En quoi le texte d’Olympe de Gouges prend-il position dans l’actualité de son époque pour défendre une cause ?

Mostel Lyza 1G08

Dissertation Olympe de Gouges

        En 1791, Olympe de Gouges propose une réécriture de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, adoptée en août 1789 par l’Assemblée Nationale. Dans son texte, la déclaration Des Droit de la Femme et de la Citoyenne, l’autrice évoque donc les droits et les devoirs des femmes, et fait un appel à l’égalité entre les sexes. Par conséquent, nous pouvons nous interroger si cet écrit peut être considéré comme un texte engagé. Un texte engagé est un écrit qui s’implique politiquement ou idéologiquement dans les débats de son temps, qui s’adresse à un public donné pour prendre parti face aux réalités de son époque. Par conséquent en quoi le texte d’Olympe de Gouges prend-il position dans l’actualité de son époque pour défendre une cause ? Pour répondre à cette question, nous montrerons d’abord que l’engagement d’Olympe de Gouges passe par un débat de société qui est celui de l’égalité entre les citoyens et les citoyennes puis secondement nous soulignerons l’originalité de la position de l’autrice à ce sujet.

        L’engagement de l’autrice passe par son implication dans un débat de société qui est celui des inégalités au 18ème siècle.

        En effet, dans la déclaration des Droits de la Femmes et de la Citoyenne, elle défend plusieurs groupes sociaux qui sont victimes des inégalités de la société de cette époque. Olympe de Gouges défend tout d’abord les femmes qui sont victime de la domination exercée par les hommes sur les femmes. Nous l’observons principalement dans le Préambule et au début du Postambule avec l’invitation marquante de cette dernière pour que les femmes prennent confiance en elles pour revendiquer leurs droits avec notamment la citation « Femme, réveille-toi ; le tocsin de la raison se fait entendre dans tout l’univers ; reconnais tes droits » qui est très marquante. Mais ce texte défend également l’esclavage des Noirs dans les colonies, notamment de l’esclavage dans le commerce triangulaire qui prend son apogée au 18ème siècle. Ce sujet est abordé notamment dans la partie « Les Droits de la femme » où l’état des femmes est comparée avec celui de l’esclave. Olympe de Gouges établit ainsi une comparaison entre « l’esclave sur les côtes d’Afrique » et la femme infortunée qu’un homme laissera dans le besoin quand il l’abandonnera.

        De plus, les inégalités subies par les femmes sont, pour l’autrice, principalement causées par l’attitude des hommes. Effectivement, l’homme est ainsi comparé à un tyran : il exerce « le souverain empire d’oppimer » le sexe féminin ; il « est devenu injuste envers sa compagne » et affiche à son égard du « mépris » et du « dédain ». Spécifiquement dans la partie « les droits de la femme » qui se situe au début de l’œuvre, Olympe de Gouges, sur un ton violemment accusateur, prend à parti l’homme qui est responsable de la manière dont les femmes sont traitées dans la société. En effet, afin de montrer combien son comportement est injuste, l’autrice recourt à un raisonnement poussant l’homme à se comparer aux autres espèces de la nature : « cherche, fouille et distingue, si tu le peux, les sexes dans l’administration de la nature ». Or, la différence entre les sexes n’est établie que dans l’espèce humaine.

        Olympe de Gouges fait référence aux évènements de son temps dans la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. En effet, elle aborde la notion de nature qui est l’idéal du mouvement littéraire et philosophique des Lumières. Elle emploie souvent le mot « nature » dans l’ensemble du texte. Or, durant ce siècle, la nature est souvent associée à la raison. Là encore, cela rappelle les philosophes des Lumières qui affirment qu’il existent des droits fondamentaux, distinct des droits établi par les textes de lois rédigés par les hommes. Selon eux, on peut établir des textes de lois qui peuvent s’éloigner de ce que prévoit le droit naturel. C’est celui-ci qui fonde la déclaration des droits de l’homme et du citoyen dont le préambule note l’existante de « droits naturels et inaliénables ». Mais l’autrice écrit également son texte durant la Révolution Française, où les femmes jouent un rôle politiquement déterminant, au même titre que les hommes, sans pour autant voir leur condition s’améliorer. De Gouges s’inscrit donc dans les débats politique et sociaux de son époque en écrivant son œuvre, qui revendique les droits des femmes et dénonce le pouvoir tyrannique des hommes.

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