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Bonheur et temps font-ils toujours bon ménage ?

Dissertation : Bonheur et temps font-ils toujours bon ménage ?. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Avril 2023  •  Dissertation  •  3 045 Mots (13 Pages)  •  262 Vues

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Lou

SPADONE

TG7

Dissertation de philosophie

Bonheur et temps font-ils toujours bon ménage ?

On entend souvent dire que le temps résout tous les malheurs. Concrètement cela voudrait dire que le temps nous permettrait de guérir des blessures intérieures ou extérieures et qu’en donnant le «

  • temps au temps », nous pourrions aller mieux. Le temps est associé à l’opportunité du bonheur grâce à la prise de conscience de ce dernier, mais le temps qui passe ne cesse de nous rapprocher de notre inévitable destin qui est la mort. Dans cette idée du bonheur en fonction du temps : « bonheur et le temps font-il toujours bon ménage ? »

D’une part, le temps qui défile est une succession d’événements pouvant nous rendre heureux à l’instant présent. D’autre part nous avons également conscience que ses moments sont éphémères et que nous ne sommes pas réellement heureux car ils ne durent point dans le temps. Alors comment harmoniser avec sagesse le bonheur qui est un état de satisfaction durable, un état de plénitude où nous sommes comblés et où nous n’éprouvons pas de manque et de souffrance de l’esprit et du corps, avec le temps qui est, quant à lui, une succession d’instants éphémères et dont le cours incessant ne peut être arrêté ni renversé?

Nous nous interrogerons d’abord autour de l’écoulement du temps qui est perçu et vécu comme un obstacle à notre bonheur. Puis nous verrons qu’il faudrait faire abstraction du temps pour vivre heureux. Enfin nous démontrerons que le bonheur et le temps peuvent faire bon ménage quand ils sont bien vécu et avec sagesse

Depuis le début de l’humanité, le temps rythme la vie des hommes. Le temps est une continuité indéfinie, un milieu où se déroule une succession d’événements. Nous pouvons le définir comme une durée qui s’écoule. Mais pour les hommes cet écoulement du temps est généralement vécu et perçu comme un obstacle au bonheur.

En effet dans nos sociétés, nous pouvons souvent entendre les hommes se plaindre que le temps passe trop vite, qu’ils n’ont jamais le moment de faire les choses. Mais ce temps qui passe ne cesse de nous rappeler notre finitude, créant ainsi un sentiment anxiogène face à ce que nous ne pouvons pas éviter : la mort. Cette prise de conscience envers notre finitude et face au vieillissement peut être mal vécu chez certaines personnes qui alors n’atteignent pas le bonheur. Selon eux l’écoulement trop rapide du temps est l’obstade de leur quête du bonheur car ils n’arrivent pas à saisir l’instant présent. Dans Le temps et l’éternité, Lavelle dit que le temps et son irréversibilité est « celui qui donne à notre vie tant de gravité et ce fond tragique dont la découverte fait naître en nous une angoisse que l’on considère comme révélatrice de l'existence ». Nous pouvons donc voir que lorsque nous prenons conscience de la finitude, cela apporte une certaine valeur à la vie car nous savons que celle-ci ne dure indéfiniment Mais cette prise de conscience peut nous rendre anxieux face à la mort qui arrive trop vite, ne nous laissant

pas l’opportunité d’accomplir nos projets. L’angoisse est caractérisée par Lavelle de « révélatrice de l’existence » car les hommes passent plus de temps a être anxieux de leur mort future, car il considèrent que le temps passe trop rapidement, les empêchant de satisfaire leurs désirs. De plus, la non connaissant du moment de notre mort peut avoir un impact sur la manière dont nous vivons le présent. C’est à dire que l’homme, sachant qu’il n’est pas étemel, se retrouve face à une peutr de l’avenir incertain qui peut le freiner dans ses actions. L’homme est donc conscient du temps qui passe et qu il n'est pas étemel. Ainsi, quoi qu’il fasse, il est voué à disparaître.

Les hommes sont impuissants face au temps car ils ne peuvent en être les maîtres. Ils se retrouvent face à l’incertitude de l’avenir créant une atmosphère anxiogène. Nous pouvons alors être spectateur de l’écoulement inévitable du temps créant un obstacle à notre bonheur. Comme le dit Lavelle « L’irréversibilité constitue pourtant le caractère le plus essentiel du temps ». Cela marque bien le fait qu’une fois passé, nous ne pouvons pas revenir sur les faits, nous mettant ainsi dans un sentiment d’impuissance du passé. Par exemple une personne ayant vécu un drame sait pertinemment qu’elle ne pourra pas revenir dessus et donc modifier le passé. Ainsi il subit son drame sans pouvoir agir dessus, le mettant alors dans l’impuissance. Dans une vie, l’homme ne peut réaliser tous ses désirs à cause de l’écoulement du temps. Alors pour l’homme, le temps est tragique car il le limite et le contraint dans ses désirs. Le temps est vu comme un adversaire face à notre bonheur.

Parfois le temps est synonyme de déception ou même de blessure à cause d’un passé qui peut être douloureux, sachant que l’on ne peut avoir d’impact sur le temps. Ce qui s’est passé reste gravé en nous. Le poids du passé peut impacter le bonheur futur. Vivre dans le passé ne permet pas de nous tourner vers l’avenir et donc d’avancer dans la vie.

Mais le présent est également signe de déception et de blessure, Nous pouvons être déçu face à ce qu’il nous réserve car nous sommes dans l’impuissance d’agir pour changer le cours des choses, nous rendant ainsi anxieux face à l’avenir que nous cherchons à organiser et anticiper. Comme le dit Pascal dans Les pensées : « C’est que le présent, d’ordinaire, nous blesse. Nous le cachons à notre vue, parce qu’il nous afflige; et s’il nous est agréable, nous regrettons de le voir échapper. » Concrètement, nous n’arrivons pas à vivre dans le présent car nous sommes en « guerre » contre le temps, en ne prenant pas soin de profiter de moments qui se déroulent, mais en regrettant d’avance que ces moments agréables se terminent. Lorsque que nous passons notre vie à subir le temps qui passe, soit parce que nous sommes inquiets de notre finitude, soit parce que nous n’avons aucune capacité d’agir sur ce dernier, mais encore car nous vivons constamment entre la peur de l’avenir, la déception du passé ou l’oubli du présent, nous ne pouvons être en harmonie avec notre relation temporelle et nous en oublions de rechercher le bonheur. Dans ces conditions, l’homme est contraint par le temps qui passe et le perd en oubliant de vivre, ce qui le rend malheureux. Mais l’homme ne peut-il se résoudre au malheur et ne doit-il pas tenter d’être heureux en oubliant le temps qui passe ou en fuyant le présent ?

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