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A-t-on raison de penser que Saint-Denys Garneau et Émile Nelligan présentent, dans Cage d'oiseau et Les Corbeaux, une même vision de la fatalité ? Discutez.

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Par   •  28 Mai 2023  •  Dissertation  •  1 084 Mots (5 Pages)  •  285 Vues

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Bien que les poèmes Cage d’oiseau de Saint-Denys Garneau et Les Corbeaux d’Émile Nelligan abordent tous les deux le thème de la fatalité, ils ont des visions différentes de cette dernière. Alors que Garneau présente la fatalité comme une force intrinsèque qui enferme l’individu dans une cage, Nelligan la décrit plutôt comme une présence omniprésente qui annonce la mort. Dans son poème, Garneau se représente par la cage qui y enferme un oiseau en quête s’évader entre autres. On y sent une pression omniprésente de s’en sortir et le sentiment d’oppression. La bête qui est enfermée à l’intérieur de lui peut s’identifier à un fardeau voire un poids lourd à porter. L’auteur se sert d’un oxymore dans la première strophe du poème : « C’est un oiseau tenu captif / La mort dans ma cage d’os » (l.13-14) lui permettant d’évoquer une contradiction qui renforce l’image de la mort et de la fatalité naissante à l’intérieur de l’individu. La définition de la fatalité est employée sous un autre regard chez Nelligan comme étant une présence omniprésente et extrinsèque au poète. L’auteur personnifie sa propre vie pour la rendre comme une proie de ces corbeaux : « Or, cette proie échue à ces démons des nuits / N’était autre que ma / Vie en loque » (l. 9 à 10). La position de l’auteur dans ce poème est associée à un être qui est victime de son futur et y ressent peu d’espoir au changement de son sort tout comme dans l’extrait Ô tourments… d’Alain Grandbois(1944) où les forces extérieures tracent l’avenir des poètes.

Certains pourraient argumenter que Garneau et Nelligan partagent la même vision de la fatalité, car tous deux présentent cette dernière comme une force qui domine l'individu. Dans Cage d'oiseau, Garneau décrit la cage comme un symbole de la fatalité qui emprisonne l'oiseau et le prive de sa liberté. De même, dans Les Corbeaux, Nelligan décrit la présence des corbeaux comme annonciatrice de la mort, qui est inévitable et fatale. À chacun leur représentation de la force, Nelligan utilise la métaphore envers les corbeaux : « Or, cette proie échue à ces démons des nuits » (l.9) pour représenter la fatalité de la mort et dépeinte comme des démons dévoreurs d’âme pour mettre l’accent sur la mort. Or, Garneau s’utilise lui-même comme outil métaphorique : « Je suis une cage d’oiseau / Une cage d’os / Avec un oiseau » (l.1 à 3) qui sert à emprisonner la mort qui lui est fatale et tend à vouloir se libérer de l’intérieur. Bien que les deux poètes abordent le thème de la fatalité, leurs images poétiques sont différentes. À l’habitude, la cage représente le confinement ou l’emprisonnement qui rappelle le contexte historique de Nelligan soit la crise économique de 1929. En contrepartie, le corbeau est souvent perçu comme un représentant de la mort ce qui témoigne d’une vision différente des auteurs de la vision de la fatalité.

Cependant, malgré ces similitudes, les deux poètes ont des visions différentes de la fatalité. Garneau présente la fatalité comme une force qui enferme l'individu et le prive de sa liberté, alors que Nelligan la décrit comme une présence qui annonce la mort imminente. Les deux poèmes ont des images fortes et évocatrices qui permettent de mieux comprendre leur point de vue respectif sur la fatalité. Dans le texte de Garneau, l’idéologie de la fatalité est orientée vers la signification de l’oiseau et non la cage qui est représentée par la poitrine de l’auteur. Il utilise

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