La princesse de Clèves

Aujourd’hui, j’ai choisi de vous présenter l'œuvre La Princesse de Clèves. Il s’agit d’un roman précieux paru en 1678 et écrit par Mme de Lafayette. Je trouve que c’est important de replacer le contexte dans lequel Mme de Lafayette écrit son roman. Tout d’abord, Mme de Lafayette est une femme, elle  fréquente la petite cour de Fouquet et divers cercles mondains. Elle s’élève rapidement à la Cour et épouse le comte de Lafayette. Dans cette 2e moitié du 17e siècle, elle a donc des obligations et un rôle à tenir en société, ce qui fait qu’elle établit habilement une distance à l’égard de la “profession d’auteur”. Elle évolue donc dans un univers noble et elle connaît les règnes de Louis XIII et de Louis XIV. Elle est une femme d’influence et elle connaît finement les rouages de la cour, notamment parce qu’elle fait partie de l’entourage immédiat de la belle-soeur de Louis XIV, Henriette d’Angleterre. Il faut savoir qu’elle publie ses romans et nouvelles sous couvert d’anonymat. Bon, cet anonymat est comme un petit voile léger, beaucoup ont deviné qu’elle écrivait mais certaines de ses œuvres n’ont été publiées qu’après sa mort.

J’ai choisi de vous présenter l'œuvre La Princesse de Clèves parce qu’il s’agit d’un roman que j’affectionne tout particulièrement. Premièrement, il est très bien écrit, j’ai beaucoup apprécié le lire, c’était fluide, croustillant. Je l’ai découvert cette année dans le cadre du parcours “personnage en marge, plaisir du romanesque” dans le programme du bac.

Ensuite, il faut savoir que c’est un des premiers romans dans lequel l’analyse psychologique des personnages est aussi centrale et précise : on rentre pleinement dans les tourments du personnage principal. Et tout au long de l’intrigue, on voit bien que le roman appartient au mouvement de la préciosité puisque l’auteure décrit très finement et de manière réaliste les sentiments des personnages, elle fait en sorte que le lecteur atteigne le cœur des personnages, elle utilise un niveau de langue extrêmement raffiné.

L'intrigue est censée se dérouler à la Cour des derniers rois de la dynastie des Valois, cadre très romanesque, entre l'automne 1558 et la fin de 1559. Mais la Cour évoquée emprunte aussi nombre de traits à celle de Louis XIV, celle dans laquelle évolue Mme de La Fayette.

Le roman respecte le schéma narratif. Avec la situation initiale : l’entrée de Melle de Chartres à la Cour, un peu retardée par sa mère qui tente de la prévenir des coups bas et manigances qui font les dangers de la Cour (citation). Puis l’élément déclencheur de tous ses tourments : sa rencontre avec le duc de Nemours au mariage entre le duc de Lorraine et Claude de France, après que chacun aie beaucoup entendu parler de l’autre. Entre eux deux c’est le coup de foudre. Les péripéties sont nombreuses : la mort de Mme de Chartres, et son aveu à sa fille : elle connaît sa passion secrète pour le duc. Puis M de Nemours refuse son mariage à la reine d’Angleterre, il se met dans une situation délicate en désobéissant au roi et redonne espoir, par ce refus, à la princesse. Puis le duc avoue son amour à la princesse, lui vole un de ses petits portraits. Ils reconstituent ensemble une lettre. Ensuite le dénouement : La princesse de Clèves confesse entre-temps à son mari son amour pour un autre homme alors que M de Nemours les écoute. Et M de Clèves meurt de chagrin lorsqu’il apprend que M de Nemours est amoureux de sa femme. Enfin, la situation finale : le prince de Clèves est mort et les deux amants sont libres de se parler. M de Nemours demande la main de la princesse à son oncle, celle-ci s’y refuse. La passion de M de Nemours pour elle s’éteint peu à peu puisqu’elle refuse de le voir et se retire au couvent. Elle meurt seule.

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