Les portraits de Sido dans Sido
Synthèse : Les portraits de Sido dans Sido. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Antoninaterp • 27 Mars 2023 • Synthèse • 1 379 Mots (6 Pages) • 189 Vues
Les portraits de Sido dans Sido
Sa mère est le premier sujet de roman.. Elle est le centre autour de quoi tout gravite. Ainsi, ce récit autobiographique est comme décentré, puisque c’est Sido qui est mise en avant. Colette se dessine à travers sa mère. Dans le premier chapitre, qui lui est consacré, Colette est admirative et divinise celle que seul le Capitaine appelait "Sido". Quelles en sont les carctéristiques principales ? Comment Colette nous la présente-t-elle ?
- 1. Sido : c’est d’abord une parole, une voix
C’est en effet la parole de la mère qui ouvre le livre, (p.37) dans une tirade, (donc comme au théâtre) entrecoupée de phrases narratives qui font penser à des didascalies. C’est un début in medias res, « Minet-Chéri » étant un des surnoms donnés par Sido à sa fille Colette. On note le langage imagé et drôle de Sido « te voilà comme un pou sur ses pieds de derrière parce que tu as épousé un parisien » ( !) Le thème de cette parole initiale donnée à Sido, lance un fil conducteur pour les 2 recueils : la suprématie du village provincial sur la capitale parisienne. La parole de Sido est donc fondatrice, elle a transmis à sa fille ce goût des mots, ce sens de la formule. « Ainsi parlait-elle et sans jamais chercher ses mots, ni quitter ses armes » Elle a de vrais talents de conteuse (la neige en juillet/ la tornade d’eau chaude et grenouilles) Colette la cite très souvent au style direct, (c’est évidemment une reconstruction d’écrivain), comme si elle avait « enregistré » sa parole. Cela montre combien les mots de sa mère, sa verve l’ont marquée. Elle peut être très tendre dans ses mots (cf nombreux surnoms affectueux « Beauté, Joyau-tout-en-or, Minet-chéri… ») mais aussi sarcastique : « « Que tu as l’air bête ! »
- p. 39 Aime cependant Paris, les théâtres, la mode. Là encore le récit qu’elle fait de Paris est important, humour, sarcasme. + Sens critique
-2. C’est elle qui dirige, elle est plus « capitaine » que son mari…. Elle domine la famille et dirige chacun de ses membres : elle oriente très clairement les choix de ses enfants Elle prédit à chacun de ses enfants un avenir grandiose. Dans le dernier chapitre destiné aux enfants de Sido, c'est encore à travers ses yeux qu'est décrit chacun des personnages. La demi-sœur Juliette est la déception de sa mère, le grand frère Achille est le beau jeune homme que voit sa mère. Elle le prédestine à la médecine, il l'écoutera. Le second fils, Léopold toujours rêveur et voulant se libérer de toute obligation familiale, doit se consacrer à la musique selon la mère. Lui qui aime tant la poésie des sons et suit, dans sa jeunesse, les musiciens partout où ils se trouvent, est le seul à s'abstraire des désirs de la mère. Quant à Colette, sa mère l'a laissée libre de choisir. Elle n’avait pas encore défini le destin de sa fille, mais en agissant ainsi, Sido s'est profondément ancrée dans l'imaginaire de sa fille.
Son mari est en admiration devant elle, et suit ses décisions. Colette décrit le caractère décidé de sa mère. Elle protège sa famille de l’extérieur et se montre même assez possessive (cf épisode avec Adrienne)
Elle dirige aussi la maison. Agile et remuante (p. 43) « propre, nette, dégoutée, mais loin du génie maniaque » travaux domestiques qu’elle accomplit par nécessité. C’est aussi la reine de la maison, elle est minutieuse, précise. Elle dompte végétaux, animaux et humains (elle préfère la compagnie des 2 premiers sur les derniers) Et bien sûr elle règne sur le jardin.
-3. Sido est/et la Nature, la reine de son jardin. Elle semble une sorte de déesse de la nature qui organise tout autour des points cardinaux : La nature qu'elle préserve, qu'elle arrange selon les points cardinaux du jardin, fait envie à tout le petit village. Elle prédit le temps, comme si elle avait un pouvoir de divination, magique p. 47 « Avertie par ses antennes, ma mère s’avançait sur la terrasse (…) –La bourrasque d’Ouest ! Cours… » Mais en fait elle est observatrice. Sa connaissance de la Nature est empirique (Cf p. 56 « Le dégel ? Les météorologues de Paris ne m’en apprendront pas ! Regarde les pattes de la chatte ! »
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