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Michel Houellebecq, Anthologie Personnelle, “Mon père était un con solitaire et barbare...” : comment le poète concilie-t-il tradition et modernité ?

Commentaire de texte : Michel Houellebecq, Anthologie Personnelle, “Mon père était un con solitaire et barbare...” : comment le poète concilie-t-il tradition et modernité ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  834 Mots (4 Pages)  •  856 Vues

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 Commentaire Michel Houellebecq

La poésie du XXIe siècle échappe aux courants littéraires et chaque poète exprime sa singularité et son originalité. Michel Houellebecq est un écrivain et poète Français qui s’inscrit dans l’histoire de la poésie contemporaine. Son poème “Mon père était un con solitaire et barbare…” est extrait du recueil Anthologie personnelle et écrit entre  1991 et 2013. A travers cette poésie nouvelle, Houellebecq aborde des thèmes traditionnels tels que la mort, et les relations familiales tout en gardant cette modernité poétique.

Ainsi, il s'agira de se demander comment le poète concilie-t-il tradition et modernité ?

Dans un premier temps nous étudierons comment l’auteur ancre son poème dans la poésie nouvelle puis nous verrons que cette modernité n’empêche pas la tradition.

        Dans son poème “Mon père était un con solitaire et barbare…”, Michel Houellebecq nous montre tant dans le fond que dans la forme les aspects modernes du portrait de son père.

        Au moyen d’un registre familier, l’auteur va faire une description de son père qui est surprenante. Houellebecq, ne nomme son père que par le déterminant possessif “mon” v.1 ou “il” v.3. Il est décrit dans le premier vers du poème par le complément d’objet direct “con” v.1 qui est un terme grossier qui n’est pas habituel dans la poésie traditionnelle, mais aussi par l’attribut du sujet “solitaire et barbare” v.1. Le père de l’auteur est montré comme une personne différente dans le sens péjoratif du terme et seule même en étant entouré de sa femme et de ses enfants. Cette distance est d’autant plus renforcée par la syntaxe qui ne réunit jamais la mère, le père et l’auteur dans le pronom personnel “nous” ce qui traduit de l’unité familiale inexistante. Ainsi, ce portrait n’a pas pour but de faire un éloge du père mais au contraire de montrer sa valeur à travers un langage courant voir même familier.

Dans ce poème, Houellebecq va relater le quotidien de son père grâce à un imparfait d’habitude “ruminait” v.3, “supportait” v.7, “ricanait” v.12, renforcé par l’adverbe “toujours” v.5 et le groupe nominale “toutes les trois minutes” v.11. On retrouve notamment cet aspect moderne du poème avec des objets banals tels que la “télé” v.2 qui est un objet moderne ou encore avec des sujets de discussions et des activités peu traditionnelles “il insultait ma mère, Critiquait le printemps, ricanait sur le sexe” v.11 et 12.

Tout au long du poème, il y a une gradation ascendante du registre. Nous pouvons observer que le registre littéraire est familier au début : “qu’il crèverait” v.8 puis il passe au courant “Il mourut” v.9 puis au soutenu avec un pléonasme qui renforce l’idée de la mort “l’agonie terminale” et enfin à un registre extrêmement recherché grâce à un euphémisme qui a pour but ici d’annoncer la mort du père “il s’éteignit” v.16. Cette gradation nous indique que Houellebecq préfère son père mort que vivant dû à la manière dont il l’a traité “comme un rat” v.5. L’auteur compare la façon dont son père s’est occupé de lui comme s’il était un animal, ici un rat ce qui est connoté péjorativement car nous portons très peu d'estime à ses animaux là.

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