Analyse préambule DDFC
Commentaire de texte : Analyse préambule DDFC. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar AXELGRIMMIAUX • 31 Mars 2024 • Commentaire de texte • 1 339 Mots (6 Pages) • 98 Vues
Olympe de Gouge est une femme de lettre mais aussi et surtout une militante politique féministe majeure du XVIIIème siècle. Elle demeure encore aujourd’hui un modèle d’engagement. En effet, elle s’est impliquée dans la lutte contre l’esclavage comme nous pouvons l’observer dans son écrit Zamor et Mirza. Elle s’implique également pour une réforme du mariage, pour les droits des enfants illégitimes, pour une révolution non-violente, contre la peine de mort… Dans la DDFC, ODG montre son engagement pour les droits des femmes. C’est en effet, une réponse à la DDHC qui a oublié le sort des femmes. Ce texte s’inscrit dans le parcours écrire et combattre pour l’égalité et nous allons aujourd’hui nous concentrer sur le préambule de la DDHC.
Et nous pouvons nous demander « Comment ce préambule permet-il à Olympe de Gouge d’introduire les articles de sa DDFC et d’insister sur leur nécessité » ?
Nous verrons dans un premier mouvement que l’introduction de ce préambule aux lignes 1-2. Puis, nous étudierons dans un second mouvement l’argumentation d’Olympe de Gouge des lignes 3 à 11. Enfin, dans un dernier mouvement, nous verrons les conséquences de son argumentation précédente.
D’emblée, le préambule mentionne l’ensemble des femmes par une tripartites « Mère, fille, sœur » ligne 1. Cette périphrase qui désigne les femmes produit un effet rhétorique qui caractérise le style oratoire. Rappelons qu’Olympe de Gouge dictait ses textes, c’est pourquoi les marques oratoires sont très présentes.
On remarque aussi dans cette périphrase que les femmes sont mentionnées par filiation et par leur lien biologique avec les hommes, ce qui induit des liens familiaux affectifs.
Cela fait partie de sa stratégie d’argumentation puisqu’elle montre l’importance du rôle des femmes dans la société avec par exemple la maternité.
On passe dans cette introduction, du biologique au politique puisque ces femmes doivent représenter la nation dans une Assemblée Nationale.
Dès le début, on comprend qu’il s’agit d’un texte de revendication. En effet, on remarque l’emploi du verbe « demande » qui montre qu’elle réclame, qu’elle va exiger quelque chose. De ce fait, elle parait moins polie, presque à donner des ordres.
Elle interpelle vraiment ces femmes par une apostrophe. Elle veut leur attention pour que celles-ci sachent ce qu’elles doivent revendiquer et qu’elles se sentent plus concernées.
Le présent de l’indicatif du verbe « demandent » montre à la fois le fait qu’il faut agir, que c’est une situation d’urgence, et qu’il faut le faire maintenant. Elle veut la Révolution dans la Révolution. C’est pourquoi, après avoir présenté ses revendications, elle va dans un second mouvement argumenter et justifier sa thèse.
Ce dernier commence par « Considérant que ». Cela introduit très bien ce 2nd mouvement puisque cela va lui permettre d’exposer ses arguments pour convaincre de la nécessité d’accorder des droits aux femmes.
Puis, elle réutilise ce tripartisme avec les termes « ignorance », « oubli » et « mépris » qu’elle emploi en gradation. Selon elle, la tripartite correspond aux seules causes des malheurs publiques. La société paie cher sur le dos de la femme et la misogynie affecte tout le corps social. C’est pour elle la seule cause de la corruption du gouvernement. On doit donc considérer que le seul malheur est aux hommes.
Cette corruption qui caractérise le mal, s’oppose au bonheur du progrès du XVIII è siècle. Olympe de Gouge condamne ainsi cette période de débauche et d’orgie ; elle veut une égalité devant l’accès au bonheur.
Lorsqu’elle mentionne « les droits naturels inaliénable de la femme », elle fait référence aux droits trop souvent oubliés de la femme après la révolution. Elle dénonce un peu cette Révolution puisque lors de celle-ci, avec les mouvements de foule et les excès de joie, les femmes étaient souvent violées. Elle insinue presque que la vie était meilleure sous l’ancien régime pour les femmes.
Elle fait appel à la nature puisque les droits sont qualifiés de « naturels ». Elle cherche à montrer que la nature est un exemple à suivre puisque tout le monde est libre ; elle établit des droits que l’homme va bafouer.
Ces droits sont aussi « inaliénables ». Ce terme donne une dimension religieuse, transcendante au texte ; c’est hors du champ de la politique.
La construction de ce 2nd mouvement est vraiment faite pour convaincre du bien-fondé d’écrire la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. En effet, en plus des nombreuses marques de l’oralité ; la conjonction de subordination « afin que » dans ce préambule permet de structurer les propos. Ainsi, cela donne au texte un objectif concret ou plutôt devrais-je dire 3 objectifs puisque « Afin que » est répété trois fois.
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