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Le doute et l'idée de Dieu

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Par   •  18 Avril 2024  •  Dissertation  •  2 446 Mots (10 Pages)  •  105 Vues

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Le doute et l'idée de Dieu

Le doute est un état d’incertitude, de questionnement et de réflexion de l’esprit sur la fiabilité, la vérité, l’authenticité d’un élément. C’est une remise en question qui nécessite que nous en arrivions à bout pour sortir de cet état d’insatisfaction de notre subjectivité. Le doute concerne des faits divers du quotidien devant lesquels nous hésitons ou nous sommes perplexes. La conjonction de coordination “et” juxtapose au doute l’idée de Dieu. Cela suppose un lien établi entre ce doute, qui manifeste un angle imparfait de l’homme, incapable d’accéder à la connaissance absolue de manière immédiate, et Dieu, qui est vu a contrario comme un être parfait, éminemment supérieur et qui a connaissance de toute chose. L’idée de Dieu reviendrait alors à être définie comme une idée subjective selon laquelle un individu pourrait considérer Dieu comme la solution au doute. L’idée ici est vue comme un moyen, une alternative pour résoudre un problème existentiel. Il s’agit d’un point de vue, d’une croyance, d’une forme de théorie selon laquelle Dieu apporterait des réponses à nos incertitudes. Cependant, la conjonction de coordination “et” laisse aussi supposer une distinction. De fait, le doute est souvent considéré comme contraire à la foi. Il faudrait comprendre comment le doute, souvent associé à la raison et à la rationalité, pourrait interagir avec la foi religieuse, qui peut être basée sur des convictions profondes et des expériences spirituelles. Il est également judicieux de considérer la diversité des croyances. L’idée de Dieu peut faire l’unanimité individuellement mais qu’en est-il à l’échelle universelle, quand on sait qu’il existe des athées, des sceptiques, des nihilistes ou encore des agnostiques. Comment l’idée de Dieu peut-elle s’appliquer à ces catégories de personnes ? Le doute se présente à la fois comme un moyen de compréhension du divin mais, après objections, se présente aussi comme une remise en question. L’idée de Dieu peut également être interprétée comme la volonté de Dieu à notre égard. Pourquoi chercherait-il à nous faire douter et nous laisserait-il dans cette confusion ? Qu’avons nous à y gagner ? Par conséquent, on peut se demander si l’on a besoin de l’idée de Dieu pour sortir du doute. Nous pouvons chercher matière à réflexion dans les Méditations métaphysiques de Descartes, qui met l’accent sur le doute et l’idée de Dieu. C’est une question au centre de la philosophie. Nous verrons que, certes, le doute est un état d’incertitude qui peut trouver sa réponse dans la métaphysique et l’idée de Dieu, mais que l’idée de Dieu n’est pas une idée absolue et universelle, ce qui laisse penser que d’autres alternatives sont envisagées. Enfin, il sera question de l’idée de Dieu, à savoir sa volonté à notre égard lorsqu’il permet l’établissement du doute.

        Chez Descartes, le doute est une interrogation, une réflexion de l’esprit sur la réalité, sur le monde qui nous entoure. C’est un état d’incertitude lié à l’intervention de la subjectivité. En effet, d’après Descartes, dans les Regulae, tout notre monde objectif repose dessus car nos tentatives de justification de ce monde relèvent d’un besoin, d’une nécessité d'accéder à une évidence, or même les sens sont trompeurs donc on doute de tout ce que l’on connaît de manière méthodique pour pouvoir tout reconstruire et ne plus avoir à douter. Cet état d’incertitude conduit à une déréalisation du monde qui nous pousse à prendre conscience de notre ignorance. Descartes introduit, dans les Méditations métaphysiques, un doute hyperbolique qui conduit à mettre en péril à la fois la subjectivité et l’objectivation du réel. Or, dans une telle situation d’incertitude et de scepticisme, l’absence de réponse peut conduire l’homme vers la folie et des tourments considérables. Descartes cherche à résoudre ce problème par l’idée de Dieu, c'est-à-dire par le biais d’une théorie qui ne fait pas l’objet de preuves expérimentales mais qui dans le cadre du doute hyperbolique se trouve être une solution, certes, imaginée mais cohérente. De fait, Descartes veut sortir la foi du domaine de l’expérience, c'est-à-dire du subjectif. Il fait de cette idée quelque chose d’innée,

à savoir que Dieu est cet infini par opposition à nous qui sommes finis, dont on ne peut douter et qui permet de restaurer la confiance dans la raison, car Dieu, en tant qu'être parfait, ne permettrait pas une tromperie systématique dans nos facultés cognitives. Il à la connaissance de tout et nous garantit l’accès à la vérité car nous sommes trop imparfaits pour être la source même de la vérité. Le problème de cette croyance de Descartes est que tout le monde n’a pas foi en Dieu et ne peut donc pas accepter l’idée de Dieu comme solution au doute hyperbolique, alors comment Descartes résout-il ce problème ? 

        Descartes peut venir à bout de ce problème par l’instrumentalisation de Dieu comme moyen de sortir du doute. En effet, il ne s’agit pas, en utilisant l’idée de Dieu comme solution au doute hyperbolique, de fonder une croyance religieuse. Descartes ne cherche pas à faire de nous des croyants. Avec l’idée de Dieu, on ne croit pas en Dieu pour lui-même, par volonté d’avoir foi et d’accroître notre spiritualité, mais on l’utilise comme moyen pour conforter notre vision du monde et pouvoir vivre hors du doute. Descartes ne cherche pas à faire de nous des croyants au sens religieux, mais plutôt à établir une fondation solide pour la connaissance et la certitude. Son projet est davantage axé sur la recherche de certitudes indubitables et sur la construction d'un système philosophique basé sur la raison. S’il ne cherche pas à faire de nous des croyants, l’idée de Dieu ne serait qu’un moyen de consolider son système. Il ne s’agit pas de croire en Dieu et en tous les textes liés à son existence, à le prier et à le vénérer. Descartes n’utilise aucun vocabulaire religieux pour nous pousser à y croire. Il s’agit bien d’un raisonnement et d’une volonté d’instrumentaliser cette force supérieure pour arriver à une fin: sortir du doute. C’est pour cela que l’idée de Dieu arrive après le cogito. Une fois qu’on est certain d’être quelque chose, à savoir une substance pensante, nous devons garantir la véracité de nos pensées et, Dieu peut justement nous faire sortir de l’ignorance à partir de cette connaissance innée que nous devons exploitée. Il s’agit donc d’une relation instrumentalisée. Descartes efface donc ici la tension entre doute et foi car on ne cherche pas à fonder une croyance religieuse en justifiant l’existence de Dieu. Toutefois, Descartes n’a conçu l’idée de Dieu, à savoir cette alternative envisagée comme solution, seulement pour le doute hyperbolique, mais pas pour le doute au sens large, et il faut quand même accepter l’existence inexpérimentée d’une force supérieure alors, peut on douter de l’idée de Dieu ?

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