Ada Lovelace

Dès le XIXe siècle, une jeune aristocrate anglaise, que l'on a pu retrouver aux côtés du docteur dans la deuxième partie de l'épisode Spyfall, c'est Augusta Ada Byron King, comtesse de Lovelace.

Née en 1815, Ada Gordon est la fille du poète Lord Byron et de la passionnée de mathématiques Annabella Milbank. Ada développe dès l'enfance une fascination pour son père fantasque, alcoolique et violent qu'elle n'a jamais connue. Sa mère, craignant qu'elle ne suive le modèle d'artiste dépravé qu'il représente, lui offre donc une éducation stricte et rigoureuse auprès de précepteurs réputés, mettant un point d'honneur sur les mathématiques et les sciences. Ceci est très mal perçu par la haute société de l'époque, Une jeune fille n'est pas censée utiliser son cerveau, ça va la fatiguer ! Pas de chance pour Ada, elle aura toute sa vie une santé vacillante, et ses nombreuses douleurs et nausées vont donner du grain à moudre aux gens adeptes de ses théories fumeuses. En 1835, Ada épouse William King, qui deviendra plus tard comte de Lovelace, et devint ainsi Lady Ada Byron King de Lovelace, Ada Lovelace pour faire court. Mais avant de l'épouser, Ada avait déjà commencé à se faire une place dans le milieu scientifique. En 1833, alors qu'elle a 17 ans, sa tutrice Mary Somerville lui présente Charles Babbage,

Un mathématicien reconnu travaillant sur la machine à différence, une calculatrice géante et extrêmement complexe équipée d'une imprimante. Cette machine fascine Ada et une relation d'amitié sincère se crée entre les deux. Pendant une dizaine d'années, ils correspondront régulièrement et Ada rendra de temps en temps visite à Babbage pour voir les évolutions de sa machine à différence. Il lui confie alors que celle-ci n'est qu'une mise en bouche comparée à celle qu'il est en train de développer, la machine analytique. Babbage avait eu cette idée en observant un métier à tisser de jacquard, basé sur un système de cartes perforées guidant des crochets et permettant de tisser à la chaîne des motifs complexes. Le principe, dans les grandes lignes, une carte perforée est poussée sur une série de tiges reliées à des crochets. Si la tige passe dans un trou, le crochet ne bouge pas. Sinon, la carte pousse la tige qui met le crochet en mouvement. La machine analytique fonctionne sur un modèle similaire. Les cartes perforées donnent des instructions à réaliser à la machine. Quand un rouage rencontre un trou, il reste immobile. Quand ce rouage rencontre la carte, il bascule et entraîne dans son mouvement un système très complexe d'engrenage.

Elle permet donc de réaliser des calculs beaucoup plus compliqués que la machine à différence. Mais Ada n'aura pas vraiment à ce moment-là l'occasion de s'intéresser plus à cette machine qui la fascine. Elle est rattrapée par la vie d'une femme de son époque, à savoir tenir un foyer et pondre des gosses. Elle en aura trois entre 1936 et 1939, et chacune de ses grossesses mettra sa santé à rude épreuve. Mais les grossesses ne sont pas en cause, dit-on ! Ce sont les mathématiques ! Ça la fait trop travailler ! Refais un gosse, Ada ! Là, tu verras, tu te sentiras mieux ! Autre temps, autre mœurs... En 1839, elle se replonge corps et âme dans les mathématiques, aux côtés de nouveaux tuteurs, mais elle reste aussi très proche de Babbage. En 1842, un ami physicien, Charles Wheatston, propose à Lovelace de traduire un article en français décrivant la machine analytique imaginée par Babbage, écrit par un mathématicien italien nommé Federico Luigi Menebrea. Lorsqu'Adar rend sa traduction à Babbage, celui-ci est impressionné. Elle a annoté l'article de Menebrea, ajoutant ainsi de nombreux détails, certains même auxquels Babbage n'avait jamais pensé.

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