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Analyse linéaire, Sonnet 150, Les Regrets

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Par   •  6 Mars 2023  •  Commentaire de texte  •  1 100 Mots (5 Pages)  •  2 641 Vues

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   Commentaire linéaire 13 Du Bellay sonnet 150

      En 1549, un manifeste La Défense et illustration de la langue française, émanant d'un groupe de lettrés réunis autour de Ronsard et portant la signature de Du Bellay annonce une rupture dans notre littérature. C'est dans ce mouvement poétique de La Pléiade que s'inscrit le recueil Les Regrets . Composé pour une grande part à Rome où le poète se trouve en mission, ce recueil d'une centaine de sonnets publié en 1558 fait état de l'expérience de son auteur. Si le titre annonce un ton nostalgique, il annonce également la variété des registres.  Ainsi, toute une section de sonnets consacrés à la cour du pontificale reflète le goût de l'auteur pour la satire. Les travers et la « comédie » des courtisans qui ne pensent qu’à plaire et à flatter sont mis en scène par le poète dans de nombreux sonnets des Regrtes. Ainsi, le sonnet 150 est l'occasion de brosser un portrait incisif de la « comédie » qui règne à la cour pontificale.

        Voyons alors quels moyens sont mis en œuvre par Du Bellay dans le sonnet pour dresser une satire des hommes de cour romains.

        

1) Premier quatrain : la satire des courtisans « vieux singes de cour »

        A)Vers 1 : le projet du poète :

-Amorce du sonnet : interpellation « Seigneur », qui traduit l’indignation et la colère de DB.

-Le poète observateur « regarder d’un bon œil » va se faire aussi critique : l’emploi du verbe au conditionnel « je ne saurais » exprime de manière implicite le projet critique du sonnet : le poète va se livrer à une satire. (le conditionnel, valeur modale, hors système hypothétique, il marque l’indignation ou le refus : dans cette perspective, la langue écrite emploie SAVOIR au conditionnel avec le sens de POUVOIR au présent : je ne saurais = je refuse de prétendre, je ne peux prétendre)

        B) Vers 2 à 4 : la satire des courtisans :

-le rythme du quatrain : l’enjambement accélère le rythme et met en valeur le premier hémistiche du vers 2, « Ces vieux singes de cour », dont la métaphore dépréciative amorce la critique.

-La négation totale « ne savent rien faire » et la rime inclusive « contrefaire »/  « Faire » met l’accent sur leur inutilité .

-la métaphore du théâtre, du jeu : « contrefaire », « singes », « se vêtir », « d’un pompeux appareil » met les courtisans dans une mise en scène burlesque : il s’agit d’imiter « leur marcher » , cad la démarche des princes. (cf Le rythme du vers 4 qui ralentit)

2) Deuxième quatrain : la mise en scène grotesque des courtisans

        A) Un comportement mécanique :

-deux propositions subordonnées circonstancielles de condition ouvrent le quatrain : « Si le maître se moque », « S’il ment » : les deux sont sujets (« le maître », donc le prince) de verbes négatifs (« se moquent »/  « ment ») , mettant en valeur le caractère mauvais du prince, dont les courtisans imitent les actions. Le parallélisme de construction des deux phrases souligne le comportement mécanique des des courtisans qui agissent sans réfléchir, en calquant leur réaction sur celle du prince. Les deux verbes au futur « feront » et « diront » restituent bien l’idée d’un comportement calqué sur celui d’autrui.

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