Analyse linéaire oral Cendrillon de Pommerat

Acte 1, Scène 1

Intro :

Cendrillon est une pièce écrite par Joël Pommerat en 2011. Cet auteur contemporain reprend le conte de Cendrillon et va le moderniser et aborder de nouveaux thèmes tels que le deuil et les relations humaines dans une famille recomposée. Dans son œuvre, une jeune fille perd sa maman et doit apprendre à vivre avec son père dans un nouvel environnement hostile. L’histoire nous est racontée par une narratrice dont on ne connaît que la voix. L’extrait est la scène d’exposition de la pièce. Lecture de l’extrait Quels sont les éléments particulièrement déroutants de cette scène d’exposition ? Cette scène se déroule en deux parties, dans un premier temps nous étudierons de la ligne 1 a la ligne 12, comment la narratrice créée du suspense puis de la ligne 13 a la dernière ligne, nous verrons comment l’intrigue est présentée.

1) La scène commence avec la voix de la narratrice s’adressant au public « je vais vous raconter une histoire ». Cela renvoie au conte « il était une fois » et à la transmission orale. Il y a donc une hybridation des genres entre conte et théâtre. L’utilisation des pronoms personnels « je », « vous » établit un lien étroit avec le spectateur et l’intègre au processus dramaturgique.

L’emploi du futur de l’indicatif dans cette citation suscite l’intérêt du spectateur en ménageant un effet d’attente. La périphrase « je vais vous raconter » repousse aussi le début du récit et créé du suspense d’autant que cette voix n’a pas d’identité et est très mystérieuse. Le cadre spatio-temporel est propre au conte, la narratrice situe l’histoire dans un espace-temps « très longtemps » et même « tellement longtemps » ou « tellement lointain ». La répétition de l’adverbe d’intensité « très » est un procédé d’écriture propre au conte et renvoie à l’imaginaire. Elle ne se rappelle pas de tout « je ne me rappelle plus si dans cette histoire c’est de moi qu’il s’agit ou bien de quelqu’un d’autre. » Elle n’a pas de passé mais s’inscrit dans un temps très long. On ne sait pas si c’est très longtemps après ou si elle représente la voix du conte qui traverse le temps et les pays. Elle nous rend actif grâce à l’emploi du présent de l’indicatif et du futur de l’indicatif « je sais que vous pourrez… »(l11), cela plonge le spectateur dans la représentation théâtrale. La narratrice renvoie à la tradition antique du prologue qui est omniscient. De plus la narratrice propose au spectateur de prendre de la distance avec ce qu’il connait du conte de Cendrillon. « si vous avez assez d’imagination » et induit donc que le spectateur va devoir s’échapper de ses stéréotypes et accepter de nouvelles propositions .

2) Le premier mouvement se clôt par la phrase courte « alors je commence » qui répond à l’impatience et l’attente du spectateur. La narratrice donne les éléments traditionnels d’une scène d’exposition en parlant d’ «une très jeune fille », le spectacle se place sous l’angle de la tragédie avec la mention d’un malheur imminent. «l23-24 Elle invite le spectateur à prendre en compte la dimension morale (didactique) de l’histoire, elle fait une mise en garde (l16à23) « Les mots ont failli avoir des conséquences catastrophiques sur la vie

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