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Le mal d'Arthur Rimbaud

Commentaire de texte : Le mal d'Arthur Rimbaud. Recherche parmi 299 000+ dissertations

Par   •  17 Juin 2024  •  Commentaire de texte  •  1 416 Mots (6 Pages)  •  69 Vues

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[pic 1]

Cahiers de Douai

Le Cahier de Douai, ou Les Cahiers de Douai, ou le Recueil de Douai ou encore le Recueil Demeny, est un ensemble de vingt-deux poèmes écrits par Arthur Rimbaud alors adolescent. Rimbaud en remit des copies, lors de deux séjours à Douai en septembre et octobre 1870, sous forme de manuscrits sans titre à Paul Demeny, peut- être aux fins de publication.

Composition du recueil

Première partie du recueil : 15 poèmes Deuxième partie du recueil : 7 poèmes[pic 2][pic 3]

“Le Mal”

Composition du poème

Sonnet, vers en alexandrin[pic 4]

Les rimes des deux quatrains sont croisées (ABAB), et des deux tercets (CDD)[pic 5]

Introduction :

Le texte que je vais vous expliquer est un poème tiré des Cahiers de Douai, recueil poétique de jeunesse publiée en 1870 lors de ses nombreuses fugues à Douai. Ce recueil est aussi appelé Recueil de Douai ou Recueil Demeny. Le poème dont je vais vous parler s’intitule “Le Mal”, qui figure dans la première partie du recueil.

Arthur Rimbaud a 16 ans lorsqu’il met au propre et confie à Paul Demeny, jeune poète douaisien, ses premiers écrits. Aussi appelés Recueil Demeny, ces Cahiers de Douai,

composés de vingt-deux poèmes écrits entre mars et octobre 1870, ne seront pas brûlés comme le réclamait Rimbaud, mais attendront cependant une vingtaine d’années avant d’être publiés.

A présent je vais vous lire le texte :

Tandis que les crachats rouges de la mitraille Sifflent tout le jour par l'infini du ciel bleu ; Qu'écarlates ou verts, près du Roi qui les raille, Croulent les bataillons en masse dans le feu ;

Tandis qu'une folie épouvantable broie

Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ;

- Pauvres morts ! dans l'été, dans l'herbe, dans ta joie, Nature ! ô toi qui fis ces hommes saintement !… –

Il est un Dieu qui rit aux nappes damassées Des autels, à l'encens, aux grands calices d'or ; Qui dans le bercement des hosannah s'endort,

Et se réveille, quand des mères, ramassées

Dans l'angoisse, et pleurant sous leur vieux bonnet noir, Lui donnent un gros sou lié dans leur mouchoir !

Le jeune Rimbaud dénonce les horreurs de la guerre engagée par Napoléon III contre la Prusse. Pour le poète, ce conflit représente le “Mal” incarné par le roi (ou l’Empereur) qui déclenche cette guerre sans se préoccuper des soldats qui combattent au péril de leur vie. Mais au-delà de cette figure politique, le “Mal” c'est Dieu lui-même qui permet de telles atrocités et s’en réjouit. Antimilitariste, ce sonnet est aussi l’un des plus antichrétiens de Rimbaud.

Après cette lecture, une question émerge : Comment Arthur Rimbaud, jeune poète révolté contre l’ordre établi, condamne-t-il la guerre et ceux qui en sont responsables ? Pour répondre à cette question, je vais distinguer trois mouvements dans ce poème :

La peinture effrayante de la guerre Une adresse à la nature personnifiée La condamnation de l’église[pic 6][pic 7][pic 8]

Mouvement 1 : La peinture effrayante de la guerre (vers 1 à 6)

Citations

Procédés

Interprétations

"Tandis que” ; “Qu’”        Propositions circonstancielles        Impression de mécanique

de temps

infernale.

Mitraille / bleu / raille / feu

Rimes croisées au lieu de rimes embrassées

Soulignent le caractère répétitif des vers 3-4 par rapport aux vers 1- 2.

"Crachats rouges de la mitraille”

Allitérations en [r]

Exprime tout le mépris des dirigeants pour les hommes qui se battent. Le terme “crachats” est

également mis en valeur par la

césure à l’hémistiche.

"Tandis que les crachats rouges de la mitraille / Sifflent tous le jour par l’infini du ciel bleu ”

Enjambement

Accentue la violence des armes, comme si elle ne pouvait pas être contenue dans les limites du

premier vers.

"rouges” et “bleu”

Adjectifs épithètes de “crachats” et “ciel”

Contraste entre les deux couleurs primaires.

"Sifflent”, “raille”, “croulent” “fait”

Présent d’énonciation

Actualise la scène et nous donne l’impression d’être sur le champ de bataille.

"Écarlates ou verts”

Adjectifs de couleur

Font référence aux uniformes français et prussiens : la dénonciation oscille donc entre un

propos très général et une critique explicite de la guerre franco

prussienne. Dans cette perspective, le “Roi” semble se confondre avec Napoléon III.

"Roi qui les raille”

Allitération en [r]

Indique que le roi n’a aucune pitié pour ses hommes.

"Les bataillons en masse”

Sujet + complément de manière

Placés de part et d’autre de la césure, ils insistent sur le nombre de victimes.

“Folie”

Nom commun

Mis en valeur à la césure et souligné par la hiatus (succession de deux voyelles) avec

“épouvantable”.

“Épouvantable”

Adjectif épithète de “folie”

Il compte ici 5 syllabes puisqu’il faut prononcer la dernière syllabe.

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