Analyse Bérénice, Acte 1, scène 4
Commentaire de texte : Analyse Bérénice, Acte 1, scène 4. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar edernpb • 28 Mars 2023 • Commentaire de texte • 2 180 Mots (9 Pages) • 1 253 Vues
FRANÇAIS
Analyse Bérénice, Racine
Acte I scène 4
Vers 209 – 242
CONTEXTUALISATION :
Bérénice est une pièce de Racine donc du XVIIe siècle ; c’est une pièce en 5 actes et on analyse ici la quatrième scène du premier acte et plus précisément les vers 209 à 242 qui constituent alors une grande partie de la tirade d’Antiochus.
Cette tirade d’Antiochus fait suite à un dialogue entre lui-même et Bérénice, c’est un passage clef de la pièce car c’est à ce moment qu’Antiochus avoue son amour pour Bérénice, un amour qui pose problème.
Lecture de la scène (v209-242)
En effet, cet amour d’Antiochus pour Bérénice pose problème car c’est la promise de Titus et Titus est un ami très proche d’Antiochus.
Pb : Ainsi, après avoir déclaré sa flamme à la reine de Palestine, comment Antiochus va-t-il justifier cet amour?
COMPOSITION :
🡪 Donc ici on analyse les vers 209 à 242, qui sont écrit en vers libre
🡪 Rimes: suivies
ANALYSE :
🡪 Le texte débute avec un rejet.
🡪 La tirade répond en fait à la question suivante: « Ah! Que me dites-vous? »
On comprend qu’Antiochus va devoir développer et justifier cet amour. Cela commence par une prétérition, il explique ce long silence et donc cet aveu soudain puis ajoute qu’il va se taire alors qu’il va faire tout le contraire.
🡪 « Heureux rival » au v211 impose une rupture car cela désigne Titus: qui est normalement non le rival mais bien un ami très proche d’Antiochus. Ce terme « heureux rival » est à prendre au sens de « rival chanceux », chanceux car lui est aimé par la reine, ce qu’Antiochus désirerait.
Le mot « rival » accompagne tout un champ lexical de la guerre: « les armes » v211 ; « sang », « larmes » v212 ; « exploits » v213 ; « mort » v216 ou bien « fureur » v218 ; « empire » v220 = symbolise la chute d’un moment pacifique, sans le savoir Titus est en guerre avec Antiochus mais cette guerre semble déjà gagnée par l’empereur de Rome.
🡪 Antiochus, s’il semble trahir son empereur pour l’amour qu’il porte à Bérénice, n’oublie pas cependant de montrer l’allégeance et la bravoure qu’il a eu pour Titus, il était prêt et même espérait « verser son sang », « verser ses larmes » mais cette bravoure est fragilisée car elle n’était pas tellement destinée à servir l’empereur mais à se faire bien voir par la reine.
Ainsi, avec l’hyperbole « mille exploits », Antiochus souligne le fait qu’il n’y avait selon lui que par l’expression de son courage que la reine pouvait le voir, lui apporter de l’attention même si son objectif final était l’amour, un amour qu’il semblait impossible car Antiochus ne pouvait pas l’exprimer comme il le dit au v214.
🡪 Tout le v215 est une litote qui désigne la mort, Antiochus fait référence à un moment où il faillit périr pour celui qui est maintenant son rival tandis que la reine pleurait = signifie une forme d’attachement qu’elle a pour lui puis l’interjection « hélas » renforce le côté pathétique de la scène.
🡪 On retrouve deux phrases exclamatives au v217. Antiochus se plaint. Il n’aurait jamais dû selon lui prendre ces risques pour celui qui est maintenant son rival.
Ainsi, Antiochus déplore ses faits précédents qui n’ont jamais eu l’effet escompté sur la reine et il en fait un constat au v218 en ayant comme une sorte de révélation: la seule personne de Titus avait plus d’importance que tout ce que pouvait faire Antiochus. Cet amour était comme figé, immuable et c’est pour ça qu’Antiochus n’essaye plus de séduire la reine et on comprend ici sa raison de partir.
Donc si Titus n’a plus tellement l’envie de séduire la reine, il va cependant vouloir sauver son honneur et répondre à la vertu de Titus.
🡪 Il n’y a qu’une seule phrase du v219 au v224 qui se concentre sur Titus ou le roi de Comagène, par l’apostrophe « Madame » fait une déclaration de la situation chanceuse de Titus à la reine. En filigrane compare sa propre situation plutôt médiocre à côté.
🡪 « L’empire du monde » au v220 est une métaphore pour désigner l’empire de Rome dont Titus est à la tête. Ainsi est soulignée la grandeur et la puissance de ce dernier. De plus, il est « chéri de l’univers » mais ce n’est ici pas tellement l’amour du peuple qui est important mais plus l’amour de la reine. Bérénice est ainsi comparée à l’Univers, Antiochus lui fait un éloge divin.
🡪 Cette comparaison de la situation de Titus à celle d’Antiochus prend effet au v223 avec l’adverbe « tandis », la tonalité pathétique va encore une fois émerger de cette phrase, il y a une énumération avec gradation ascendante « sans espoir, haï, lassé de vivre » puis il fait une périphrase de lui-même au vers suivant: « son malheureux rival » et ce vers reflète le v211 où il dit qu’il ne faisait « qu’accompagner les armes », il dit ici qu’il ne « semblait que le suivre » la conjonction « que » réduit la portée honorifique de cet acte.
🡪 Anaphore « je vois que » v225-226 qui signifie qu’il constate plus qu’il ne voit, par exemple il ne peut pas voir le cœur de la reine ; le cœur qui applaudit en secret est une métaphore ironique pour dire qu’en vertu de tous les actes de bravoure qu’il a pu faire, Bérénice n’en exprime rien d’extérieur.
🡪 Antiochus déplore ensuite que la reine ne glorifie que les actes de Titus plutôt que ceux d’Antiochus, met en lumière le caractère jaloux de ce dernier. De plus, au v229, Antechinus entreprend maintenant de dénigrer Titus, d’enlever toute gloire à ses actes guerriers. En effet, il va énumérer toutes les atrocités qui ont été commises: « un siège aussi cruel que lent », l’énumération avec une altération en « f » au v231: « des flammes, de la faim, des fureurs intestines ».
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