boissard, t. 1, 1926, p. 140).
- INTERMEDE LEGER = PAS SA PLACE DANS UNE TRAGEDIE
Ici 9 scènes courtes, qui renouent avec cette tradition théâtrale plutôt liée au genre de la comédie.
Une partie de cache-cache très dynamique et légère : dimension ludique dans cet intermède, dynamique et légère, car les personnes se cherchent.
Un rêve de Louis : dimension onirique ajoutée, rêve fait qui le hante.
Une forme de métaphore des relations familiales : métaphore de la crise familiale, qui veulent se retrouver mais n’y arrivent pas vraiment.
Scène 1 : on a 2 répliques, comme si Louis racontait un rêve, situation de désarroi. La mère répond qu’elle a perdu son fils, elle n’entend pas. Mystère et étrangeté cultivés + preuve du problème de communication.
Scène 2 : retour vers une potentielle dispute entre Antoine et Louis. Se termine par « c’est l’amour » : difficultés à exprimer les sentiments dans cette famille.
Scène 3 : cette scène ressemble plutôt à un cauchemar, avec un type de didascalie qui arrive « voix de la mer » => spécifique à l’intermède. C’est l’occasion pour Louis de raconter un cauchemar qui représente sa crise personnelle, et montre sa souffrance + lié à son enfance.
Scène 4 : retrouvailles entre les frères et sœurs. Etonnement car Antoine, habituellement renfermé et d’humeur maussade, « rit ». « Tu ris, je ne te vois jamais rire ». Et on relativise la situation familiale, comme si ce n’était pas si grave, si important. Les didascalies « voix de Catherine » : partie de cache-cache permanent et incommunicabilité.
Scène 5 : Incommunicabilité de plus en plus montré : on se cherche, on ne sait pas où se trouve les persos et on ne peut se parler.
Scène 6 : « C’est lui, l’Homme malheureux » : rappelle que dans cette famille, les personnages jouent un rôle un ne sont pas eux-mêmes. Suzanne discute avec Antoine, Louis joue le rôle de l’Homme malheureux, donc Suzanne ne peut pas jouer ce rôle.
Scène 7 et 8 : ils se cherchent puis scène 8, Suzanne reçoit un « ta gueule », mais beaucoup de légèreté, puisqu’il y a une didascalie « elle rit, là toute seule ».
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