A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ?
Dissertation : A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Alain Grandbois traitent, dans Cage d’oiseau et Ô tourments, le thème de la fatalité d’une façon similaire ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar eli122 • 11 Mars 2024 • Dissertation • 691 Mots (3 Pages) • 166 Vues
Tout d’abord, il est important de souligner que la similarité dans le traitement du thème de la fatalité entre les poètes Garneau et Grandbois réside dans leur acceptation résignée de leur destin, symbolisé par la mort. En effet, dans le poème Cage d’oiseau, Garneau utilise une métaphore : « L’oiseau dans ma cage d’os / C’est la mort qui fait son nid » (v.4-5). Cette métaphore traduit un profond malaise intérieur, soulignant un sentiment d’enfermement dans une existence délimitée par la mortalité. La recherche de la liberté semble être indissociable de la confrontation inévitable avec la mort. De manière similaire, dans Ô tourments de Grandbois, on retrouve une acceptation consciente du destin inévitable qui attend l'humanité. Lorsqu'il déclare : « Et nous serons comme des tombes sous la grâce des jardins » (v.35-36), Grandbois établit une comparaison saisissante entre le destin collectif de l'humanité, représenté par le pronom « nous », et la symbolique des « tombes », évoquant ainsi la mort omniprésente qui guette chaque être humain. Cette vision sombre renforce le caractère fataliste des deux poètes, où la mort est inéluctable et inévitable. De plus, Garneau et Grandbois partagent une appartenance commune au courant littéraire des poètes « de la solitude ». Leur vécu dans des situations d'isolement, souvent liées à leur marginalisation sociale, a profondément marqué leur expression poétique. Cette solitude, qui imprègne leur environnement, sert à la manifestation de la fatalité dans leurs œuvres respectives. En se situant en marge de la société, ils semblent avoir une sensibilité particulière à l’inévitable de la mort, qui transparaît dans leurs poèmes.
D'un autre côté, bien que Garneau et Grandbois abordent le thème de la fatalité, leur approche diverge. Garneau choisit de représenter sa propre fatalité à travers l'image métaphorique d'un oiseau captif, déclarant : « Je suis une cage d’oiseau » (v.1). Cette métaphore évoque l'idée que l'âme du poète, symbolisée par l'oiseau, est emprisonnée dans une cage, suggérant ainsi une profonde introspection sur sa solitude et son mal-être personnel. En contraste, Grandbois opte pour le symbole de l'être humain lui-même pour illustrer la fatalité. L'utilisation de pronoms personnels tels que « vous » (v.27) et « nous » (v.33) dans son poème Ô tourments indique clairement qu'il parle de l'humanité dans son ensemble. Le pronom « vous » suggère une observation distanciée de l'humanité, tandis que le pronom « nous » souligne son identification avec cette destinée commune. Grandbois va plus loin en utilisant une périphrase significative : « Bientôt l’ombre nous rejoindra » (v.33), où l'ombre devient une métaphore manifeste de la mort imminente. Cette utilisation démontre sa conscience que tous les êtres humains sont inévitablement destinés à la même issue. De plus, la poésie de Grandbois, influencée par les nombreux voyages qu’il a effectués, s’ouvre au monde et laisse de côté les préoccupations d’affranchissement des Canadiens français. Sa poésie, plus universelle, devient ainsi le reflet d’une sensibilité profonde à l’angoisse que chaque être humain peut ressentir face à sa propre mortalité.
Enfin, bien que les deux poètes ne traitent pas le thème
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