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Sido étés réverbérés

Commentaire de texte : Sido étés réverbérés. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  11 Novembre 2022  •  Commentaire de texte  •  1 610 Mots (7 Pages)  •  4 846 Vues

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SIDO « Etés réverbérés... » (pages 49-50)

Colette, 1929

Contextualisation + lecture de l’extrait (= 2 minutes) : auteur, date, genre

En 1930, l’écrivaine française Colette publie un recueil de ses souvenirs d’enfance qu’elle intitule Sido, en hommage au surnom de sa mère Sidonie Landoy.

Dans l’extrait étudié, qui se situe au début de l’œuvre, Colette évoque les promenades matinales qu'elle faisait étant enfant. Le souvenir de sa mère lui rappelle la nature qui l'entourait et invite le lecteur à la Célébration du monde.

Je vais maintenant procéder à la lecture de l’extrait.

Problématique et annonce du plan

Mais comment, ce récit, révèle t-il le lien très fort qui unit, depuis son plus jeune âge, la narratrice, Colette, à la nature ?

Dans les deux premiers paragraphes, l’écrivaine nous fait part d’une expérience mémorable de son enfance en décrivant l’aube de ces étés.

Les paragraphes 3 et 4 expriment tout d’abord la fascination de sa mère pour Colette, puis sa communion avec la nature.

1er Mouvement = description de l’aube

(= paragraphes 1 et 2)

Premier paragraphe

→ Phrase 1 : Étés réverbérés par le gravier jaune et chaud, étés traversant le jonc tressé de mes grands chapeaux, étés presque sans nuits…

Dès le début, la narratrice se remémore au pluriel les « étés » de son enfance auxquels elle consacre une phrase non verbale, achevée par des points de suspension et marquée par le rythme ternaire de l’anaphore du  mot  «étés ».  Le pluriel du mot « étés » restituent une atmosphère qui était commune à tous ces étés.

La poésie de l’évocation tient aux sensations intenses du corps : la chaleur du gravier sous les pieds, la couleur du « gravier jaune », la lumière qui en émanent et l’ardeur du soleil « traversant le jonc tressé…».

L’absence de verbes donne un  caractère lyrique à ce  passage et les mots résonnent comme un appel aux promenades effectuées à l’aube et aux étés « presque sans  nuit »  de son enfance.

→ Phrase 2 : Car j'aimais tant l'aube, déjà, que ma mère me l'accordait en récompense : ...

La métaphore « ma mère me l’accordait en récompense » en parlant de l’aube, dépeint Sido comme une sorte de divinité car seule une divinité peut offrir l’aube à un humain. L’emploi de l’imparfait évoque  le rituel matinal et répété des vacances de l’enfance,

« déjà » montre que cet amour de la nature, est ressenti à la fois par Colette en tant qu’enfant et par elle-même aujourd’hui en tant que narratrice adulte.

→ Phrase 3 : «J'obtenais qu'elle m'éveillât à trois heures et demie, et je m'en allais, un panier vide à chaque bras, vers des terres maraîchères qui se réfugiaient dans le pli étroit de la rivière, vers les fraises, les cassis et les groseilles barbues.

L’évocation du départ matinal et d’une expédition lointaine se traduit par une énumération sur un rythme ternaire « vers les fraises, les cassis, les groseilles barbues ». Ce rythme amplifie la collecte supposée de l’enfant. La cadence donnée mime le pas de la jeune fille qui se dirige vers des lieux pluriels presque secrets des « terres maraîchères » ou « le pli étroit de la rivière ».

Deuxième paragraphe

→ Phrase 4 : « A trois heures et demie, tout dormait dans un bleu originel, humide et confus, et quand je descendais le chemin de sable, le brouillard retenu par mon poids baignait d'abord mes jambes, puis mon petit torse bien fait, atteignait mes lèvres, mes oreilles et mes narines plus sensibles que tout le reste de mon corps...

Par la suite, Colette utilise à nouveau un rythme ternaire par un groupe d’adjectifs « originel, humide et confus », afin d’évoquer ce souvenir presque fœtal. Le paragraphe présente l’aube comme un monde d’avant la naissance avec l’image du bain. Le temps se décompte par les changements de position du brouillard qui se lève et à travers des sensations de l’enfant qui sent le « brouillard » sur ses jambes puis sur son « torse » et enfin sur sa figure : lèvres, oreilles, narines.

→ Phrase 5 : J'allais seule, ce pays mal pensant était sans danger.

La phrase suivante  évoque une marche dynamique et solitaire souligné par le contraste d’un « pays mal pensant » mais « sans danger ».

→ Phrase 6 : C'est sur ce chemin, c'est à cette heure que je prenais conscience de mon prix, d'un état de grâce indicible et de ma connivence avec le premier souffle accouru, le premier oiseau, le soleil encore ovale, déformé par son éclosion...

Le désir de faire resurgir le souvenir comme présent est traduit par l’anaphore du présentatif « c’est » et l’accumulation de démonstratifs « ce » et « cette». Le registre lyrique de ce nouveau monde, dont prend conscience l’enfant, est à nouveau porté par le rythme ternaire utilisé à deux reprises « prix, état de grâce, connivence » puis « premier souffle, premier oiseau, soleil encore ovale ».

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