Les Caractères Giton et Phédon
Commentaire de texte : Les Caractères Giton et Phédon. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar FLOMALOU • 27 Septembre 2024 • Commentaire de texte • 1 247 Mots (5 Pages) • 48 Vues
COMEDIE SOCIALE
Texte n° 1 : Giton et Phédon
Les Caractères Livre VI paragraphe 83 (avec coupes internes)
JEAN DE LA BRUYERE :
Jean de La Bruyère est un écrivain du XVIlème siècle.
C’est un auteur moraliste : il écrit ses réflexions sur les mœurs, la nature et la condition humaines.
Dans la célèbre querelle des Anciens et des Modernes, il prend parti pour les Anciens dont il prône l'imitation.
En 1684, il est chargé d’instruire le duc de Bourbon en devenant son précepteur.
Il s’agit d’un poste prestigieux qui lui permettra de recueillir des informations précieuses sur ce milieu.
Cela l’a fortement inspiré pour composer son unique œuvre : Les Caractères.
Cet ouvrage connaît un succès retentissant dès sa publication en 1688 puis connaît plusieurs éditions augmentées jusqu'en 1696. Les Caractères - aussi appelée Les mœurs de ce siècle - est passée de 420 remarques en 1688 à 1120 en 1694.
On peut considérer que les Caractères de La Bruyère est une poursuite des Caractères de Théophraste (auteur grec du IVe siècle avant J.-C.) qui appartient au genre de l’éthopée.
En effet, cette œuvre appartient au classicisme.
C’est un recueil de maximes et de portraits satiriques.
Les Caractères de La Bruyère est perçu comme l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature française classique.
Nous allons donc analyser cette œuvre dans le cadre de la découverte du parcours : la comédie sociale.
La Bruyère critique les différentes facettes de la société du XVIIe siècle. Il y peint les comportements et les différents vices et vertus du genre humain. Orgueil, vanité, condition humaine, liberté ou encore hypocrisie, tout y passe avec une acuité et une ironie qui fait de l’œuvre un classique.
CONTEXTUALISATION :
Dans le Livre VI, intitulé « Des biens de fortune » l’auteur montre au lecteur que la véritable richesse n’est pas liée à la fortune que l’on possède, mais relève des connaissances, de la sagesse que chaque individu doit avoir en soi. L’argent menace l’ordre social et biaise toute idée de mérite. On retrouve cette idée chez Marivaux également.
Dans la remarque 83, il met en évidence combien l’argent est à la source des comportements sociaux.
PROBLEMATIQUE :
Comment ce double portrait met en avant l’importance de l’argent dans la société ?
PLAN :
Partie1 : le portrait du riche Giton dont l’attitude tapageuse en société reflète l’aisance matérielle et financière (l1 à l15).
Partie 2 : le portrait du pauvre Phédon dont l’attitude discrète et gênée à l’excès montre que son malaise en société est la conséquence de son indigence financière (l16 à l22)
ANALYSE LINEAIRE :
Dans la première partie on étudie le portrait d’un parvenu.
La Bruyère présente physiquement Giton avec une accumulation contenant un lexique du corps et des adjectifs qualificatifs à connotation méliorative : « teint », « visage », « joues », « œil », « épaules », « estomac», « démarche » « frais », « plein », « fixe et assuré », « large », « haut », « ferme ». La richesse ne se lit pas à travers l’omniprésence de l’argent mais grâce à ce corps bien portant.
Avec le lexique de la conversation : « parle », « répéter », « dit », « entretient », l’auteur montre la richesse du personnage à travers une parole tapageuse : Giton écrase son interlocuteur.
L’énumération de verbes d’actions bruyantes et vulgaires : « se mouche », « crache », « éternue », « ronfle » permet de donner un rythme enjoué aux phrases qui mettent en valeur le tapage mais aussi la grossièreté de Giton.
Le rythme binaire qui oppose les pronoms personnels : « il »/« on » ; « lui »/ « tous » montre que Giton écrase ses pairs. C’est lui qui donne le rythme, qui guide la société. Aussi l’accumulation d’adjectifs qualificatifs : « enjoué, grand rieur, impatient, présomptueux, colère, libertin, politique, mystérieux » donne un effet de surabondance. Le rythme soutenu illustre la surcharge pondérale et financière du personnage.
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