GOUBERT.P ; 100 000 provinciaux au XVIIe siècle ; Flammarion ; Paris ; 1968
Fiche de lecture : GOUBERT.P ; 100 000 provinciaux au XVIIe siècle ; Flammarion ; Paris ; 1968. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Julien Maria • 11 Mars 2023 • Fiche de lecture • 3 195 Mots (13 Pages) • 265 Vues
[pic 1][pic 2][pic 3]
Livre : GOUBERT.P ; 100 000 provinciaux au XVIIe siècle ; Flammarion ; Paris ; 1968
Notre résumé porte sur cet ouvrage de Pierre Goubert nommé “100 000 provinciaux au XVIIe siècle”.
Tout d’abord, Pierre Goubert est un historien et professeur des universités. français du XXème siècle membres du CNRS (Organisme public français de recherches scientifiques) depuis 1951.
Né en 1915 à Saumur, il est spécialisé dans l’étude des sociétés du XVII et XVIIIème siècle de l’ancien régime. On parle donc d’un historien des sociétés et des mentalités.
Il faut savoir que l’histoire économique, sociale et démographique à laquelle travaille Goubert est étroitement liée à l'École des Annales puisque c’est cette école historique qui influence durablement l’auteur dans ses travaux.
Car en effet, si l’on considère l’histoire comme une science sociale aujourd’hui, c’est surtout grâce aux apports des Annales et à ses premiers représentants, Lucien Febvre et Marc Bloch. L’histoire n’est plus seulement politique. Goubert s’inscrit donc totalement dans le mouvement des Annales.
Il reçoit les cours de Marc Bloch à Ecole Normale supérieure de Saint Cloud de 1936 à 1937. Il a adopté les idées sociales et scientifiques de Ernest Labrousse qui a été son directeur de thèse. A partir de 1941, il enseigne à Périgueux, Pithiviers ou Beauvais. Il se lance ensuite dans la recherche et expose sa première thèse sur le Beauvaisis vers 1949 et se spécialise ensuite dans l’étude de la société moderne sous Louis XIV. Son ouvrage phare reste tout de même " Louis XIV et 20 millions de français" paru en 1966 connu pour avoir marqué les historiens et le grand public
Mais ce qui caractérise le travail de Goubert, c’est son approche innovante de sources peu habituelles en recherche historique. Les terrae incognitae, terre inconnue en Francais. En effet, à travers l’utilisation des Dossiers du Bureau des Pauvres, archives ecclésiastiques et registres paroissiaux, Goubert met en rapport économie et démographie et intègre de manière plus large, les classes sociales mal aisées et les ruraux dans ses recherches.
C’est pourquoi, Pierre Goubert va être considéré comme un des précurseurs de ce que l’on appelle, la démographie historique, un tout nouveau domaine d’étude mené aussi par d’autres historiens comme Louis Henry ou Alfred Sauvy.
L'œuvre étudiée ici est Cent Mille Provinciaux au XVIIe Siècle, Beauvais et le Beauvaisis de 1600 à 1730. A l'origine il s’agit d'une Thèse de Doctorat en 1958 elle est considérée aujourd'hui comme un modèle de monographie régionale et un monument de l'histoire économique et sociale, une monographie c’est une étude complète et détaillée sur un sujet précis. Elle a été éditée en livre par Flammarion en 1968.
Notre analyse du livre porte essentiellement sur le chapitre 3 nommé "Structures démographiques".
Dans cet ouvrage, Pierre Goubert propose une étude rigoureuse sur la société du Beauvaisis au XVIIe siècle et au début du XVIIIème siècle, plus précisément au règne de Louis XIV.
Le Beauvaisis est une région des anciennes provinces de France se trouvant dans le Nord de la France, en Picardie. Plus précisément dans l'actuel département de l'Oise. Elle avait pour chef-lieu Beauvais, c’est d’ailleurs toujours la préfecture du département aujourd'hui, Les cartes qui ont été présentées ont été établies par le laboratoire de cartographie de l’école pratique des Hautes études. On parlera ici de Beauvaisin pour désigner un habitant du Beauvaisis, et de Beau- vaisien pour un habitant de la ville de Beauvais.
Un des points forts de l'ouvrage est qu'il traite précisément de chaque classe sociale. On a des chapitres aussi bien consacrés à la société urbaine du Beauvaisis, aux habitants des villes, (bourgeois…) qu'à la société rurale : les paysans "moyens" très présents, les manouvriers, certains possédant des chaumières ou pas, les artisans ruraux, vignerons… Sans oublier les couches supérieures de la paysannerie: laboureurs, gros fermiers… Goubert propose pour chaque catégorie sociale et métier une analyse détaillée de leurs modes de vie, leurs caractéristiques...
Ici, Goubert dédie ce chapitre aux structures démographiques du Beauvaisis. Plus précisément, les structures démographiques signifient l'évolution de la démographie du Beauvaisis et ses causes plus l'étude approfondie du taux de natalité, de mortalité aussi bien infantile que juvénile, l'évolution du nombre de baptêmes, de mariages et de sépultures dans la région.
Ainsi, au long du chapitre, on va voir qu'on passe d'une structure démographique dite "ancienne" avec son lot de crises dont on ne connaît pas les débuts pour transiter à une toute nouvelle structure démographique à partir de 1740.
Tout d'abord, la source principale qu'utilise Pierre Goubert dans ce chapitre, ce sont les registres paroissiaux, de quelques villages seulement. Les registres sont des livres dans lesquels sont enregistrés les actes de baptêmes, mariages, et sépultures effectués dans une paroisse. Le plus souvent ; recopiés à la main par le prêtre.
Il explique pourquoi il utilise principalement cette source. Selon Goubert, ces registres, "permettent le contact le plus direct avec les foules beauvasines".
En effet, les registres et autres recensements sont une source primordiale dans l'étude de l' histoire des peuples. Ce sont les plus fiables, les plus précises. Toutefois, il convient de préciser que ces registres peuvent parfois être lacunaires dû au fait que toutes les naissances et sépultures ne peuvent pas être mentionnées en temps de crise par exemple. Il précise aussi que seuls les registres paroissiaux recopiés à la main du prêtre, au jour le jour, doivent être utilisés, donc pas de copies. Ces registres sont retrouvés aux Archives et sont ensuite soumis à un tri. Ça montre que l'auteur fait une sélection des sources rigoureuse dans ses travaux.
D'abord,on va se concentrer sur la structure démographique ancienne.
Il faut savoir qu'un des traits dominants de la structure ancienne, ce sont les acuités des crises démographiques en tout genre. Par "crise" on entend ici les famines qui touchent directement les plus pauvres et pouvant être causées par la sécheresse ou des périodes de froid (Le Petit Âge Glaciaire). Il y a aussi les épidémies de peste par exemple qui persistent encore ou le rôle de la guerre... Famine, peste et guerre peuvent être liées entre elles dans les crises. Et ces phénomènes, ça touche bien sûr directement le peuple Beauvaisin et les statistiques le montrent.
...