Lecture linéaire dispute entre Tiberge et Des Grieux
Commentaire de texte : Lecture linéaire dispute entre Tiberge et Des Grieux. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar annamara • 11 Février 2024 • Commentaire de texte • 1 958 Mots (8 Pages) • 324 Vues
2ème lecture linéaire dans Manon Lescaut
La dispute entre Tiberge et Des Grieux
Plan donné sur photocopie accompagnant le texte
Introduction ( Auteur/oeuvre ) voir lecture linéaire 1
Présentation du passage
Contexte :
Tiberge et es Grieux se retrouvent alors que tous deux ont pris des chemins différents .Tiberge poursuit ses études au séminaire alors que D.G. Manon pour seule religion . Très vite leur rencontre les amène à une confrontation des deux chemins qu'ils ont pris Tiberge reproche son libertinage à D.G. Tandis que D.G. s'efforce de montrer qu'entre les deux voies celle de l'amour et celle de la religion il y a des points communs . Pour chacun il y a des peines et des sacrifices pour une finalité heureuse . Pour Des Grieux , la finalité heureuse est immédiate , sur terre , c'est vivre heureux avec Manon et pour Tiberge c'est la promesse d'un au-delà .
Lecture
Problématique : nous verrons comment dans cette confrontation de l'amour et de la vertu , Des Grieux plaide pour le choix d'une vie au service de l'amour , autrement dit comment il révèle son vrai caractère lié au courant libertin .
Notre explication s'appuiera sur trois mouvements :
1)une accusation de libertinage
2) D.G. compare une vie consacrée à l'amour et une vie consacrée à la vertu et religion .
Habileté de l'argumentation .
3) Une leçon adressée à Tiberge : supériorité de l'amour sur la vertu . Bonheur selon une conception matérialiste de l'existence .
Juste avant le passage : Des Grieux tente de montrer à son ami que leurs destins sont semblables : « toutes choses me paraissent donc égales « l 2234.
Il parvient à ce raisonnement après avoir envisagé que dans un cas comme dans l'autre ( pour le libertin comme pour le chrétien ) la vie sur terre est mêlée de bonheurs et de peines . Il dit aussi qu'elles sont similaires parce que dans les deux cas , on espère une issue heureuse et sereine ( au ciel pour les uns sur Terre pour les autres ) . Des Grieux provoque cependant Tiberge en lui disant que son bonheur à lui , celui d'un homme qui cherche le plaisir sur Terre , est plus proche que celui de Tiberge , qui l'espère au Ciel ( 2236)
Lecture linéaire du passage à commenter
l.1 Tiberge contre attaque la position de Des Grieux car cette position est libertine . C'est un raisonnement calculateur et païen .
---->Tiberge manifeste physiquement sa réprobation « Il recula de deux pas « comme s'il avait vu le diable .
Il a un discours raisonné , construit « non seulement …. mais encore » .Il réfute cette « comparaison impie l 4, ce « sophisme d'impiété » et accuse Des Grieux de libertinage : « idée des plus libertines « ( l 6 )Le libertinage est au 18 ème siècle un courant de pensée qui s'oppose à la religion car il plaide pour une liberté pensée et de moeurs . Son jugement se perçoit par un vocabulaire péjoratif « monstrueuses « , « malheureux « « irreligion « . Tiberge lance par cette accusation le préambule de la « disputatio « « dispute « qui va suivre .
Au sens étymologique du terme, la disputatio est une discussion érudite sur un sujet religieux ou philosophique .
La discussion lancée , Des Grieux répond à l'accusation avec un raisonnement concessif « J'avoue repris-je , qu'elle n'est pas juste : le terme « j'avoue « appartient lui-même au vocabulaire religieux , c'est la concession . La comparaison n'est pas « juste « au sens qu'on ne peut comparer les deux finalités « Etre heureux éternellement au Ciel » et » vivre une relation amoureuse apaisée « .Les enjeux ne sont pas proportionnés aux yeux de Tiberge .
Le « mais « , 2ème membre de l'articulation de ce raisonnement manifeste une opposition .
Des Grieux maintient , avec un impératif « prenez y garde « qui résonne comme une menace Il reste en effet sur cette position que leurs destins sont similaires sur un point , ce qui constitue la thèse « il n'y a pas plus de contradiction à persévérer dans un amour malheureux ) qu'à persévérer dans les privations qu'impose la religion ….. « Vous ne sauriez vous en sauver plus que moi »l 13
. Des Grieux réaffirme ce raisonnement en reprenant avec force sa véracité « je soutiens encore qu'elle le sont « ( égales ) . » soutiens « et « encore s'ajoutent pour donner de la force à son argumentation .
2ème mouvement
- Recentrer le débat .
Passage l 15 à 34
Nous avons ici une suite de questions rhétoriques où Des Grieux pose les questions et y répond . C'est un procédé oratoire qui amène à convaincre . On repère l'anaphore de « Répondrez-vous « l 15 et l 20 . Le premier va lui permettre de recentrer le débat. Sur la première idée , D.G. Semble tomber d'accord avec Tiberge « Qui refuse d'en convenir ? » Des Grieux s'accorde à affirmer que le terme , c'est à dire la finalité , l'objectif final de la vertu est supérieur à celui de l'amour . En cela il n'est pas un libertin d'idée . Mais pour lui , ce n'est pas là l'enjeu du débat , qu'il recentre « Ne s'agit-il pas de la force qu'ils ont l'un et l'autre pour vous faire supporter nos peines ? «
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