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Rédigez le commentaire littéraire du poème Chant d’amour de Lamartine

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Par   •  28 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 998 Mots (8 Pages)  •  299 Vues

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Rédigez le commentaire littéraire du poème Chant d’amour de Lamartine.

Alphonse de Lamartine est un poète, romancier et historien de la première moitié du 19ème siècle. Il fut également un homme politique puisqu’il a été président de la 2ème République en 1848. Avec Victor Hugo et Alfred de Musset, il est l’un des premiers poètes romantiques; il a changé le cours de la poésie avec ses Méditations poétiques en 1820, où apparaissent l’expression lyrique de sentiments, et un rapport particulier avec la nature, laquelle souvent reflète ses états d’âme. En 1823, une vingt-quatrième édition de Nouvelles méditations poétiques est parue. C’est de ce recueil que provient le poème que nous allons étudier.

Chant d’amour VI est un poème composé de 5 strophes, chaque strophe possédant 6 vers (2 alexandrins et 1 hexamètre). Les alexandrins sont en rimes féminines et les hexamètres en rimes masculines. Alphonse de Lamartine s’adresse directement à la femme aimée et lui chante directement son amour dans un style lyrique, qui est propre aux poètes romantiques.

Ce qui pourrait notamment nous amener à nous demander : comment l’auteur, par son écriture poétique, veut persuader son amoureuse de la force de son amour ?

C’est ce que nous essayerons d’analyser, en montrant que l’amour est plus fort que les effets du temps qui passe sur sa bien-aimée; ensuite, que l’amour rend la mort plus douce, et que cette dernière n’est finalement que la continuité de l’amour durant la vie. Et enfin, nous verrons que, même si ce n’est qu’un souhait, l’amour permet de ressusciter après la mort, pour une nouvelle et meilleure vie.

Commençons par la première thèse. Nous parlerons des effets du temps sur le physique et le moral de la femme, et de comment l’amour les annule.

Tout d’abord, il est indéniable que le temps qui passe a des effets physiques sur la femme aimée. En effet, le temps fane la beauté de la femme ; c’est la vieillesse. Pour renforcer son impact, Lamartine le personnifie dès le premier vers (« un jour, le temps jaloux, d’une haleine glacée»). Dans le vers suivant, il métaphorise la beauté par la nature et plus particulièrement par une fleur; comme cette dernière, elle a un printemps, un été, un automne et un hiver; elle naît, croît, se «fane», et dépérit («fanera tes couleurs» vers 2). Ce procédé littéraire renforce l’impact du temps qui passe sur le femme. En plus de faner la beauté de la femme, comme nous l’avons vu précédemment, le temps fane aussi l’ardeur amoureuse de la femme: les baisers sont moins fréquents. Là aussi, Lamartine personnifie le temps pour accroître son impact («et sa main flétrira» vers 4). Tout comme la beauté précédemment, la jeunesse est métaphorisée par la nature: («ces rapides baisers, hélas! Dont tu me sèvres dans leur fraîche saison» vers 5 et 6). Ici, la «fraîche saison» se réfère à l’automne de la vie où la vigueur et l’intensité amoureuses s’estompent.

En plus d’affecter physiquement la femme aimée, le temps qui passe l’affecte aussi psychologiquement. En effet, cette dernière se sent dépossédée de sa beauté («de ces jours écoulés qui t’ont ravi tes charmes; pleureront la rigueur» vers 8 et 9). Le choix du vocabulaire est ici choisi minutieusement: sa beauté a été «ravie», enlevée de force. Il renforce le sentiment de beauté perdue. En l’associant métaphoriquement aux éléments de la nature, Lamartine nous présente encore cette perte de beauté comme quelque chose de naturel, avec son vers «mais quand tes yeux voilés d’un nuage de larmes» (vers 7), où le «nuage de larmes» rappelle le temps pluvieux de l’automne. Cette métaphore renforce le message du poète. Nous comprenons aussi que la femme est nostalgique de sa beauté passée («quand dans ton bon souvenir dans l’onde du rivage; tu rechercheras en vain ta ravissante image» vers 10 et 11). Là encore, la perte de beauté est associée aux éléments de la nature.

Mais, malgré ses conséquences physiques et psychologiques, l’amour annule les effets du temps qui passe. Effectivement, l’amour vrai, celui qui vient du cœur, voit la femme aimée éternellement belle physiquement et psychologiquement. Le vers 12, «regarde dans mon cœur!», démontre cette idée via différents procédés littéraires. On y trouve tout d’abord une rupture de rythme puisqu’on passe d’un alexandrin à un hexamètre, lequel se termine par un point d’exclamation; de plus l’impératif est utilisé, pour bien montrer à la femme la force de cet amour. L’anaphore «là» des vers 13 et 14 montre que c’est bien dans le cœur que se trouve le véritable amour qui annule les effets du temps qui passe. Vers 13: «là, ta beauté fleurit pour des siècles sans nombres». Comme nous l’avons vu récemment, Lamartine métaphorise la beauté par la nature, pour renforcer son message. Dans ce cas précis, nous sommes au printemps de la beauté, elle «fleurit». Dans ce vers, le poète nous parle de «siècles sans nombres», tandis qu’un peu plus tôt, dans le vers 8, il faisait référence à «ces jours écoulés» («de ces jours écoulés qui t’ont ravi tes charmes»). On a donc une opposition entre une période de temps fini («ces jours écoulés») et une période de temps infinie («des siècles sans nombres»); accentuée par l’opposition entre «jours» et «siècles». Ces procédés renforcent l’idée d’un amour du cœur éternel. L’amour vrai garde également éternellement un souvenir pur et doux de la femme aimée: du vers 16 («comme une lampe d’or dont une vierge sainte») se dégage une idée de pureté qui est montrée par la métaphore de la lampe qui est fait du matériau le plus pur («l’or»), et est gardée par la personne la plus pure qu’il soit, à la fois «vierge» et «sainte».

Nous avons donc prouvé, dans ce paragraphe, que le temps qui passe a des effets physiques et psychologiques sur la femme aimée. Bien que ces effets soient inévitables et naturels, l’amour les annule, puisque l’amoureux garde éternellement un souvenir pur et tendre de la femme, qui reste à jamais belle dans son cœur.

Nous allons maintenant voir que, en plus d’annuler les effets du temps qui passe, l’amour adoucit aussi le passage de la vie à la mort, et que cette dernière ne serait finalement que la continuité de l’amour durant la vie.

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