Vision de Kant sur la bonheur et le devoir
Commentaire de texte : Vision de Kant sur la bonheur et le devoir. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Lucie Margotin • 7 Février 2024 • Commentaire de texte • 566 Mots (3 Pages) • 166 Vues
Dans Les Fondements de la métaphysique des mœurs, publié en 1785, Emmanuel KANT dit que : « Assurer son propre bonheur est un devoir (au moins indirect) ; car le fait de ne pas vivre content de son état peut être une tentation d’enfreindre ses devoirs ».
Dans cette citation, le philosophe nous livre sa perspective vis-à-vis de l’éthique et de la morale. Pour mieux la comprendre, nous allons donc diviser l’analyse de la citation en deux temps.
Dans une première partie nous allons pouvoir nous intéresser au début de la citation, où KANT nous dit que : « Assurer son propre bonheur est un devoir (au moins indirect) ». Par ces mots, nous voyons que le philosophe nous dit que le bonheur personnel est le seul devoir que nous ayons, mais il précise tout de même que ce devoir est indirect. Nous allons donc pouvoir voir pourquoi il nous dit ceci. En effet, KANT, en tant que philosophe empirique, estime que le bonheur qui est défini comme étant un état de satisfaction stable et durable vécu au présent, n’est qu’un idéal de l’imagination. C’est- à-dire que, pour KANT, le bonheur est quelque chose de subjectif, qui s’appuie donc sur des représentations mentales propres à chacun, basées sur leurs sens et leurs expériences personnels. De plus, pour KANT, il y aurait une forme de désillusion dans la quête du bonheur, car elle ne ferait appel qu’à la raison dite spéculative, c’est-à-dire fondée sur la connaissance des aspects du monde qui ne sont as directement accessibles par l’expérience empirique. Ici, KANT ne considère pas la recherche du bonheur en elle-même comme un impératif catégorique, mais comme un moyen d’atteindre la morale, qui est pour lui, le seul devoir que nous ayons. Le bonheur, chez KANT, est donc un devoir aux fins de l’éthique, et devient alors indirectement un devoir, d’où la précision entre parenthèses, « (au moins indirect) ». Ainsi, le concept subjectif et personnel qu’est le bonheur est mis, ici, au service de la morale, un concept plus large et universel, qui convient à tous les hommes sans distinction.
Dans un deuxième temps, nous allons maintenant pouvoir nous intéresser à la fin de la citation où KANT dit que « le fait de ne pas vivre content de son état peut être une tentation d’enfreindre ses devoirs ». Ici, le philosophe suggère que le mécontentement personnel peut être une tentation majeure qui peut pousser les individus à violer leurs principes moraux, dans le but de satisfaire leur bonheur personnel. En effet, l’homme malheureux et frustré est constamment tiraillé par l’envie d’enfreindre leurs devoirs afin d’apaiser son malheur. Ainsi, chacun est spontanément porté à chercher son propre bonheur afin d’assouvir ses inclinations. Toutefois, le fait de satisfaire ses envies ce n’est pas agir de manière morale ; car selon KANT, pour devenir moral, il faut agir de manière désintéressée. Or, ici, la personne agirait dans son propre intérêt et donc ferait preuve d’égoïsme.
Pour résumer en quelques mots, chez KANT, le seul devoir que nous ayons est celui d’être moral. Et, le bonheur peut ainsi, avoir son rôle dans l’atteinte de ce devoir, en créant une atmosphère favorable à son exercice. Toutefois, il ne faut pas se méprendre et penser que le bonheur en lui-même est un devoir. Par conséquent, bonheur et devoir, chez KANT, ne sont pas ennemis, mais ne sont pas pour autant synonymes.
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