Les registres littéraires
Cours : Les registres littéraires. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar lulutekkkkk • 18 Juin 2023 • Cours • 1 438 Mots (6 Pages) • 243 Vues
Les registres littéraires
- Définition
- effet qu’un texte produit sur son lecteur, émotion suscitée (comique🡪rire, épique🡪admiration, polémique🡪indigne…)
- en lien direct avec le contenu de l’œuvre et les thèmes abordés (souffrance/pathétique, amour/lyrique…) mais surtout avec le style et la manière dont le thème est traité.
- Identifier le registre d’un texte…
- Permet de savoir quelle émotion l’auteur cherche à déclencher et pourquoi.
- Identifier le registre est aussi être sensible au texte et à l’écoute des émotions. L’ID passe par une intuition. Ensuite, il faut trouver des preuves en analysant les procédés propres à cette tonalité.
Les pièges à éviter
- Tonalité et genre
- Ne pas confondre le registre et le genre (roman, essai…)
- Les registres ne se limitent jamais à 1 seul genre.
- Identification difficile
- La frontière entre 2 registres est parfois floue (lyrique/élégiaque, pathétique/tragique…)
- Plusieurs registres peuvent cohabiter dans un texte.
REGISTRE | OBJECTIF | PROCEDES |
Comique | Cherche à faire rire le lecteur/spectateur. Beaucoup de décalages (situation attendue/effet de surprise, explicite/implicite,…) - rire qui divertit (unique but d’amuser) - rire libérateur (mettre à distance certains thèmes + apprivoiser les angoisses) - rire sérieux (faire passer un message, réfléchir, critique ou dénonce) | COMIQUE DE MOTS Répétition d’un mot/phrase mécaniquement, jeu de mots, dialogue de sourds… COMIQUE DE GESTES Chute, gestes répétitifs, grimaces… COMIQUE DE SITUATION Quiproquo, personnage caché, rebondissement… COMIQUE DE CARACTERE Force les traits d’un perso, caricature (persos=types). COMIQUE DE MŒURS Critique les coutumes et conduites de l’époque (milieu, classe sociale, mode…) |
Ironique | Utilisé principalement en argumentation, repose sur le décalage implicite/explicite. L’auteur feint d’épouser la voix de celui qu’il cherche à critiquer, tout en laissant entendre ce qu’il critique. | ANTIPHRASE : dire le contraire de ce qu’elle énonce. EUPHEMISME : atténuer une réalité brutale en tempérant son expression IRONIE TRAGIQUE : un perso annonce sans le savoir un event funeste (décalage ignorance du perso et les connaissances du lecteur/spectateur) EXAGERATIONS : à l’oral (changement d’intonation) et à l’écrit (hyperboles, accumulations…) MODALISATEURS : bien sûr, évidemment comme chacun sait… GUILLEMETS OU ITALIQUE : marquent le décalage entre ce que l’auteur dit et ce qu’il pense vraiment. PONCTUATION : l’exclamation, points de suspension… |
Satirique | Critique en se moquant. Repose sur la complicité entre l’auteur et le lecteur, cherche à le faire rire et l’invite à se moquer. C’est aussi un genre littéraire qui critique (personne, groupe social, mœurs, idées…). Le satiriste dévalorise son adversaire, tourne en dérision ses idées, les ridiculise et fait rire. L’auteur se place en position de supériorité par rapport à son adversaire. | GENRES : littérature d’idées CARICATURE : consiste à grossir certains traits, les exagérer de manière à les rendre ridicules. ACCUMULATION : énumérer différents éléments sous forme de liste, de catalogue. C’est un autre moyen d’exagérer. VOC CAUSTIQUE (=qui attaque, blesse par la moquerie et la satire) : et termes dévalorisants |
Polémique | Vient du grec polemos = la guerre, le combat. Elle a une portée critique mais elle ne suscite pas le rire : elle crée l’indignation chez le lecteur. Ce registre mène un combat grâce aux mots. « faire polémique » = « faire débat ». | GENRE : littérature d’idées pour convaincre et persuader (pamphlet, lettre ouverte, blâme, débat). ARGUMENT AD HOMINEM : argument par lequel on s’attaque directement à son adversaire en tant que personne. VOCABULAIRES : péjoratif, de l’indignation EXAGERATIONS FIGURES DE STYLE : comparaison dégradante… |
Tragique | Souvent utilisée pour émouvoir et toucher le cœur du lecteur/spectateur. En lien avec le genre de la tragédie. Principes de la tragédie théorisés par Aristote (Antiquité) puis repris par des auteurs classiques. Elle doit susciter la terreur et la pitié des spectateurs. | MOTIFS TRAGIQUES : - la fatalité : les event tragiques arrivent inéluctablement (nul ne peut y échapper). Leurs actions sont guidées par une force supérieure (dieux, destin…) - personnages à la fois coupables et victimes - la mort : se terminent souvent par un dénouement malheureux. CHAMPS LEXICAUX : mort, souffrance, désespoir, colère PONCTUATION FORTE : phrases exclamatives et interrogatives SYNTAXE : interjections PROCEDES D’AMPLIFICATION : exagérations, hyperboles, accumulations 🡪 pour exprimer la douleur FAIRE SENTIR LE POIDS DE CETTE TRAGEDIE : interpellations (appel aux dieux), tournures impersonnelles 🡪 l’homme subit son destin, verbes de nécessité, futur à valeur prophétique |
Pathétique | Souvent utilisée pour émouvoir et toucher le cœur du lecteur/spectateur. But d’émouvoir le lecteur. Vient du grec pathos = souffrance. Il expose les malheurs du personnage 🡪 obtenir de la compassion/pitié. Fréquente dans la littérature d’idées pour persuader (faire appel aux sentiments du lecteur). | (Proche des procédés tragiques) CHAMPS LEXICAUX : de la souffrance, du désespoir
PONCTUATION FORTE SYNTAXE : interjections FIGURES D’INSISTANCE : accumulations, exagérations FIGURES D’OPPOSITION : antithèses, oxymores |
Epique | Repose sur la célébration de la grandeur du héros et de leurs faits guerriers. Suscite l’admiration du lecteur. Issu de l’Epopée : long poème racontant les exploits et hauts faits guerriers d’un héros/nation/peuple Les principales épopées : - 3000 av JC : l’Epopée de Gilgamesh - antiquité grecque : l’Iliade et l’Odyssée - antiquité latine : l’Enéide de Virgil - Moyen-Âge : la Chanson de Roland - 17e : les Tragiques d’Aggripa d’Aubigné - 19e : La Légende des siècles de VH - 20e : Canto general de Pablo Neruda | MOTIFS EPIQUES - canto =genre oral, chanson (L’Enéide) - invocation aux Muses - descente aux enfers / voyage en mer - description des armes (bouclier d’Achille dans l’Iliade) - arrêt sur image d’un geste guerriers CHAMPS LEXICAUX : héroïsme et action FIGUES DE COMPARAISON ET D’ANIMATION FIGURES D’INSISTANCE : hyperboles, gradation… PROCEDES D’AMPLIFICATION : hyperboles, anaphore, répétitions, accumulation, phrases longues, vb de mouvement, pluriel et singulier collectif. |
Lyrique | Cherche à faire vibrer le cœur du lecteur, se définit comme l’expression personnelle des sentiments. Vient de la « lyre » instrument d’Apollon et d’Orphée. | ENONCIATION : parler en son nom, 1ere personne. Si l’auteur s’adresse à l’être aimé ou la nature, il emploie la 2e personne (tu, vous). PONCTUATION FORTE : phrases exclamatives, interrogatives (doute, questionnement intérieur). CL DES SENTIMENTS FIGURES DE STYLE : comparaison, métaphores (quelle émotion), hyperbole (intensité), superlatifs, accumulation… MUSICALITE : réf explicite à la musique, aux sons, instruments + effets sonores (allitérations, assonances, versification, rimes, répétitions, anaphores…) THEMES : lyrisme = singularité et universalité d’une émotion. Topoï = thèmes récurrents (l’amour, la fuite du temps, la mélancolie, la nostalgie). GENRES : poésie, théâtre (notamment versifié = musicalité), roman. |
Réalisme | Désir de faire vrai, à donner l’illusion du réel. Désir d’authenticité fort au 19e siècle (création des mouvements réalistes et naturalistes). Création de personnages ordinaires (toutes classes sociales). Fascination pour le corps et goût prononcé pour le sordide, le laid. | ACCUMULATION DE DETAILS : dates, lieux, objets, vêtements...pour faire croire que l’univers existe réellement. JEU DE LANGAGE : reproduit les paroles du perso, leur expression, parfois argotiques + lexique spécialisé (médical, agricole…) DESCRIPTION : visualiser les lieux et personnages. Pour « faire vrai ». |
Fantastique | Joue sur les frontières entre le réel et le surnaturel (début réel 🡪 surnaturel). L’intrusion de surnaturel crée un effet d’inquiétude, d’étrangeté ou de peur chez le lecteur qui hésite entre une explication rationnelle ou irrationnelle. | THEMES : la folie, la nuit, les lieux hantés ainsi que la question du double. Exemple : L’étrange cas du Dr Jekyll et Mr Hyde de Stevenson (1886). Cette histoire raconte l’histoire d’un homme qui met au point une drogue lui permettant de séparer les 2 aspects de sa personnalité (Dr Jekyll : son bon côté ; Mr Hyde : son mauvais côté). |
Merveilleux | Vient du latin mirabilia (= choses étonnantes). Dans le merveilleux, le surnaturel est présent du début à la fin. Le lecteur n’y croit pas mais l’accepte selon un pacte implicite avec l’auteur. | GENRE : contes, fantasy (une de ses formes contemporaines comme les romans de Tolkien). |
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