LE MAL, Arthur Rimbaud
Commentaire de texte : LE MAL, Arthur Rimbaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Romain Bessonnaud • 17 Décembre 2018 • Commentaire de texte • 608 Mots (3 Pages) • 1 499 Vues
Arthur Rimbaud, Le Mal (commentaire)
Rimbaud est un poète Symboliste du XIX éme siècle, inspiré par les Parnassiens et les Romantiques. Il écrit Le Mal en 1870 pendant la guerre Franco-Prussienne qui a été pour lui une grande source d’inspiration.
Il s'agit d'un sonnet en alexandrins. Le poème comporte deux parties, du vers 1 jusqu'au vers 8 Rimbaud dénonce la guerre, oppose la guerre et la Nature et du vers 9 jusqu'à la fin, il dénonce la religion. Dans ce commentaire nous répondrons à la problématique suivante, en quoi ce poème est-il engagé ? Nous étudierons dans une première partie la dénonciation de la guerre, puis dans une seconde partie l'éloge de la nature.
La guerre est évoquée dès le vers 1 à travers l'image des « crachats rouges de la mitraille ». Cette métaphore comparant les coups de feu à des « crachats rouges » peut aussi être une métonymie pour désigner les blessures des soldats. Les « crachats » se rattache à l'idée de projection et la couleur rouge peut être associée au feu et/ou au sang. On remarque également un champ lexical de la guerre : « mitraille » V1, « bataillons » V4, « morts » V7. L'allitération en « f » « sifflent », « infini » V2, « feu », « folie » V 4-5, « fumant » V 6 et l'allitération en « r » « crachats rouges », « mitraille » V1, reproduisent les sonorités des bombardements. Le poète dénonce l'aspect destructeur de la guerre dans une métaphore filée aux vers 4 et 6. Le champ de bataille est comparé à un brasier où les hommes s'effondrent comme des bûches carbonisées : « Croulent les bataillons en masse dans le feu » Et fait de cent milliers d'hommes un tas fumant ». La personnification des armes de guerre
« crachats », « rouges », « sifflent » V1-2 est en contraste avec la déshumanisation des soldats. Ce ne sont plus des individus mais une « masse » de « bataillons » V 4 réduite en un « tas fumant » V6.
La nature est glorifiée par le poète. Elle est présentée à travers une allégorie « Nature ! » V8. Elle est ici mise en valeur grâce au rejet en début de vers. Le poète apostrophe la nature en la tutoyant « ô toi » V8. La nature lui est familière, mais en même temps il la respecte. Le contraste entre la guerre et la nature est marqué par la symétrie entre l'apostrophe aux « pauvres morts ! » au début du vers 7 et l'apostrophe à la nature au début du vers suivant. De même, le contraste entre « ciel bleu » V2 et « feu » V4 montre l'opposition entre la nature divine (ciel) et la guerre diabolique (enfer). Le bleu et le vert sont associés à la nature, le rouge à la violence et à la mort. On retrouve bien cette opposition entre la nature et la mort dans le premier quatrain : « rouges », « bleu » V1-2, « écarlates ou verts » V3. La nature se présente comme une puissance créatrice, menacée par la violence destructrice de la guerre : « Nature I Ô toi qui fis ces hommes saintement » V8
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