Les Sophistes et la relativité de la vérité

INTRODUCTION

Le concept de vérité, si trivial dans la vie quotidienne, devient d’une grande importance du moment qu’il est discuté. Se demander ce qu’est la vérité, ou à quoi elle peut être reconnue, demande l’éclaircissement immédiat d’un concept qui tout à coup nous échappe. Essentiellement liée aux concepts de connaissance, de certitude, de confiance, mais aussi de fausseté, de tromperie et d’erreur, l’idée qu’on a de la vérité transparaît à travers les croyances individuelles, les pratiques scientifiques, mais aussi à travers le fonctionnement des groupes et des sociétés.

Ce caractère englobant de la question de la vérité apparaît dès les débuts de la philosophie.

Il y a, dans l’histoire de la pensée, de mauvaises fréquentations qu’il est conseillé d’éviter soigneusement. Au premier rang se trouvent les sophistes. Professeurs nomades voyageant à travers la Grèce du Ve siècle avant Jésus-Christ, les sophistes firent de l’art de bien parler sur n’importe quel sujet un métier.

Selon Platon, les sophistes rejettent ce qu’il considère être l’ultime réalité, et s’efforcent d’expliquer l’univers sous son seul aspect phénoménal.

Dans notre sujet de recherche, nous parlerons des sophistes et de leurs caractéristiques, expliquant qui ils étaient, à quelle époque ils sont apparus, qui étaient les plus reconnus et quelle façon de penser ils avaient de la vérité.

1. LES SOPHISTES

1. Qui étaient les sophistes ?

Les sophistes étaient des philosophes et des enseignants de l'enseignement de la sagesse, qui maîtrisaient l'art de l'oratoire et de la rhétorique.

De cette façon, la mauvaise réputation qu'ils avaient fait utiliser le terme de sophiste pour désigner les personnes manipulatrices et fausses, avec un oratoire qui s'éloigne de la vérité. De même, ils ont eu différents détracteurs, parmi lesquels Socrate et plus tard Platon se distinguent.

Il faut garder à l'esprit qu'à cette époque historique, en Grèce, une démocratie parlementaire s'était instaurée, où les lois étaient acceptées par le débat entre citoyens. Pour cette raison, maîtriser la rhétorique était un point clé pour influencer la politique et influencer les autres. Son discours était persuasif, c'est-à-dire l'art de convaincre quelqu'un sur un sujet ou un problème.

1. Les différents caractéristiques des sophistes

Ils présentent des caractéristiques différentes qui les distinguent des courants précédents, se présentant contrairement à la pensée d'autres philosophes renommés comme Socrate, ils proposent le subjectivisme, compris comme une position philosophique qui accorde une importance particulière au sujet.

En effet, les sophistes étaient des professionnels de la rhétorique, dont la pratique professionnelle consistait à transmettre l'art du discours. Les êtres humains, les hommes vivant dans la société et la culture étaient les sujets d'intérêt de ces philosophes, dont l'objectif principal était de réussir dans le débat, de gagner et d'influencer l’adversaire.

Il y a d'autres caractéristiques remarquables des sophistes. Voyons quelles caractéristiques étaient remarquables et les définissent

1. L'utilisation de la rhétorique

Le moyen le plus utilisé par les sophistes pour transmettre leur savoir était la rhétorique, qui consiste en un ensemble de techniques permettant au sujet de s'exprimer et de mieux communiquer. La manière de transmettre son enseignement était unidirectionnelle et fermée, c'est-à-dire qu'eux seuls parlaient et que leurs auditeurs ne pouvaient pas les interrompre. De la même manière, son discours a transmis beaucoup d'informations mais de manière synthétisée.

1. Courant subjectiviste

Les sophistes ont été les premiers penseurs à poser le subjectivisme, courant qui se distingue pour donner une plus grande importance aux sujets par rapport aux objets. De cette façon, ils affirment qu'il n'y a pas une réalité unique et que la connaissance de celle-ci dépend de chaque sujet, de ses expériences, valeurs, croyances et émotions. En d'autres termes, ils croyaient que la réalité n'existe pas sans le sujet, sans l'intervention de son esprit.

1. Relativisme moral

Lié au point précédent, l'inexistence de la réalité sans le sujet, la même chose se produit avec la distinction entre le bien et le mal. Une des caractéristiques des sophistes est que pour eux, il n'y a pas de règle universelle qui dicte ce qui est bien et ce qui est mal, mais dépendra de chaque individu, de ses valeurs et de sa morale. Ainsi, il y aura différentes opinions sur ce qui est bon et mauvais, toutes étant également valables.

1. La finalité instrumentale de la philosophie

Etant des philosophes professionnels qui étaient payés pour enseigner leur savoir ; comprendre la philosophie comme un moyen de transmettre les techniques nécessaires pour être un bon orateur, un trait qu'ils valorisaient comme essentiel pour réussir en politique et réussir à influencer les opposants, ce qui était le but de leurs actions.

1. Le but du discours

Le but ultime du discours était de convaincre, quelles que soient les stratégies utilisées ou la véracité ou le sens du discours. Les sophistes enseignaient la technique de la persuasion et leurs élèves assimilaient passivement les informations, c'est-à-dire qu'ils ne pouvaient pas faire de contre-arguments ou remettre en question les connaissances soulevées, cela n'a pas été débattu pendant les cours.

1. L'importance de la démocratie

Le système de la démocratie parlementaire a permis aux sophistes de mettre leurs compétences à profit et de participer à la politique. L'intervention citoyenne dans les questions politiques a profité à ces philosophes dont le rôle était de former les citoyens à la persuasion et au débat. Ils croyaient que seules les personnes formées et connaissant les stratégies appropriées pouvaient participer au débat démocratique.

1. Le bonheur de l'individu

En faisant le bilan des traits les plus caractéristiques que l'on connaisse des sophistes, le besoin de réussir, de se démarquer, de pouvoir vaincre ses adversaires ressort en eux l’objectifs liés à être le meilleur.

Ainsi, il n'est pas surprenant que leur façon d'atteindre le bonheur, d'être heureux, soit liée au succès, à la renommée, à influencer les autres et à être reconnu. Le but n'est pas de présenter un discours valide ou cohérent, ce qui est utile dans le domaine de la politique, mais de réussir par le discours. C'est la raison du bonheur.

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