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Marc Aurèle analyse

Commentaire de texte : Marc Aurèle analyse. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  23 Avril 2023  •  Commentaire de texte  •  2 127 Mots (9 Pages)  •  622 Vues

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Marc Aurèle, empereur romain du 2ème siècle, vivait dans un climat de tension et de guerre. Pourtant, le philosophe en lui prônait la paix et la retraite au plus profond de soi afin d’atteindre l’harmonie absolue. Il se lia donc avec le mouvement stoïcien selon lequel l’Homme se suffit à lui-même. Il rédige ses Pensées pour moi-même, dans lequel il relate ses croyances philosophiques sur l’Homme et le monde.

Dans cet extrait de son ouvrage Pensées pour moi-même, Marc Aurèle propose ses idées sur la retraite ainsi que l’influence de l’extérieur et de notre intérieur dans nos vies. Le philosophe soutient la thèse que seul notre intérieur, notre « âme » a de l’importance et de l’influence. Le monde extérieur n’est qu’indifférence.

Nous pouvons repérer deux mouvements de réflexion : dans un premier temps (l.1-7), Marc Aurèle explique pourquoi « l’âme », soit la conscience, est le seul lieu où l’Homme peut faire une retraite convenablement. Dans un deuxième temps (l.8-14), il énonce des idées indispensables que le lecteur doit appliquer afin de trouver cette harmonie.

               « Les gens se retirent à la campagne, au bord de la mer, à la montagne. Toi-même, tu as coutume de rechercher plus que tout ce genre de retraite. ». C’est très souvent que les individus cherchant une certaine paix et tranquillité pour s’isoler et travailler sur eux-mêmes partent dans des lieux plus reculés de la société telle que les plages ou les campagnes. Pour Marc Aurèle, cette pratique n’est que vulgarité puisque chacun peut se retrouver dans son âme au plus profond de lui-même. Ainsi, partir dans différents lieux afin de faire ça retraite serait superficiel et inutile, puisqu’au lieu de s’occuper du but premier qui est de se retrouver soi-même, les individus cherchant à avoir un lieu tranquille se préoccupent de détails futiles tels que l’environnement où ils font leur retraite. Ils se laissent ainsi influencer par le monde qui les entoure et ne sont plus « maîtres d'eux-mêmes ». Pour Marc Aurèle, le seul endroit calme où l’Homme ne sera jamais dérangé par des « tracas » est « l’âme ». De plus, l’utilisation du verbe « permis » (l.3) montre l’accessibilité de cette pratique de la retraite dans son âme. L’idée de devoir partir dans un lieu peut retenir les personnes n’en ayant pas les moyens, laissant ainsi cette pratique aux plus aisés. Or, si chaque personne favorisait le plus profond de lui-même comme lieu de retraite, alors chacun aurait la possibilité la faire. Pour Marc Aurèle, ceux portant importance au lieu où ils font leur retraite font une stupidité. La retraite physique n'est qu'une excuse empêchant l’Homme a réussi à effectuer une vraie retraite philosophique dans le lieu le plus approprié : son âme. Il voit la retraite dans différents lieux comme une fuite. Les individus favorisent la retraite physique fuit donc la vraie retraite spirituelle en se donnant l’illusion de se ressourcer sans aller au cœur du problème. Il favorise donc la retraite spirituelle à la retraite physique.

               « Surtout s’il possède les trésors intérieurs qui lui permettent, dès qu’il s’est penché sur eux de se sentir à l’aise ». Pour comprendre cette partie de texte, il faut tout d’abord se demander : « qu’est-ce que les trésors intérieurs ». Pour cela, il faut rechercher la notion même de la retraite dans son soi-même. Lorsque quelqu’un fait une retraite, il découvre sa souveraineté ,il apprend à accueillir ses émotions, il se recherche et se découvre à nouveau, il essaye de trouver sa paix intérieure, il prend conscience de lui-même. Ce sont toutes ses notions qui forment le trésor intérieur et qui, lorsqu’elles sont maitrisées, permettent à l’Homme de se sentir « à l’aise ». Marc Aurèle le dit lui-même, lorsqu’il parle d « être à l’aise », il désigne l’ « ordre parfait ». Mais qu’est-ce qu’est vraiment l’ordre parfait ? Il nous explique tout d’abord que l’ordre parfait se trouve en se penchant sur les trésors intérieurs (l.5). De plus, la connotation ordre parfait nous rappelle quelque chose d’harmonieux. Nous pouvons donc en déduire que lorsqu’il parle d’ordre parfait, il fait en réalité référence à l’harmonie. Lorsque l’Homme a trouvé ses trésors intérieurs et les étudie, il parvient à être en harmonie. Et c’est cette harmonie qui rend l’Homme à l’aise à l’intérieur comme à l’extérieur de lui-même. Nous pouvons finalement nous pencher sur la dernière phrase de cette première partie : « Adonne-toi donc sans cesse à cette retraite et retrouve ainsi ta vigueur » (l.5-6). Dans cette phrase, demande au lecteur avec l’impératif « adonne toi » de toujours faire cette retraite avec ardeur et continuellement. Finalement, Marc Aurèle termine sur la notion de la vigueur. D’après lui, à l’aide de cette retraite, le lecteur pourra retrouver sa vigueur. La vigueur est ici la force. La force d’agir, la force de résister aux « tracas » de la vie qui peuvent être interne ou externe. La vigueur est aussi et surtout la force d’être maître de soi.  Ainsi, d’après Marc Aurèle, l’âme est le seul endroit où l’être peut faire une retraite et la clé d’accès à l’harmonie, si l’individu possède déjà des trésors intérieurs, afin de retrouver sa force.

               Bien que Marc Aurèle nous ait démontré que l’âme est le seul lieu où l’Homme peut travailler sur lui-même, ce travail ne se fait tout de même pas sans connaissances ni règles. Le philosophe nous rappelle donc l’attitude à avoir ainsi que les règles à toujours garder à l’esprit durant notre retraite. 

        

« Et avant tout, sans tourment ni tension excessive, sois un homme libre, regarde la réalité comme l’être viril, l’être humain, le citoyen, l’animal mortel que tu es »(l.8-9). Ici, Aurèle explique aux lecteurs l’attitude nécessaire afin de réussir cette retraite. Il commence tout d’abord par dire qu’il faut effectuer cette démarche « sans tourment ni tension excessive ». Par cela, il dit qu’il ne faut pas se stresser ni s’angoisser sur ce qu’il faut faire, mais plutôt de le faire de manière relaxer, calme,  sans prise de tête. D’après lui, il faut tout d’abord être « un homme libre ». Un homme libre en philosophie est un homme qui n’est pas déterminé par des contraintes qu’il ne maîtrise pas. Il dispose librement de sa personne et de ses biens. Ainsi, il contrôle ce qu’il peut contrôler et ne se laisse pas déstabiliser parce qu’il ne peut contrôler. Il faut ensuite « regarder la réalité ». Tout d’abord « comme l'être viril ». C’est-à-dire regarder la vérité avec courage, ne pas se laisser dépasser par la peur de ce qui va se passer ou ce qui s’est passé. Il faut accepter la réalité. Marc Aurèle nous dit également qu’il faut la regarder comme « l’être humain ». En philosophie, ce qui différencie l’être humain de l’animal, c’est sa capacité à raisonner et à prendre conscience. Il nous demande donc ici de la regarder la réalité avec raison, en prenant conscience de cette réalité. Puis il faut la regarder comme « le citoyen ». Ici, le citoyen est celui qui a des droits, celui qui a une capacité d’agir. Il ne fait attention qu’au partis qu’il maitrise et contrôle de la réalité. Finalement, il faut regarder la réalité « comme l’animal mortel que tu es ». Cette phrase a une très grande signification. Elle permet de rappeler que même si l’Homme est « supérieur » aux restes des animaux, même s'il a du pouvoir, la raison, conscience, il ne reste pas moins un animal mortel. Ainsi, Marc Aurèle demande ici au lecteur de prendre conscience de sa condition d’animal mortel : la fatalité est une réalité de la vie. L’Homme finit par mourir. Il ne faut pas voir cette fatalité en mal, il ne faut pas se tourmenter face à cette fin inévitable. Il faut juste en prendre conscience et l’accepter. L’Homme ne contrôle pas la mort et le temps, alors l’Homme ne devrait pas s’accabler face à cette incontrôlable fatalité. 

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