A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?
Dissertation : A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar julienboiv • 7 Septembre 2023 • Dissertation • 953 Mots (4 Pages) • 238 Vues
A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.
Plan dialectique
Thèse: Saint-Denys Garneau et Nelligan associent tous les deux la fatalité à une mort funèbre
Sous-argument 1 : Garneau associe l’oiseau à la mort (L’oiseau dans ma cage d’os, C’est la mort qui fait son nid) v. 4-5 – métaphore qui décrit son mal de vivre
Sous-argument 2 : Nelligan associe son destin à une mort certaine (Mon âme, une charogne éparse au champ des jours, Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier) comparaison de son âme à un cadavre, son âme l’a désertée
Antithèse : les deux auteurs diffèrent dans leur approche de la fatalité
Sous-argument 1 : Garneau exprime de la mélancolie, il accepte son sort (Il aura mon âme au bec) Euphémisme qui adoucit l’inévitabilité de la mort de l’auteur et qui nous rend empathiques à sa triste réalité
Sous-argument 2 : Nelligan est quant à lui attaqué par ses corbeaux, qui veulent le dévorer (champ lexical de la mort brutale : carcasses de zèbres -v.6, chair en lambeaux -v.8, proie et démons – v.9, déchirant à larges coups de bec – v.12) l’auteur se fait dérober sa vie contre son gré
Synthèse : les deux auteurs, qui ont vécu presque 3 décennies à la même époque, amènent une même vision de la fatalité, en la liant à une mort certaine et en la personnifiant à l’aide d’oiseaux, avec certaines nuances (provenance de ces oiseaux)
Sous-argument 1 : pour Garneau, l’oiseau provient de l’intérieur (C’est un oiseau tenu captif) v.13
Sous-argument 2 : selon Nelligan, les corbeaux sont une force extérieure (De grands corbeaux venus de montagnes célèbres) v.3
Conclusion partielle : le résultat reste le même dans les 2 poèmes, Garneau sera (tout mangé), v.20 et Nelligan (dévoré en entier), v.14
Tout d’abord, Saint-Denys Garneau et Nelligan associent tous les deux la fatalité à une mort funèbre dans leurs poèmes, respectivement Cage d’oiseau et Les Corbeaux. En effet, dans son poème, Saint-Denys Garneau associe très tôt l’oiseau à la mort, aux vers 4 et 5 : « L’oiseau dans ma cage d’os, C’est la mort qui fait son nid. » (Cage d’oiseau, Hector de Saint-Denys Garneau) Évidemment, l’auteur sent sa fin proche puisqu’il se dit être dévoré de l’intérieur; à l’aide de cette métaphore, Garneau décrit le mal de vivre qui s’est installé en lui, dans sa cage thoracique. Le sentiment de désespoir qu’évoque l’auteur est flagrant et est d’autant plus ressenti lorsqu’on sait que Saint-Denys Garneau se savait souffrant de graves problèmes cardiaques avant sa mort prématurée en 1943, à l’âge de 31 ans. Par ailleurs, Nelligan associe également son destin à une mort certaine dans son poème Les Corbeaux, comme il est possible de voir dans les deux derniers vers : « Mon âme, une charogne éparse au champ des jours, Que ces vieux corbeaux dévoreront en entier. » (Les Corbeaux, Émile Nelligan) Dans ce passage, l’auteur établit une comparaison entre son âme et une charogne, soit un cadavre humain. Selon Nelligan, sa
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