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Flaubert, Madame Bovary (1857), 2ème partie, Chap. IX

Commentaire de texte : Flaubert, Madame Bovary (1857), 2ème partie, Chap. IX. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  19 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 525 Mots (7 Pages)  •  307 Vues

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Madame Bovary, est sans doute le roman le plus célèbre de Gustave Flaubert. Le roman paraît en 1857,

après un travail acharné de presque cinq ans et des milliers de pages de brouillon. Flaubert est traduit en justice

pour « outrage à la morale publique, aux bonnes mœurs et à la religion ». Il est finalement acquitté et le procès

assure le succès de son roman qui est aujourd’hui considéré comme une des œuvres littéraires les plus

importantes du XIXème siècle.

Flaubert y raconte l’histoire d’Emma, jeune femme pleine d’imagination, déçue par son mariage avec

Charles Bovary. Elle rêvait d’une vie aventureuse, semblable à celle des héroïnes des romans sentimentaux

qu’elle a dévorés dans sa jeunesse, il ne lui offre que la vie ennuyeuse d’épouse de médecin dans une petite ville

normande. C’est d’ailleurs de son nome de famille qu’est né le nom « bovarysme », qui désigne une tendance à

Après avoir été amoureuse du timide Léon, le jeune clerc de notaire, Emma est tombée sous le charme de

Rodolphe, un aristocrate séducteur et sans scrupule. Dans les lignes qui précèdent cet extrait, Emma vient de

céder à ses avances lors d’une promenade dans les bois. C’est un moment important du roman car après s’être

abandonnée défaillante et presque inconsciente dans les bras de Rodolphe, elle choisit de savourer le plaisir de

l’adultère. Ce passage fut cité par le procureur impérial lors du procès intenté à Flaubert pour offense à la

morale publique.

Problématique : Comment une scène d’introspection permet-elle à Flaubert de faire la satire du

romantisme ?

1

er mouvement : Emma seule face à elle-même

Et, dès qu’elle fut débarrassée

de Charles, elle monta s’enfermer

dans sa chambre.

D’abord, ce fut comme un

étourdissement ;

elle voyait les arbres, les

chemins, les fossés, Rodolphe, et elle

sentait encore l’étreinte de ses bras,

tandis que le feuillage frémissait et

que les joncs sifflaient.

Besoin de s’isoler. Le verbe débarrasser montre la mésentente du

couple ou, du moins, le fait qu’Emma ne supporte pas son époux.

Connecteur temporel, verbe au passé simple (action de 1er plan

dans le passé) : entrée soudaine dans la conscience du

personnage

Comparaison : Emma se trouve dans un état de confusion, de

perte de contrôle, à la fois physique et mental (un étourdissement est

un trouble caractérisé par une sensation de tournoiement et une perte

momentanée de conscience)

Retour en arrière (analepse) avec l’utilisation de l’imparfait.

Lexique de la sensation vue, toucher, ouïe), verbes de perception

permettant d’évoquer l’acte sexuel de façon subtile et pudique,

mais assez explicite. (NB : le nom « étreinte » qui désigne l’action de serrer

dans ses bras ou d’exercer une pression est parfois utilisé pour parle de l’acte

sexuel – verbe « étreindre »)

Enumération d’éléments du paysage : l’amant se confond avec

celui-ci. C’est un thème courant dans le romantisme, mais on

peut percevoir l’ironie de Flaubert : Rodolphe est associé aux

« fossés », connotés négativement.

On peut aussi observer que l’ordre de l’énumération suit un

mouvement de haut en bas (des arbres aux fossés) Chute

d’Emma ? Rodolphe encore plus bas que les fossés ?

 Contraste discret entre l’émerveillement d’Emma et

l’ironie de Flaubert.

2

ème mouvement (§ 2, 3) La transfiguration d’Emma

Mais, en s’apercevant dans la

glace, elle s’étonna de son visage.

Jamais elle n’avait eu les yeux si

grands, si noirs, ni d’une telle

profondeur.

Quelque chose de subtil épandu

sur sa personne la transfigurait.

Elle se répétait : « J’ai un

amant ! un amant ! »

se délectant à cette idée comme à

celle d’une autre puberté qui lui serait

survenue.

Elle allait donc posséder enfin ces

joies de l’amour, cette fièvre du

bonheur dont elle avait désespéré.

Elle entrait dans quelque chose de

merveilleux où tout serait passion,

extase, délire ; une immensité

bleuâtre l’entourait, les sommets du

sentiment étincelaient sous sa

pensée, et l’existence

...

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