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Etude linéaire 3 La princesse de Clèves

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Par   •  22 Mai 2023  •  Commentaire de texte  •  1 562 Mots (7 Pages)  •  186 Vues

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Introduction :

L’aveu que la princesse de Clèves a fait à son mari de son attirance pour un autre homme a provoqué un profond chagrin puis la mort du prince. Veuve et libre, la princesse refuse cependant d’épouser le duc de Nemours. L’auteur utilise de nouveau le dialogue théâtral mettant face à face deux personnages dans une situation de rupture. Ils se sont rarement parlé. Quand ils le font, c’est pour mettre en évidence le fait que leur amour est impossible. Les deux personnages s’opposent donc sur une question qui constitue un thème théâtral par excellence : la passion partagée ou contrariée par le devoir.

Problématique : Le duc de Nemours parvient-il à convaincre la princesse de Clèves de renoncer à ses « résolutions » ?

Dans sa réplique, le duc argumente en faveur de l’amour.

Dans la sienne, la princesse favorise le devoir.

1er mouvement : 

Les propos du duc commencent par des marques de scepticisme, d’incrédulité. D’abord l’interjection « hé » puis les 2 verbes « croyez-vous », « pensez-vous ». Il remet en question la possibilité que Mme la princesse puisse accomplir son devoir avec l’expression « Croyez-vous le pouvoir ? ». La didascalie « s’écria » est peu fréquente dans le théâtre classique, qui est tout en mesure et souligne donc le pathétique. Le terme « résolution » a déjà été utilisé par la princesse à la ligne 1070. Ce terme désigne pour la princesse le refus des passions. Passion qui est bien le thème de ce dialogue. Ce réseau lexical domine chez le duc avec les verbes « adorer », « plaire », « plaire » à nouveau, « aimer », il évoque les sentiments à la ligne 1106 alors que la princesse fait dominer le devoir tout en avouant qu’elle éprouve des sentiments pour le duc avec les termes « inclination » à la ligne 1115, qui est un village important de la carte de tendre qui rappelle le raffinement des sentiments. En revanche le champ lexical du devoir dominera chez la princesse. Donc à la base c’est bien un amour partagé et avoué.

Mais alors que c’est un aveu direct chez le duc, c’est un aveu indirect chez la princesse, qui n’apparaît qu’au cours de sa réflexion sur son devoir.

Il y a un chiasme l. 1102-1104 : « adore » - « aime » et « plaît » - « plaire ». L’expression des sentiments, comme chez les précieux, est en retenue.

Un « homme » peut être un propos d’ordre général. Mais de manière pudique, c’est de lui dont il parle.

Alors que la 2ème expression est introduite par « ce qui », c’est donc une relative substantive qui généralise cette fois-ci. Ce qui veut dire que l’argument se renforce en précisant que la princesse ne peut échapper à la loi générale. Le chiasme est ici la marque de la fusion amoureuse. D’ailleurs la seconde expression du chiasme est précédée de la formule générale « il est plus difficile ». Néanmoins, le duc ajoute « vous l’avez fait », témoignant de la vertu exemplaire de la princesse. Le passé composé appartient à la sphère de l’énonciation et a donc des répercutions sur le présent. Le duc souhaiterait que cette démarche vertueuse s’arrête. Ce qui est visible dans l’adjectif qualificatif « austère » qui dans sa bouche est péjoratif, lui qui fréquente continuellement la Cour et ses galanteries. La relative « qui n’a presque point d’exemple » renforce la valeur d’exemplum de la princesse qui est un modèle à suivre. Le duc ne peut donc faire que son éloge. Mais il va le nuancer par la conjonction de coordination « mais » en lui proposant d’écouter ses « sentiments » puisqu’après le décès de son mari rien ne s’oppose à leur union, à la morale, à sa vertu.

Ces arguments vont-ils convaincre la princesse ?


2ème mouvement :

La première phrase de la princesse reprend la formule impersonnelle qu’avait employé le duc. Le duc avait dit « il est plus difficile » et ça devient chez la princesse « il n’y a rien de plus difficile » avec l’hyperbolisation. Elle prouve qu’elle a tout à fait conscience         du problème. D’autant plus que sa réplique commence par « je sais bien ». Le plus important c’est qu’elle commence par « je », l’expression du moi. On sait très bien que chez les moralistes, « le moi est haïssable ». Or dans cette réplique, la 1ère personne du singulier arrive fréquemment. Nous sommes presque à la fin du roman. La princesse est en train de s’affirmer. Ce roman est donc un roman d’initiation pour la princesse alors que le duc de Nemours ne change pas de personnalité. Elle est capable de s’auto analyser, de mettre en valeur les défaillances humaines. Par 2 fois, elle dit « je me méfie  de ». Il y a une gradation : « je me défie de mes forces », puis « je me défie de moi-même » car par ailleurs, le pronom tonique « moi » qui est renforcé par « même », confirme cette affirmation du moi et sa lucidité qui prouve que c’est un personnage cérébrale.

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