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Analyse linéaire Poème Lamartine Chant d'amour IV

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Par   •  14 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  1 632 Mots (7 Pages)  •  290 Vues

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        Lamartine est un écrivain français couvrant une large partie du 19ème siècle, précurseur du mouvement littéraire romantique et dont le texte étudié, «Chant d’amour (VI)», est très largement imprégné. Il s’agit d’un poème issu de son recueil de poèmes « Nouvelles méditations poétiques », publié en 1823. Le poème est une déclamation de l’amour fidèle que porte Lamartine à sa bien-aimée malgré la vieillesse et la mort et fait parti du registre lyrique pour des raisons que nous détaillerons plus bas. Il est composé de cinq sizains avec des rimes suivies puis embrassées (AA+BCCB), souvent riches et parfois suffisantes. Les rimes B sont masculines et en hexasyllabe, et les rimes A et C sont féminines et en alexandrin. Il y a donc une alternance de deux alexandrins et d’un hexasyllabe, deux fois par strophe.

        En quoi le lyrisme de ce poème permet-il à Lamartine de rendre son amour immortel ?

Pour répondre à cette problématique, nous pourrons observer trois mouvements du texte : Tout d’abord, une première partie composée des deux premières strophes et décrivant, par Lamartine, le vieillissement de sa compagne. Ensuite, la fidélité de l’amour du poète jusqu’à la mort et au-delà, constituant une deuxième partie, des strophes 3 à 4. Enfin une troisième partie, faite de la dernière strophe, qui évoque la  recherche d’un nouveau monde, après la mort et sert d’ouverture aux autres couples d’amoureux.

        Dans la première strophe, Lamartine dépeint avec amertume la vieillesse prochaine de son amante. Le complément circonstanciel de temps « Un jour » (v.1) ainsi que l’utilisation du futur simple de l’indicatif « fanera » (v.2) et « flétrira » (v.4), expriment une certitude. Cette fatalité est personnifiée par « le temps jaloux » (v.1) et « d’une haleine glacée » (v.1). En la désignant par des traits humain, le poète la rend méprisable et froide. La personnification du temps est « filée » dans les vers suivants par l’utilisation du verbe « fanera » (v.2) et « sa main flétrira » (v.4). Son amante est comparée à une fleur dont le temps a consumé la vie : « [le temps] Fanera tes couleurs comme une fleur passée / Sur ces lits de gazon ; » (v.2-3). L’exclamation « hélas ! » (v.5) rompt le rythme et a pour effet d’attirer l’attention sur « Ces rapides baisers, […] dont tu me sèvres » (v.5), qu’il déplore pour leur rareté. L’aigreur de la vieillesse est accentuée par l’adjectif « fraîche [saison] » (v.6) qui se rapporte à l’hiver. L’utilisation du champ lexical de la nature que nous avons pu observer : « fanera » (v.2), « fleur » (v.2), « gazon » (v.3), « flétrira » (v.4) et « saison » (v.6) sera prépondérante pour l’ensemble du texte. Nous remarquerons aussi que la nature fait parti des thèmes principaux du registre lyrique et du genre romantique.

        Dans la deuxième strophe, Lamartine révèle les regrets qu’aura sa compagne face à la vieillesse mais lui donne un exutoire. Les métaphores « tes yeux voilés d’un nuage de larmes » (v.7) et « dans ton souvenir, dans l’onde du rivage » (v.10) évoquent le chagrin de sa femme par le champ lexical de la nature. Tout comme le temps, les « jours écoulés » (v.8) sont personnifiés «  ces jours écoulés qui t’ont ravi tes charmes » (v.8). Le temps se multiplie en jours, donnant une impression d’envahissement. Les mots « écoulés » (v.8), « rigueur » (v.9) et « en vain » (v.11) font état d’une temporalité immuable qui rejoint l’idée de fatalité susmentionnée, encore soutenue par l’utilisation du futur simple de l’indicatif : « pleureront » (v.10) et « chercheras » (v.11). Son image « ravissante » (v.11) fût un pouvoir donné et repris. Cette deuxième strophe a une structure particulière ; de fait, ces cinq premiers vers (v.7-11) sont formés de deux propositions subordonnées circonstancielles de temps (v.7-9 et v.10-11), créant ainsi un effet de retardement, dont nous sommes enfin libérés au dernier vers par la proposition principale salutaire « Regarde dans mon cœur ! » (v.12), phrase exclamative à l’impératif et qui – de plus – est mise en avant de par sa mesure en hexasyllabe, propre aux vers de rime B. Nous avons donc montré dans cette première partie, le vieillissement de sa compagne, par la description et les regrets, mais aussi l’issue que lui offrait l’amour de Lamartine et qui va être développée par la suite.

        La troisième strophe constitue le cœur du poème. Lamartine y exprime son amour et sa fidélité, une autre caractéristique du lyrisme. L’anaphore « Là » (v.13 et v.14) met en valeur le fait qu’il existe un endroit où la beauté de son amante sera toujours gardée.La métaphore « ta beauté fleurit » (v.13), appartenant au champ lexical de la nature, est en opposition avec le verbe « fanera » (v.2), qui représente la déliquescence de la beauté causée par le temps, ce qui implique que son cœur, et donc son amour, est immortel. La formule « pour des siècles sans nombre » (v.13) peut montrer la puissance de la poésie, qui par le lyrisme, fait subsister la beauté de cette femme malgré leur mort, et se confond à des formules de textes bibliques qui donnent à son amour un sens sacré et moralement bon dont il va se servir pour mettre en évidence sa « fidélité » (v.15) par un rejet. Le poète compare le « doux souvenir » (v.14) de sa compagne à « une lampe d’or » (v.16), d’abord doublement étincelante et se compare à une « vierge sainte » (v.16) qui protège la « tremblante clarté » (v.18), soit une lampe triplement étincelante (lampe, or, clarté), qui atteste de l’adoration que voue Lamartine pour sa femme. Il la « protège avec la main » (v.17), ne ferait-il pas allusion à la main de l’écrivain qui est parvenu à immortaliser sa beauté par la poésie ? La protection de la clarté avec la main et l’utilisation de l’adjectif « tremblante » (v.18) rendent compte de la fragilité de la vie. L’« enceinte » (v.17) est une comparaison à la poésie, qui ont pour point commun de passer l’épreuve du temps.

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