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Nos désirs ont-ils une fin ?

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Par   •  5 Mars 2023  •  Dissertation  •  1 714 Mots (7 Pages)  •  251 Vues

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    « Il y a deux tragédies dans la vie : l'une est de ne pas satisfaire son désir et l'autre de le satisfaire. », disait Oscar Wilde, dans son œuvre L'Eventail de Lady Windermere.

On peut définir, en effet, le désir comme un sentiment de manque, de tension avec un objet, il est le lien même entre un sujet désirant et un objet désiré. Il est donc une aspiration profonde de l’homme, et c’est cette prise de conscience d’un manque qui est source de frustration en l’absence de cet objet, et de satisfaction en sa possession.

Par conséquent, le plaisir est t-il dans l’accomplissement de nos désirs ?

L’intitulé « Nos désirs ont-ils une fin ? » nous amène à nous interroger sur le sens du terme « fin », puisqu’il est polysémique, il mérite une attention particulière.

En effet, il est à la fois le but, l’objectif en vue du quel on agit, mais il est également le terme, la fin, ainsi n’existe t il qu’une seule fin, ou y en a t-il autant que de désirs ?

Ipso facto, nous pouvons nous demander si le désir tend-il nécessairement vers une fin ?

Pour répondre à cette problématique nous verrons en premier lieu comment le désir semble avoir une fin ; un objectif et un terme et que la multiplicité des désirs admet une multiplicité des fins.

Par la suite, nous verrons en deuxième lieu comment le désir est plutôt sans limite, infini et enfin, nous ne nous demanderons pas si le désir a une fin, mais nous verrons qu’il est la fin, le but de toute chose.

    La définition même du désir, du moins celle qu’on trouve le plus couramment, nous porte à croire que nos multiples désirs tendent bien vers une même fin, à la fois un but et un terme.

    Tout d’abord, si dans le langage courant on parle « d’objet du désir », c’est que chacun peut identifier un but précis à son désir, ainsi la multiplicité des désirs admet une multiplicité des fins.

Dans le Banquets de Platon, Socrate stipule que c’est le manque des « choses bonnes et belles » qui provoque le désir pour atteindre le Beau et le Bien, et c’est ce chemin vers cet objectif précis qui est le point de départ du désir. De ce point de vue là, le désir a bien un finalité.

    Cependant, chaque désir a comme fin sa propre satisfaction, ainsi on peut s’appuyer sur la pensée des Anciens, qui attachaient au désir de connaissance une grande importance, car il est alors le moyen de satisfaire cet objectif : connaître. Mais si la satisfaction est la fin immédiate du désir, alors chaque désir tend à satisfaire un désir plus lointain, et c’est en désirant un désir pour un autre que par transitivité on désire la fin ultime à nos désirs. On peut ainsi en déduire que si l’on désire la fin ultime de nos désirs, c’est bien vers le seul désir désirable pour lui même que tend le Désir, là ou il admet une asymptote, le bonheur.

    Enfin, il y bien dans une certaine mesure une limite au désir, et selon Epicure, pour limiter les troubles il faut limiter le désir. En effet, dans sa lettre à Ménécée, il stipule que tout homme doit parvenir à l’ataraxie, l’absence de troubles, et doit se cantonner à satisfaire uniquement les désirs naturels et nécessaires, c’est à dire ceux qui ont but précis comme se nourrir, ou dormir. Ainsi, les désirs naturels mais non nécessaires sont à éviter car il y a un risque de ne pas parvenir à les satisfaire, comme par exemple le désir de vouloir transformer le plomb en or car il n’a pas de limite ; il faut donc le limiter. Quand à lui, le bouddhisme propose ne supprimer simplement le désir, et ceux, à travers la mort, le nirvana.

    Pourtant on sent que le fait de rationaliser le désir, et de ne satisfaire uniquement que le nécessaire, ne permet pas de répondre à toute les subtilité du désir, en particulier les caractéristiques propres au désir amoureux, érotique, plus difficilement limitable.

On atteint donc ici la limite de cette thèse, ce qui nous fait envisager dans une certaine mesure la possibilité d’un désir sans fin.

Ce cycle sans fin du désir, c’est celui d’un désir que ne peut être délimité dans le temps, ni dans l’espace, un désir en quelque sorte infini.

    Tout d’abord, quoi de mieux que la société de consommation pour illustrer l’infinitude du désir, puisque la plupart d’entre nous se ruent pour acheter des objets, et après une certaine durée, s’en détourner pour en désirer un autre.

Comme l’enfant qui, émerveillé par un cadeau, finit un jour par s’en détourner pour désirer un autre jouet, l’homme est prisonnier de la boucle infinie du désir.

En effet, dans Georgias, Platon conceptualise la vision du bonheur comme celle d’un tonneau plein.

Ainsi, il associe la boucle sans fin du désir à l’image d’un tonneau percé ou tous nos efforts pour le remplir son vain car il finit toujours pas se vider, en d’autres termes ; nous désirons toujours quelque chose, et une fois le désir satisfait, le bonheur n’est qu’éphémère ce qui provoque un manque constant.

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