Candide ou l'optimisme, Voltaire
Commentaire de texte : Candide ou l'optimisme, Voltaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar avdubos • 1 Avril 2023 • Commentaire de texte • 1 305 Mots (6 Pages) • 229 Vues
Candide chapitre 3 : quelques pistes d’analyse
Introduction : Candide ou l'optimisme, paru en 1759, permet à Voltaire de fustiger certains des grands maux de son époque et de porter un coup fatal à la philosophie de l'optimisme chantée par Leibniz (1646-1716). Au chapitre III, Candide fraîchement chassé du paradis terrestre du château de Thunder-ten-tronck, mais suivant toujours les préceptes du philosophe optimiste Pangloss, se retrouve face à la manifestation la plus éclatante du "mal moral", la guerre.
Nous tenterons de montrer comment Voltaire joue sur les images afin de frapper son lecteur : images valorisantes tout d'abord avant de sombrer dans l'horreur.
I. La valorisation de la guerre : Le spectacle de la guerre
A. De nombreux termes valorisants
a) sollicitant le regard
- Le texte s'ouvre sur 4 adjectifs élogieux intensifiés par l'adverbe "si" et prenant au fur et à mesure de la phrase de l'ampleur ( on passe du monosyllabe "beau" à deux adjectifs bisyllabiques "leste", "brillant" pour finir sur "ordonné"). Ajoutons aussi que ces adjectifs sont présentés à travers une structure de phrase elle-même superlative: "rien ne plus que"
b) sollicitant l’ouïe :
Emploi du terme "harmonie" et énumération d'instruments de musique (instruments à vent tout d'abord pour finir en un point d'orgue avec les instruments à percussion dont le canon). Ajoutons que les quatre adjectifs de la première phrase avaient aussi créé un rythme qui pourraient rappeler le martèlement des pas des soldats.
- C'est aussi en spectateur que Candide participe à la guerre puisque l'auteur rappelle à l'envi qu'il ne participe aucunement à cette boucherie héroïque ("tremblait comme un philosophe")
II. Images de la "boucherie"
A. Sur le champ de bataille : Dévalorisation de l'individu
a) à travers les approximations des chiffres exprimées à travers des adverbes modalisateurs : "à peu près", "environ neuf à dix mille", "quelques milliers", "trentaine".
b) à travers les chiffres tous croissants : "six mille homme de chaque côté", "dix mille", "quelques milliers", "trentaine de mille âmes"
B. Parmi les populations civiles :
a) Un large champ lexical de la violence: "morts", "mourants", "brûlé", "criblés", "égorgés", "éventrées", "à demi-brûlées" ( notons l'assonance en "é" qui entraîne un effet de rime intérieure et crée une reprise obsessionnelle qui attire l'attention sur la nature du mot et sur son sens: il s'agit en effet de participes passés passifs soulignant donc les actions subies). Ce champ lexical comporte également toutes sortes de détails anatomiques horribles sombrant ainsi dans une peinture réaliste insoutenable : "mamelles sanglantes", "cervelles", "bras et jambes coupés", "membres palpitants", L'horreur vient enfin de la situation de souffrance insupportable de ceux qui sont encore vivants (retenir la valeur durative du participe présent : "mourant" ... ) .... .
Ajoutons aussi que "vieillards", "femmes", "enfants", "filles" nul parmi les faibles n'est épargné. Il y a même l'idée d’un véritable acharnement
b) La réciprocité d'action
Déjà amorcée sur le champ de bataille avec les « Te deum » chantés dans les deux camps, cette équité apparaît à travers l'expression : "l'avaient traité de même".
Ill. L'efficacité de la dénonciation
Le réalisme de la peinture des horreurs suffirait à rendre la guerre insupportable et condamnable mais Voltaire en appelle pourtant à l'ironie pour gagner définitivement le lecteur à sa cause.
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