L’Eglise et les pouvoirs laïcs du VIIe siècle au XIIe siècle

Laurette

Bart

Grp 7

L’Eglise et les pouvoirs laïcs du VIIe siècle au XIIe siècle.

• Sans l’Eglise, il n’y aurait pas de Moyen-Age » selon le spécialiste Philippe Contamine.

En effet, les guerres et l’instabilité qui suivent l’époque carolingienne (Xe siècle) instaure une peur du jugement dernier chez les fidèles et c’est ainsi que l’Eglise va s’affirmer dans cette société médiévale. L’Eglise occupera une place centrale dans tous les domaines: économique, social, politique et culturel. Au contraire, après que le roi est perdu du pouvoir au profit des Seigneurs, il va aussi perdre sa domination sur l’Eglise.

Les membres du clergé, « ceux qui prient » (oratores) occupe une place dominante par rapport aux deux autres ordres: les chevaliers et les travailleurs. Le clergé est dominé par le Pape, l’évêque de Rome, qui dirige l’ensemble du clergé et qui aura une influence considérable à cette époque. Sous l’autorité du pape, on retrouve les évêques qui ont le pouvoir sur un territoire appelé « le diocèse » puis on retrouve en-dessous les curés qui s’occupent d’une paroisse. Les évêques et les curés constituent le clergé séculier. Le clergé régulier, quant à lui, regroupe les moines et les abbés qui vivent à l’écart des villes dans des monastères ou des abbayes. Ils se consacrent à la prière et aux travaux manuels.

• côté de l’Eglise, on retrouve le pouvoir laïc qui correspond aux Rois et aux Seigneurs qui exerce des fonctions administratives, judiciaires et militaires sur un territoire donné. Tout comme l’Eglise, le pouvoir laïc est hiérarchisé. Les Seigneurs jureront fidélité au Roi mais cette tendance va se renverser au Xe siècle. En effet, petit à petit, le roi va perdre de son pouvoir au profit des Seigneurs ce qui augmentera la puissance de l’Eglise.

Ce sujet nous amène finalement à nous interroger sur la nature des liens entre l’Eglise et le pouvoir laïc: quelle institution domine l’autre ? Sont-elles complètement opposées et restent-elles liées ?

Nous nous demanderons alors comment l’Eglise a su s’imposer sur le pouvoir laïc. Nous verrons dans une première partie les tensions et accords entre le pouvoir laïc

et l’Eglise puis la puissance de celle-ci.

I- L’Eglise et les pouvoirs laïcs: entre tensions et accords

• partir du XIe siècle, le Pape ne veut plus seulement représenter le pouvoir spirituel, c’est à dire qui guide les hommes dans la religion mais aussi le pouvoir temporel, qui maintient l’ordre social. Pour ce faire, l’Eglise va réformer ses principes et redéfinir ses relations avec les pouvoirs laïcs. Ce double-pouvoir va faire concurrence aux Rois et aux Seigneurs et entrainera conflits mais aussi alliances.

A- L’arrivée de nouvelles réformes: une séparation entre l’Eglise et les pouvoirs laïcs

Plusieurs réformes vont être lancées par plusieurs Papes et prendront le nom de

• reforme grégorienne » en référence au pape Grégoire VII qui régna de 1073 à 1085. Ces réformes n’ont pas réellement pour but d’améliorer la vie des chrétiens mais plutôt d’obtenir le pouvoir temporel et d’éloigner les pouvoirs laïcs des affaires religieuses.

Avant de s’attaquer au pouvoir laïc, le Pape va commencer par écarter l’influence du basileus, le chef de l’Eglise chrétienne d’Orient dont l’empire a persisté malgré la chute de celui d’Occident. Cette opposition causé par le Pape va entrainer un schisme en 1054 entre l’Eglise d’Orient et d’Occident.

Ensuite, le Pape et notamment Grégoire VII s’est attaqué au pouvoir laïc. Il ne veut plus que le pape soit choisis par l’empereur mais plutôt par ses cardinaux, les cardinaux étant des clercs proches du pape. De plus, il veut contrôler la désignation des évêques et des abbés. C’est deux décisions vont cependant être contesté par l’empereur Henri IV: c’est ce que l’on appelle la querelle des investitures. Par ces réformes, le Pape souhaite éviter le contrôle des pouvoirs laïcs sur le pouvoir spirituel. Les successeurs de Grégoire VII vont poursuivre cette lutte pour l'indépendance de l’Eglise et le renforcement de l'autorité du pape au point où sous Innocent III (1198 – 1216), le pouvoir pontifical est à son apogée, le pape devient un véritable monarque, il est à la fois chef spirituel de l'église et temporel en tant que souverain.

D’autres réformes vont aussi modifiées l’ordre interne de l’Eglise. Ces réformes qui modifient les dogmes et la pratique religieuse sont décidés par le Pape et ses évêques réunit en conciles. Elles vont lutter contre certains principes comme la simonie, c’est à dire le fait de vendre ou d'acheter des biens ou des charges spirituels ainsi que le nicolaïsme, c’est à dire les membres de l’Eglise qui vivent en concubinage ou se marient. Le mariage permettaient aux prêtres d’avoir des héritiers qui revendiquent le patrimoine de leur père tandis que la simonie permettait aux familles les plus riches d’avoir accès aux plus hautes fonctions de l’église et donc de posséder une influence sur l’église. Si l’église a interdit le mariage et la simonie c’est pour écarter les laïcs de l’Eglise et non pas nécessairement pour des questions morales.

Enfin, l’Eglise souhaite mettre fin aux guerres entre seigneurs qui terrorisaient les paysans. En protégeant les paysans, elle réduit aussi le pouvoir des Seigneurs. Pour ce faire, elle met en place le « serment de paix » qui oblige les chevaliers a jurer devant Dieu qu’ils ne s’attaqueront plus aux populations, la « Trêve de Dieu » qui suspend les combats lors de certaines fêtes chrétiennes comme le carême ou Noel et la « paix de Dieu » qui limite la violence à l’égard des plus faibles, c’est à dire les enfants, les vieillards et les femmes.

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